Depuis quelques années, nous notons une montée de l'insécurité dans les hôpitaux et c'est à raison, que la presse fait état de violence, d'agressions dont sont victimes de plus en plus les professionnels de santé, médecins et infirmiers dans l'exercice de leurs fonctions.Aujourd'hui, cette violence est telle qu'elle impacteles conditions de travail du personnel des établissements sanitaires, une situation pour le moins préoccupante. L'agression sauvage survenue le 29 décembre 2015 à l'hôpital Mohamed Sekkat, qui se trouve à la préfecture Ain Chock, au cours de laquelle cinq individus armés d'armes blanches ont semé la terreur et le désordre au service des urgences de cet établissement hospitalier. D'importants dégâts matériels ont été causés et la sécurité des professionnels de santé mise en danger. Il fallu l'intervention de la police, qui a tiré des coups de feu, pour maitriser les forcenés Cette agression avec des armes blanches (épées, couteaux...), que vient de vivre cet hôpital, n'est pas la première du genre. Elle relance de ce fait le débat sur le climat de peur, qui selon nombre de soignants, règne en milieu hospitalier, plus particulièrement au niveau de certains services chauds, tels les urgences, la réanimation, la traumatologie et la maternité. Quand on cherche à savoir, ce qui peut expliquer de tels agissements, de tels comportements, on relève par exemple, que certains membres de la famille de malades hospitalisés veulent rentrer voir le patient en dehors des heures de visites autorisées. Aux urgences, service où arrive le tout venant, avec son lot d'impatience et d'exigence de rapidité, tel patient est énervé, furieux de devoir attendre son tour. Il veut passer avant tout le monde et ce malgré la grande affluence. Certains malades n'hésitent pas à menacer le médecin qui prescrit un arrêt maladie jugé trop court, surtout quant il est question de disputes entre voisins Pour nombres d'infirmiers et infirmières, qui ont été contacté par nos soins, le phénomène gagne du terrain et il n'est pas exagéré de dire que la violence y est devenue presque quotidienne et beaucoup de structures sanitaires, tant celles du réseau hospitalier que celles des soins de santé de base, souffrent de cette amère réalité. Pour les professionnels de santé, les agressions ou la violence en milieu hospitalier sont un phénomène de société. C'est l'expression d'un mal vivre, qui se montre au grand jour, et dont sont victimes de plus en plus les infirmières et les médecins. Ces actes de violences s'expriment par des actes d'incivisme, des insultes, injures, menaces, et parfois par des coups. Ce qui finit par mettre sous haute tension les services hospitaliers et détériorent les conditions de travail des soignants, ce que nous écrivons n'est pas une vue de l'esprit, loin s'en faut, mais la réalité amère. Il n'est pas exagéré de dire avec une certaine amertume que le phénomène de la violence, de l'insécurité et des agressions au sein de nos hôpitauxest le résultat d'un laxisme ascendant, d'une démission qui existe depuis quelques années (15 à 20 ans), lorsque notre société a commencé à tout accepter, à fermer les yeux sur bien des dépassements, des égarements, qui ont permis à des délinquants d'agir comme bon leur semble. Nous constatons ces dérives au sein même de l'école, qui peine à assurer son rôle premier d'éducateur et ou bien des enseignants sont quotidiennement insultés, menacés par des jeunes qui veulent dicter leur propre loi au sein des établissements scolaires. Le résultat, on le constate aujourd'hui, la dégradation des biens publics, des terrains de foot qui ont couté une fortune, sont saccagés par des hordes de sauvages, qui n'ont plus peur de personnes,et qui s'attaquent même aux agents des forces de l'ordre. Le service public est une cible privilégié de ces individus,la destruction des bus, du tram, des lampadaires, des bancs, des arbustes à Casablanca fait partie intégrante des matchs de foot, sans oublier les vols et agressions dont sont victimes d'honnêtes citoyens Dans cette tourmente, cette cruelle réalité, il y a l'hôpital public, obligé de répondre à toutes les demandes de soins, obligé de prendre en charge toute cette délinquance, de jour comme de nuit, les week-end et les jours fériés. Fort de ce succès dont ils auraient pu se passer, les hôpitaux pour leur malheur, se retrouvent sur la ligne de front et il n'est pas exagéré de dire qu'un réel sentiment d'insécurité envahit certains hôpitaux qui aujourd'hui crient leur ras le bol Soulever la douloureuse affaire des agressions survenues à Marrakech et à l'hôpital Mohamed Sekkat, c'est à l'évidence dénoncerces situations inadmissibles et condamner avec la plus grande fermeté l'insécurité à laquelle sont quotidiennement confrontés certains hôpitaux, plus particulièrement ceux qui sont situés dans des quartiers chauds à forte densité démographique où se mêle à la fois l'habitat insalubre, le chômage, la prostitution, les drogues, les dealers, un terreau fertile pour des agression , des disputes