L'actuelle décennie dont on entame la seconde moitié a constitué un tournant crucial pour nombre de pays du Maghreb etdu Moyen Orient. Le printemps démocratique qui a jalonné leur territoire respectif a branlé un statu quo vieux de plusieurs décennies. De profonds soubresauts ont donc taraudé, de bout en bout, des régimes galvanisés qui semblaient indéboulonnables. Le passage de la dictature à bien autre chose sauf la démocratie, jusqu'ici, était parsemé de troubles et de turbulences. Aujourd'hui, il est plutôt question d'une longuechevauchée de représailles entremodernistes et conservateurs. En plus, les nostalgiques des ères autocratiques et les aspirants auxlendemains enchanteurs ne font jamais bon ménage, au sein decommunautés en quête des meilleures conditions de vie. Il est bienévident que les mouvements du printemps démocratique ont bien profitéaux mouvances islamistes, dans la quasi-totalité des révolutions. Longtemps mis sous l'éteignoir, les intégristes s'écarquillent lesyeux devant l'aubaine et saisissent à bras le corps l'opportunité, encensés par des peuples épris de piété et de dévotion. Leur montéefulgurante, est-elle une fatalité ? Le parcours des Nations, à traversl'Histoire n'a jamais été linéaire. La recherche du bonheur des gensincite à l'expérimentation de toutes les approches possibles, selonles rapports de forces ambiants. En fait, le sort des résurrectionsanti-tyranniques a débouché sur l'obscurantisme dont les courantsmodérés prennent, cependant, le dessus. Accaparement arbitraire oudénouement logique, les islamistes sont là pour un bon laps de tempsen attendant que leurs compétiteurs de l'autre camp se ressaisissentpour de bon. Le plus important dans cette équation à plusieursinconnues, n'est autre que la capacité de tous les intervenantsd'instaurer les réels fondements du jeu démocratique, dans la loyautéet la souveraineté. L'instrumentalisation politique de la religion, somme toutecondamnable, n'est nullement toléré d'autant plus que l'affront attise des anathèmes désuets pour refaire mainmise sur des pays enpleine construction démocratique. Les clichés islamophobes qui surgissent, de temps en temps, un peu partout dans le monde, reviennent en force, à un moment crucial en vue d'alimenter les vieilles phobies haineuses. Il est doncbien clair que les mouvements Salafistes radicaux que l'Islam tempéréavait coiffé au poteau, tentent de supplanter une tournure non avenue, après tant de répression fomentée à leur égard. Il n'en est pas moinsévident que l'image terne que d'aucuns essaient de divulguer, àtravers des supports imagés, pourrait également émaner des sectesradicales dont la modération islamique constitue une véritableauto-extermination. Là-dessus, les expériences islamistes émergentesn'ont pas à se douter de leurs concurrents modernistes, mais de leurspropres ramifications terroristes. Il est bien clair que, face à ces nouvelles tournures, les courants modernistes n'ont ni le temps d'attendre passer les souffles ténébreux ni de s'auto anéantir pour des calculs politicien de leadership. L'enjeu est beaucoup plus capital pour ce jeu mesquin. Il y va de l'avenir de l'humanité.