Le secteur du tourisme est en réel ballotage ! Le binôme responsable du département semble en donner l'illustration criante, quoiqu'ils s'ingénient, corps et âme, à tirer leur épingle du jeu. En effet, Lahcen Haddad, ministre du tourisme, beaucoup plus béat, parait enjamber les écueils qui persistent à entraver la relance. Son alter égo, AbderrafieZouiten, directeur général de l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT), assez circonspect, les pieds à terre et la tête sur l'épaule, dévoile, lors d'un récent point de presse pour décliner son nouveau plan d'action, les velléités d'une industrie touristique, mise à mal par la conjugaison de moult circonstances actuelles. En effet, la vulnérabilité du secteur est constamment altérée par l'assemblage de nombre d'événements externes. Ces facteurs aléatoires dont la dimension terroriste continue à désoler désarçonne les prévisions et les aspirations, à tout moment. De surcroit, il n'est pas non plus exclu que des handicaps internes ne cessent d'affecter le processus de la réviviscence du tourisme. Pour le patron de l'ONMT, l'embellie des marchés porteurs tel que l'Allemagne ou encore le Royaume-Uni n'ont pas suffi pour retrouver le sourire entier si l'on sait que celui de la France, principalement, se renfrogne à plus du tiers, ces derniers temps. On ne peut donc se vanter devant une telle inconvenance pour un pays qui table sur un flux beaucoup plus abondant, au vu des opportunités mises en sa faveur et comparativement aux turbulences qui assènent les destinations similaires. La décadence criarde en termes d'arrivées et de nuitées est révélatrice, en dépit des mesures et des initiatives de redressement entamées, tout au long de l'année. En fait, environs la moitié des visiteurs qui se sont rendus au Maroc, pour le titre de l'année 2015, ce sont des résidents marocains à l'étranger rentrés au bercail, soit un peu plus de cinq millions. Dans le même ordre d'idées, il faut reconnaitre que le tourisme interne compte, à lui seul, plus du tiers des arrivées et, en conséquence, constitue la plaque tournante du secteur. Or, ce volet vital du tourisme national demeure limité aux périodes scolaires, alors qu'il serait judicieux de lui assurer la longévité escomptée, à travers des opérations ponctuelles et des offres incitatrices, durant toute l'année et pour des séjours éphémères. Dans l'optique de la résurrection du secteur, le directeur général de l'ONMT se lance à mettre le paquet sur les nouveaux marchés russe et scandinave pour garantir la diversification et surtout la compensation, au regard du déclin de leurs homologues traditionnels. Pour ce faire, l'office tente de mettre en place des liaisons aériennes directes en provenance des pays de l'ours et des vikings. La vision 2020 qui avait misé sur le double de touristes de ce que l'avait projeté pour sa précédente, achevée à quelques dix millions de visiteurs, a l'air de battre de l'aile en mi-chemin, en raison de la conjonction de nombre de conditions saumâtres. A l'image de la première station balnéaire du royaume, l'une des plus belles baies du monde qu'est Agadir qui s'essouffle fâcheusement, depuis déjà quelques années. La clémence du climat et la splendeur du site ne sont jamais responsable de cet affaissement, mais bel et bien de la déchéance du mode de gouvernance, du manque d'imagination et d'esprit de synergie...