En raison des difficultés financières, l'opérateur algérien de l'électricité et du gaz réclame ne pas disposer des moyens financiers nécessaires pour assurer ses investissements. Devant l'exiguïté du marché financier algérien, c'est la dette externe qui sera privilégiée. La Société nationale de l'électricité et du gaz de l'Algérie (Sonelgaz) envisage de recourir aux marchés internationaux pour réaliser ses projets d'investissements. Cette décision se veut une mesure d'urgence face aux limites atteintes par les financements nationaux publics suite à la forte contraction des recettes extérieures du pays depuis près de deux ans. Aussi, le recours au financement extérieur n'est pas un choix pour la Sonelgaz mais une nécessité pour pouvoir boucler son programme d'investissements d'ici 2018. Concrètement, la société a besoin de plus de 9 milliards de dollars pour financer les 50 Mrds $ d'investissements. A défaut de la mobilisation rapide d'une telle somme, ce programme ne pourra pas être concrétisé, a expliqué le PDG du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa à la presse algérienne. Par ailleurs, la Sonelgaz, qui subit un déficit de près de 9 millions de dollars, estime que l'équilibre financier du groupe nécessite de mettre en œuvre une politique d'augmentations graduelles des tarifs de l'électricité et du gaz sans que cela ne remette en cause la cohésion sociale. Notons que le Groupe occupe une position privilégiée dans l'économie de l'Algérie en tant que responsable de l'approvisionnement de plus de six millions de ménages en électricité et de trois millions en gaz naturel. Ainsi, avec une couverture géographique de près de 99% en taux d'électrification et 52% pour la pénétration gaz, la société peut se targuer d'avoir approché ses objectifs en dépit des contraintes financières liés essentiellement à la lourdeur des créances impayées. Ces créances sont de l'ordre de 445 à 500 millions de dollars réparties entre le secteur public (50%), le privé (20%) et particuliers (30%). En parallèle de la lourdeur des créances, la satisfaction de la demande algérienne, à l'horizon 2024 nécessitera un montant additionnel de plus de 27 milliards de dollars. De plus, la stratégie de la société devra également porter sur l'amélioration de la qualité des services, et du management, la réduction des taux de pertes d'énergie jugés très importants et la réduction du portefeuille des créances. Sur un autre registre, la société est engagée sur un ambitieux plan de développement des énergies renouvelables, pour faire face à la croissance de la demande d'électricité. Il y a lieu de souligner que, d'ici 2025, la capacité de production additionnelle en Algérie prévue en électricité est de 27 800 MW, alors que la totalité du linéaire du réseau de transport gaz prévue à cette échéance est de 12 748 km. Pour rappel, Sonelgaz est aujourd'hui érigé en Groupe industriel composé de 39 filiales et 5 sociétés en participation. Ainsi, ses filiales métiers de base assurent la production, le transport et la distribution de l'électricité ainsi que le transport et la distribution du gaz par canalisations.