à l'arme blanche qui finissent le plus souvent aux urgences les plus proches. Le phénomène de la violence, de l'insécurité et des agressions au sein de nos hôpitaux est le résultat d'un laxisme ascendant qui existe depuis quelques années (15 à 20 ans) lorsque notre société a commencé à tout accepter, à fermer les yeux sur bien des dépassements, des égarements, qui ont permis à des délinquants d'agir comme bon leur semble au nom des droits de l'homme. Le résultat, on le constate aujourd'hui. Les hôpitaux se retrouvent sur la ligne de front et il n'est pas exagéré de dire qu'un réel sentiment d'insécurité envahit certains hôpitaux. L'agression survenue le 29 décembre 2015 à l'hôpital Mohamed Sekkat de Ain Chock, la énième du genre dont sont malheureusement victimes les hôpitaux, ne serapas la dernière. De ce fait cela pose de nouveau la question de la sécurité au niveau des structures hospitalières. Le lundi 28 décembre, un médecin de l'hôpital Ibn Zohr à Marrakech s'est fait violemment agresser à l'arme blanche dans l'exercice de ses fonctions. On se souvient tous de l'agression a l'arme blanche perpétrée par trois individus survenue a l'hôpital Moulay Youssef de Casablanca (mai 2013) , au cours de laquelle une patiente hospitalisée et une infirmière du service de chirurgie furent délestées de leurs téléphones portables. Il y a aussi lieu de rappeler le cas de l'infirmière qui a subi une agression pendant l'exercice de ses fonctions à l'hôpital El-Ghessani à Fès, le 6 juin 2013. L'agresseur avait porté des coups avec une bouteille, ce qui causé une blessure profonde au niveau du visage et une hémorragie, en plus de fractures au niveau du nez de l'infirmière. L'agression dont a été victime un agent de sécurité menacé et blessé à la tête avec un long couteau de boucher aux urgences de l'hôpital El Mansour à Hay Bernoussi, dont le personnel médical et infirmier a été menacé par un individu multirécidivistes Le service des urgences de l'hôpital Ibn Sina de Rabat a vécu la semaine dernière des moments terribles, de terreur, de peur quand une bande composée de 15 individus a soudainement fait irruption au service des urgences pour traquer un patient présentant plusieurs blessures sur son corps et qui était venu aux urgences quelques moments plus tôt pour être soigné. Une autre agression a eu pour théâtre l'hôpital Ibn Tofail à Marrakech, quand un individu armé d'une longue épée a fait irruption au niveau de la réanimation et a proféré des insultes, des menaces. Le pire a été évité de justesse grâce à l'intervention des éléments des forces de l'ordre qui ont pu maîtriser à temps cet agresseur. Le ministère de la Santé agit chaque fois qu'un professionnel de santé est agressé. Le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, en personne n'hésite pas à se déplacer sur les lieux de l'agression pour apporter son soutien et condamner fermement ces actes inadmissibles, comme il suit de très prés la tournure que prennent les choses et tient fermement à ce que les agresseurs, les coupables de ces violences soient condamnés conformément aux lois en vigueur Le ministère ne ménage aucun effort pour défendre la dignité des fonctionnaires des services de santé, qui font un métier noble dans des conditions très difficiles jour et nuit au service des citoyens Face à tous ces actes de violence, à ces agressions , à l'incivisme de certains individus animés par le mal, le je m'enfoutisme , l'irrespect des lois en vigueur, il n'est plus permis de rester les bras croisés et de regarder en spectateurs passifs ce qui se déroule sous nos yeux au moment où les professionnels de santé toutes catégories et grades confondus ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur ces dérives. Agir ne signifie nullement opter pour le tout sécuritaire, ou mettre un policier à côté de chaque médecin ou infirmier, ou de déployer l'armée à l'intérieur des hôpitaux, de poser des caméras partout, mais les pouvoirs publics doivent impérativement intervenir et œuvrer à la limitation du phénomène qui commence à prendre de l'ampleur au sein de certains hôpitaux, on peut par exemple agir en priorité sur l'engorgement permanent des services d'urgences, qui allonge considérablement les délais d'attente des patients, tend le climat dans ces services, et est donc lui-même facteur de violence. En outre , on peut aussi agir sur l'organisation du travail qui doit prendre en compte l'incidence d'un certain nombre de données comme la détermination des moments les plus exposés aux manifestations de violence les heures de visites , la nuit , l'arrivée de patients accompagnés de leur famille aux urgences , on peut aussi agir sur les déterminants de la qualité des soins ou l'amélioration de la prise en charge des patients, réserver un bon accueil aux malades, assurer l'accompagnement et l'écoute des patients, informer et communiquer plus. Tous ces constats doivent conduire à prendre en considération le stress des soignants qui impacte leurs conditions de travail et la qualité des soins dispensés.