C'était quasiment prévu et naturellement attendu. La tergiversation qui a marqué l'affaire la Samir et l'insouciance totale de son actionnaire principal, le groupe Corral Holding, par rapport à la survie de la seule raffinerie du pays ont fini par éclater au grand jour. Al Amoudi veut aujourd'hui recourir à tous les artifices juridiques possibles pour retarder le paiement de sa dette ou tout simplement ne pas la payer. D'aucuns s'interrogent aujourd'hui sur la réaction ou les réactions des pouvoirs publics et des banques partenaires. Les petits porteurs, eux aussi, ne savent plus à quel saint se vouer. Le CDVM et la Bourse de Casablanca sont out et préfèrent garder le silence. Les erreurs de la gestion de la Samir, majoritairement détenue par le groupe Corral holding, lui seront-elles fatales ? Les pronostics sont certes encore brouillés, mais l'éventualité de voir le groupe Corral honorer ses engagements s'avèrent quasi impossibles. Le délai fixé par l'actionnaire principal pour procéder à l'augmentation de capital de 10 milliards de dirhams est trouve aujourd'hui largement dépassé. L'injection d'argent frais dans les caisses de la Samir, prévue pour le 15 novembre, n'a pas eu lieu. Et n'aura probablement jamais lieu. Aussi, cette promesse donnée à la direction de la douane pour honorer une première partie de la dette fiscale de 13 milliards de dirhams tombe à l'eau. Pire encore, une échéance obligataire de 800 millions de dirhams arrive à terme fin décembre 2015 sans compter les intérêts de retards. Une faille dans le remboursement de cette échéance porterait préjudice à tout le système du financement obligataire. Avec tous ces agissements, Al Amoudi jette l'éponge et passe à la critique de l'Etat et plus grave encore il compte saisir la Cour international de droits. Le chantage est déclaré au grand jour à l'Etat marocain. Quelle est aujourd'hui la position du gouvernement vis-à -vis de l'évolution et de la tournure que prend l'affaire la Samir ? La question se pose avec acuité. Nationaliser ? Certainement pas. Cela coûterait trop cher à l'Etat. Rééchelonner la dette fiscale, chercher de nouveaux preneurs de la Samir et sauver le fleuron pétrolier national sont autant de scénarios qui restent à l'étude. Une source bien informée requérant l'anonymat confirme que l'Etat marocain dispose de parades qui ne sont pas encore dévoilées. Le gouvernement, estime notre source, doit trouver l'arme juridique pour mettre à genou Al Amoudi et le contraindre à payer ses dettes. Le bras de fer est déclaré à l'Etat et ce sont des milliards de dirhams qui sont en jeu, sans parler des milliers d'emplois qui sont en danger. Ce n'est pas tout. Les petits porteurs, ou ces actionnaires minoritaires (26,95%), sont dans la tourmente. Ils risquent une perte totale de leur argent investi en bourse sans pour autant que le gendarme de la bourse (CDVM) ait pris le soin de les avertir ou du moins de communiquer sur la réalité des comptes financiers de la Samir. C'est de la notoriété de la bourse et de son garant qu'il est aujourd'hui question.