C'est encore le cafouillage total qui entoure le dossier de la Société anonyme marocaine de l'industrie de raffinage (Samir). La date butoir du 30 octobre fixée par la Direction de la douane et des impôts comme date limite pour recourir à la saisie des biens et des comptes de la Samir arrive à terme. Les dernières informations évoquent l'idée selon laquelle le groupe Corral serait en négociation avec les responsables de la Douane pour débloquer immédiatement un montant de 5 milliards de dirhams au titre de la dette fiscale de la Samir évaluée à 13 milliards de dirhams. Le reliquat, soit 8 milliards de dirhams sans compter les intérêts, serait honoré en 2016. La direction de la Douane procédera-t-elle à la saisie des biens de la Samir après l'expiration du délai préalablement fixé au 30 octobre courant ? D'aucuns s'interrogent aujourd'hui sur les tenants et aboutissants d'une affaire qui devient de plus en plus confuse et floue. Certes les discussions entre les deux parties (douane et les actionnaires de la Samir) se poursuivent mais la communication brille par son absence des deux côtés. Aucune partie concernée par la crise de la seule raffinerie du pays (Etat, Douane, banques et les actionnaires) n'a pris jusque-là le soin d'informer ou de communiquer sur l'évolution que connait le dossier. Une source requérant l'anonymat annonce que le groupe Corral serait en mesure de proposer le déblocage d'un montant de cinq milliards de dirhams pour la douane, notamment pour rembourser une partie de la dette fiscale. L'offre des actionnaires de la Samir reste toutefois conditionnée par le maintien des négociations et le report du paiement du reliquat de la dette au courant de l'année 2016. La question qui se pose est de savoir d'où vient cet argent. «S'agit-il d'un apport d'argent frais ou d'une augmentation de capital autre que celle prévue le 15 novembre prochain pour un montant de 10 milliards de dirhams?», se demande notre source. Autant d'interrogations qui ne trouvent pas encore de réponses. Qu'en pensent l'Etat, les banques et les partenaires sociaux pour éviter la saisie des comptes et la vente aux enchères des biens de la Samir? Qui osera acheter et à quel montant... ? Y a-t-il des solutions pour le dénouement de la situation autre que la négociation ? Quels sont les moyens et surtout la volonté du groupe Corral pour éviter le pire? Le feuilleton risque d'être long et le suspens interrompu. Qu'on le veuille ou non la négociation reste la seule clé de sortie de crise ! Affaire à suivre...