84.8%. C'est l'estimation du taux de participation à la grève générale observée, mercredi 24 février, par l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), la fédération démocratique du travail (FDT), l'Union générale des travailleurs du Maroc, (UGTM) et le Syndicat national de l'enseignement supérieur. Un communiqué rendu public, à la mi-journée, par la commission nationale de la grève, a fait savoir que le mouvement de débrayage a été largement suivi dans pratiquement tous les secteurs et dans toutes les régions du pays. Et de rappeler que cette grève a été soutenue par plusieurs centrales syndicales internationales. Du côté du gouvernement, le ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration, Mohamed Moubdiî, a déclaré aux médias que cette grève générale n'avait pas lieu d'être, tant que les canaux de négociations entre les syndicats et le gouvernement restent ouverts, laissant entendre que la mesure de prélèvement sur le salaire des grévistes sera de mise et demeure légale. Sur le terrain, notamment à Casablanca, force est de constater que l'impact de la grève n'était pas fortement ressenti dans la capitale économique du pays. Les commerces étaient ouverts, les transports étaient en service, lesentreprises privées en activité et la circulation n'était pas différente des autres jours avec ses embouteillages énormes sur certains axes où les activités battaient le plein durant toute la journée. Bref, la grève n'aurait pas grevé l'économie du pays, et les grévistes étaient invisibles surtout devant les sièges régionaux et provinciaux des centrales syndicales ayant appelé au débrayage. Rappelons que les syndicats les plus représentatifs avaient tenu une réunion informelle avec le chef de gouvernement autour des points de discorde, notamment la réforme des retraites. Les syndicats avaient alors exigé le retrait du projet en question du circuit législatif, mais le chef de gouvernement leur avait proposé de soutenir leurs amendements par les groupes de la majorité au niveau de l'institution législative. Chose que les syndicats n'auraient pas accepté, mettant en avant leur cahier revendicatif qui s'articule notamment autour d'une généralisation de la hausse des salaires et des allocations familiales, l'amélioration des conditions de travail, le respect des libertés syndicales et la réforme globale du système des retraites et celle de la caisse de compensation.