Sonelgaz étudie la possibilité d'exporter une partie de sa production vers le Maroc. «Il y a probablement des opportunités avec les Maroc pour exporter une partie de notre production», a annoncé Mohamed Meziane, le PDG de Sonatrach à la presse algérienne. La partie dont il s'agit représente quelque 400 mégawatts potentiels à destination du Maroc d'ici 2012, et la société algérienne compte en tirer profit. «L'objectif de Sonelgaz reste de trouver un bon accord économique sur la base d'un prix satisfaisant», a expliqué de son côté Noureddine Bouterfa, PDG de Sonelgaz. Les négociations risquent d'être très serrées, car il ne s'agit nullement de faire des «sacrifices», mais de réaliser des bénéfices, précisent les responsables de la société algérienne. Et c'est justement pour cela que la société table sur un prix d'électricité indexé sur le prix du gaz. «L'entreprise ne veut pas exporter pour exporter, mais pour gagner de l'argent», a précisé Bouterfa. Le soutien de l'Etat Derrière ces ambitions se cachent 3.000 milliards de DA que l'Etat algérien compte débloquer pour le compte de Sonelgaz. L'enveloppe sera étalée sur la période allant de 2010 à 2015 et servira au financement des investissements permettant à la société de produire de l'électricité. 40% de cette enveloppe sera investie en 2015. Ainsi, la demande en électricité sera largement servie et les coupures survenant régulièrement sur le territoire algérien seront évitées. Mais l'élément le plus important reste celui de la satisfaction de la croissance de la demande. Un point sur lequel Bouterfa reste confiant. Mais l'Etat algérien n'a pas fini de gâter Sonelgaz. En effet, les dettes contractées par le groupe, et dont le montant avoisine les 300 milliards de DA, pourraient très bien être effacées. Le montant total de ces dettes augmente à raison de 1,5 milliard de DA par an. Et pour cause, les retards de paiement engendrent des intérêts. Nous sommes donc dans la configuration où le client (Maroc) est en train de développer une stratégie nationale basée sur la sécurisation de l'approvisionnement et la diversification des sources d'énergie et un fournisseur qui a des difficultés financières et qui cherche à réaliser des bénéfices. Il y a de la surenchère dans l'air, mais les deux parties ont tout pour s'entendre, sauf que la bataille risque d'être serrée, car l'Espagne est également visée comme client potentiel de Sonelgaz.