Insécurité et violence à l'hôpital De tous temps l'hôpital a été synonyme de quiétude, de calme, de sérénité, de paix et de sécurité, un lieu que tout le monde respect. Tous ces aspects confèrent à l'hôpital un caractère particulier, c'est la raison pour laquelle on dit que l'hôpital est un miroir de la société. S'agissant de la sécurité au sein des hôpitaux, il y a lieu de tirer la sonnette d'alarme. Car nous assistons a une recrudescence de la violence et des agressions dont sont victimes les professionnels de santé dans l'exercice de leur fonction. C'est tout simplement Inadmissible. Des agressions inqualifiables On se souvient tous des actes de violence qui se sont déroulés au niveau du service des urgences de l'hôpital Ibn Sina de Rabat, quand une bande composée de 15 individus, une véritable horde sauvage d'une même famille, dont certains étaient armés de longs couteaux, Ils avaient fait irruption au service des urgences, sans se soucier le moindre du monde des malades présents et du personnel soignant, leur seul but traquer un patient présentant plusieurs blessures sur son corps et qui était venu aux urgences pour être soigné. Cette scène digne d'un film de terreur a provoqué un mouvement de panique et d'effroi parmi les patients présents aux urgences cette nuit et les professionnels de santé de garde qui ont vécu des moments difficiles. Dans le même registre, il y a eu l'agression a l'arme blanche perpétrée par trois individus a l'hôpital Moulay de Casablanca le Mardi 7 Mai 2013, au cours de laquelle une patiente hospitalisée et une infirmière du service de chirurgie furent délestées de leurs téléphones portables. Il y a aussi lieu de rappeler le cas de l'infirmière qui a subi une agression pendant l'exercice de ses fonctions à l'hôpital El-Ghessani à Fès le 6 juin 2013. L'agresseur avait porté des coups avec une bouteille, ce qui causé une blessure profonde au niveau du visage et une hémorragie, en plus de fractures au niveau du nez de l'infirmière. Le dernier incident a eu pour théâtre l'hôpital Ibn Tofail de Marrakech et ce le Jeudi 5 Septembre, un individu armé d'une longue épée a fait irruption au niveau de la réanimation, il a proféré des insultes, des menaces et le pire a été évité de justesse grâce à l'intervention des éléments des forces de l'ordre qui ont pu maitriser cet agresseur. Des agressions de ce type, il y en a tous les jours au niveau des hôpitaux et surtout au niveau des services chauds (urgences – réanimation...) Nombreux sont les médecins et les infirmiers qui sont agressés verbalement, mais aussi physiquement. Il est vrai que quelque chose n'est pas clair dans tout cela. Mais aujourd'hui, au regard de tout ce qui se passe, doit on nous étonner encore que de tels faits, de telles agressions se produisent au niveau des hôpitaux ? Pourquoi ça dérape ? Menaces, agressions, incivilités, vols... Les hôpitaux se retrouvent sur la ligne de front et il n'est pas exagéré de dire qu'un réel sentiment d'insécurité envahi certains hôpitaux. Comment interpréter ce déferlement de violence qui a lieu dans des établissements de soins et surtout dans un service de réanimation ou un service d'accueil d'urgences, qui assurent un service public de très grande qualité 24h/24 et ou les médecins et les infirmiers sont mobilisés de jour comme de nuit pour soigner et soulager les citoyens. Il n'y a pas lieu de se voiler la face , de mettre tout cela sur le compte de situations conjoncturelles passagères , non et mille fois non , c'est le résultat d'un laxisme ascendant depuis quelques années (15 – 20 ans ) lorsqu'on a commencé a tout accepter , a fermer les yeux sur bien des dépassements , des égarements , qui ont permis à des délinquants d'agir comme non leur semble au nom des droits. Ces délinquants, ces criminels, ont plus peur de rien, ils entrent et ils sortent de prison pratiquement tout le temps et on se retrouvent face à des multirécidivistes totalement immunisés contre les peines et les fréquents séjours en prison .Voilà ce qu'engendre le laxisme et la société des droits sans devoirs : des monstres enragés, sans foi ni loi. Il est clair que les services d'urgence, de par leur activités continues, la diversité des cas et des clients auxquels ils doivent faire face dont des accidentés de la route, agressions, ivrognes, drogués, SDF... Des demandes de soins nombreuses et chacun désire être traité en premier au moment ou il y a un problème d'effectifs en ce qui concerne les médecins et les infirmiers, ce qui induit une charge de travail rebutante a laquelle sont quotidiennement confrontés les professionnels de santé. A la longue et surtout la nuit et face à l'agressivité manifeste dont font preuve certains malades et leurs familles envers le médecin et les infirmiers, le climat fini par devenir très tendu, ce qui abouti fatalement et inévitablement aux injures, aux menaces et même souvent des agressions physiques dont les premières victimes sont les médecins et les infirmiers, ce qui bien entendu pose un réel problème de sécurité au niveau de nos structures hospitalières. Le droit à la sécurité Il faut rappeler que ce genre de situation n'existait pas autrefois, c'est-à-dire dans les années 70- 80 et 90, il y avait toujours un agent de police et un agent des forces auxiliaires en fraction à l'hôpital ou aux urgences, ce qui dissuadé bien des énergumènes qui une fois à l'hôpital considèrent n'avoir que des droits et pas de devoirs, ce qui fatalement fini toujours par créer un climat délétère, des insultes, des injures et des menaces... Aujourd'hui malheureusement cette présence synonyme de sécurité, d'ordre, de quiétude n'est plus assurée par les agents de police, ce qui ouvre des brèches à l'insécurité dont pâtissent certains hôpitaux. Devant toutes ces formes de dérapage, de menaces et d'insécurité et de violence, l'administration de l'hôpital est tenue de protéger les professionnels de santé (médecins- infirmiers) contre toutes les formes d'agressions, de menaces, outrages, insultes ou attaques dont ils peuvent faire l'objet dans l'exercice de leurs fonctions, mais comme dit l'adage : «la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu'elle a» Il y a des agents de sécurité qui sont employés par des sociétés privées, mais les pauvres ils sont toujours dépassés par les événements car leur pouvoirs d'actions sont limités et eux-mêmes font souvent les frais des excités. Aujourd'hui, il n'est plus permis de rester les bras croisés et de regarder en spectateurs passifs ce qui se déroule sous nos yeux au moment ou les professionnels de santé toute catégorie et grade confondus ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur cette dérive. Il ne s'agit pas de mettre un policier à coté de chaque médecin ou infirmier, ou de poser des caméras partout aux urgences, mais les pouvoirs publics doivent impérativement intervenir et œuvrer à la limitation du phénomène qui commence à prendre de l'ampleur au sein de certains hôpitaux.