Abdellatif Jouahri semble être déterminé à redynamiser le secteur du crédit bancaire en 2016. En effet, Bank Al Maghrib (BAM) lance un programme de soutien au financement des TPME pour encourager les banques marocaines à émaner des prêts à cette catégorie économique. L'objectif final est d'éviter la frénésie de la distribution du crédit bancaire. Dans le cadre de la conduite de sa politique monétaire, la banque centrale va refinancer les crédits accordés aux très petites moyennes entreprises (TPME), hors promotions immobilière et professions libérales, ayant un chiffre d'affaires inférieure ou égale à 175 millions de DH. Ce programme de refinancement, qui s'étale sur une période minimale de deux ans, couvre également les crédits dont le montant total par entreprise est inférieur ou égale à 50 millions de DH. Les banques participant à ce programme peuvent bénéficier, pour chaque année civile, d'avances trimestrielles de Bank Al Maghrib, pour une durée d'un an, égales aux volumes du crédit qu'elles comptent accorder aux TPME. De même, ces banques peuvent profiter d'un refinancement additionnel équivalent aux prêts en faveur des TPME exerçant dans le secteur de l'industrie ou dont au moins 40% du chiffre d'affaires est réalisé à l'export. Les intérêts relatifs aux montants servis, seront calculés sur la base de la moyenne du taux directeur au cours de la période considérée. Les soumissionnaires pourront ainsi présenter en garantie de cette opération les actifs éligibles, tels que les titres de créances émis ou garantis par l'Etat, les certificats de dépôt, les crédits hypothécaires ou ceux accordés au TPME. Dans ce cadre, la banque centrale a procédé à la première opération de prêt garanti par appel d'offres, dont le règlement aura lieu le 7 janvier 2016 et le remboursement le 5 janvier 2017. Pour rappel, Bank Al Maghrib injecte hebdomadairement un montant de 30 milliards de DH, répartis entre les avances à 7 jours sur appel d'offres, à hauteur de 14 milliards de DH, et les opérations de prêts garantis accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la Très petite et moyenne entreprise (TPME) à hauteur de 16 milliards de DH. Et ce, pour faire face au ralentissement de la demande de crédit bancaire émanant des entreprises. Signalons que le crédit bancaire n'avait déjà affiché en 2014 qu'une hausse limitée de 2,2%, en dessous du niveau enregistré à fin 2013 avec une hausse de 3,5% alors que le secteur enregistrait une évolution annuelle moyenne de 7,3% sur la période 2008-2013. En attendant les chiffres définitifs de 2015, Bank Al Maghrib table sur une progression du crédit bancaire seulement de 0,5% sur ladite année.