En dépit des contraintes et des défis de différentes natures, le secteur de la santé au Maroc a poursuivi en 2015 son bon chemin avec d'importantes réalisations visant à offrir un meilleur service au citoyen et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle 2012-2016. Convaincu de la nécessité de développer une nouvelle vision impliquant des approches novatrices pour une meilleure gouvernance du secteur, le Maroc s'est engagé dans plusieurs chantiers de réforme du système de santé en vue de répondre aux attentes des citoyens et garantir le droit d'accès aux soins, consacré par la nouvelle constitution de 2011. En 2015, le ministère de la santé a ainsi poursuivi ses efforts visant la généralisation du Régime d'assistance médicale (RAMED) lancée par SM le Roi Mohammed VI en 2012, la généralisation de l'assurance maladie obligatoire des étudiants (288.000 étudiants), la préparation du projet de loi de l'assurance maladie des indépendants qui sera présenté incessamment devant le conseil de gouvernement et la mise en œuvre de la couverture médicale des immigrants, a indiqué le ministre de la santé. Le ministre, qui a qualifié de "très positif" le bilan de son département en 2015, a relevé que ces efforts ont concerné aussi la mise en service de 87 nouveaux établissements de santé depuis 2012, dont le Centre hospitalier universitaire à Oujda et hôpital universitaire spécialisé à Marrakech et la construction de 4 Centres Hospitaliers Universitaires à Tanger, Agadir et Laâyoune, en plus de la reconstruction de l'hôpital Ibn Sina de Rabat, 2 hôpitaux universitaires d'hémato-oncologie, 3 hôpitaux psychiatriques et 8 hôpitaux provinciaux et locaux outre 34 centres d'hémodialyse, 45 établissements de soins de santé de base et 6 centres de greffe d'organes et de tissus humains. Jusqu'au mois de novembre dernier, et pour la première fois de son histoire, le Maroc a enregistré la réalisation des 12 premières greffes de foie au niveau national et de la première greffe de cœur (une fille de 12 ans), en plus de 63 implants cochléaires, de 142 greffes rénales, de 1425 greffes de cornée, 109 greffes de moelles osseuses et de cellules souches et 48 greffes d'organes à partir d'un donneur en état de mort encéphalique, a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la politique pharmaceutique, le ministère a procédé en 2015 à la réalisation de la Politique Pharmaceutique Nationale avec notamment la baisse des prix de plus de 2160 médicaments entre 20 et 80%, et la baisse des prix de près 1000 dispositifs médicaux à partir de 2016, a-t-il indiqué. Dans le cadre de la promotion et de l'encouragement de la production nationale de médicaments, M. Louardi a fait état de l'introduction sur le marché marocain du sofosbuvir comme traitement de l'hépatite "C" au prix de 3000 dirhams au lieu de 800.000 dans d'autres pays, un pas que le responsable gouvernemental a qualifié de "très important", qui sera suivi l'an prochain par la fabrication au Maroc d'une dizaine de médicaments couteux pour des maladies chroniques comme les cancers. Le monde rural a été au centre des programmes du ministère dans le cadre notamment de la santé mobile avec l'acquisition et la mise en service du premier hôpital civil mobile au Maroc offrant un service intégré (scanner, salles d'hospitalisation, de réanimation...) et le lancement de l'opération "Riaya " pour soutenir la population des zones éloignées et enclavées, a-t-il dit. Et de souligner en ce sens que son département a décidé depuis 2014 d'affecter 70 % des professionnels de la santé au monde rural, outre l'allocation d'un milliard de dirhams pour l'acquisition du matériel biomédical destiné en entier au monde rural. Ces actions ont été consolidées, dans le domaine du handicap, par la mise en place du Plan national de santé et handicap 2015-2021, comportant 6 axes, 20 mesures et 73 actions pour une enveloppe budgétaire de 747 millions de dirhams sur six ans. La santé mentale a vu le lancement de l'initiative "Karama" en faveur des malades mentaux pensionnaires du site Bouya-Omar et la construction de 3 hôpitaux régionaux spécialisés, de 7 services intégrés et de 5 centres d'addictologie outre l'approbation, par le Conseil de Gouvernement, du projet de loi relatif à la protection des droits, de la liberté et de la dignité des personnes souffrant de maladies mentales ou psychologiques. Dans le domaine législatif et réglementaire, le ministre a relevé l'élaboration de plus de 90 lois, dont celles relatives à l'exercice de la médecine et à l'ouverture du capital des cliniques privées aux investisseurs non médecins, à l'exercice de la médecine et à l'ouverture du capital des cliniques privées aux investisseurs non médecins, à l'Ordre National des Médecins, aux dispositifs médicaux et au don d'organes et de tissus humains. Par ailleurs, le ministre a souligné aussi une autre nouveauté liée à la mise de 12 inspections régionales relevant de son département et aux opérations d'inspection et de contrôle des cliniques privées, qui ont débouché sur la fermeture de 11 cliniques ne se conformant pas à la loi, notant que son département a pris des "décisions courageuses " à ce sujet. Le ministre n'a pas manqué en outre d'évoquer les difficultés que son département a dû affronter cette année, notamment avec la grève de près de 2 mois et demi des médecins internes et résidents qui revendiquaient entre autres des augmentations de salaires, relevant que cette augmentation des salaires coûterait à l'Etat près de 2,5 milliards de dirhams (MMDH) et que le gouvernement ne pouvais pas s'engager à prendre en charge actuellement cette augmentation. Et d'ajouter que son département n'a pas fermé la porte de dialogue, notamment au sujet de revendications "logiques et faisables". Concernant les projets du ministère pour l'année prochaine, M. Loaurdi a souligné que 2016 sera l'année du monde rural, des ressources humaines notamment en ce qui concerne la formation et la formation continue, les conditions sociales des travailleurs du secteur et plus particulièrement en matière d'accès au logement et finalement l'amélioration de leurs conditions financières.