C'est dans une atmosphère festive coïncidant avec la célébration du 40e anniversaire de la marche verte, que la 5e édition du Festival du Court Métrage Marocain de Rabat a clôturé ses travaux samedi dernier au Théâtre National Mohammed V de Rabat. En effet, le grand prix de cette édition a été décerné au film «Goi Trung» de Regragui Mohamed Hicham pour sa force, sa technique, son message, son humanisme et sa profondeur, a indiqué le président du jury du festival, Abdeslam Kelai à l'occasion. «Le film a été bien accueilli par le public. C'est un travail sérieux dû à cette conscience que le court métrage n'est pas seulement un exercice, mais un genre autonome, notamment dans son traitement des thématiques et des sujets précis », a souligné le réalisateur de «Goi Trung». En outre, le film «L'attente en 3 actes» du réalisateur Zirat Abdilah a remporté le prix du jury. Des mentions spéciales ont été adressées à l'acteur Adil Abatourab pour son rôle dans le court métrage «Allal» de Julien Fouré, à Zouhair Fartahi pour le film «Tayri», à Younes Yousfi pour son film «Houkak» et à Imad Badi pour son film «Jours d'été». «Ce festival a sa place dans le paysage culturel et cinématographique national, surtout avec un public cinéphile enthousiaste qui a afflué nombreux pour encourager les jeunes réalisateurs qui sont l'espoir de notre cinéma dans l'avenir », a indiqué Abdelkrim Bennani, président de l'association Ribat Al Fath, organisatrice de l'événement. «Cette édition a connu plusieurs surprises, dont la qualité des courts métrages qui ont été projetés, le public qui a assisté aux activités de cette édition ainsi que les prix qui ont été accordés. Le festival progresse chaque année et il attire de plus en plus le public », a confié pour sa part Majdouline El Alami, professeur à l'Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle de Rabat (ISADAC). Pour ce qui est du prix du public, le film «Hamidou : Le proje-T » de Douache Khalid a arraché le premier prix. Un 2e prix du public a été décroché par Himmi Ismail pour son film Hanane. Lors de la cérémonie de clôture du festival, un hommage a été rendu à l'une des figures de proue du cinéma marocain, Mohamed Mouftakir, réalisateur du film «L'orchestre des aveugles». Mohamed Mouftakir se soucie à la fois de la teneur esthétique et de la qualité de la fiction du film. Le succès de son dernier film le témoigne. Le réalisateur a souligné lors de son hommage qu'il reste encore beaucoup à donner au cinéma marocain. «Le cinéma marocain est sur de bons rails car il existe de jeunes réalisateurs qui portent le flambeau afin de donner au 7e art marocain plus d'ampleur, loin des discours classiques qui restent figés au stade du soutien et des moyens, et ce à travers la créativité et l'amour au cinéma.» Après avoir projeté un reportage sur les grands moments marquants de cette édition, une pause humoristique a été programmée avec l'animateur radio, Momo. Al Bayane : Quel bilan faites-vous de cette édition ? Abdeslam Kelai : Je crois que l'édition est très réussie. Nous avons eu une très belle sélection : 20 courts métrages qui sont tous bons voire très bons. Nous n'avons pas vu vraiment de films mauvais. Nous sommes très contents parce que cela veut dire que dans un proche futur, il y'aura une vague de jeunes cinéastes qui vont donner un sang nouveau au cinéma marocain. Je pense que l'importance de ce festival c'est de faire connaitre ces jeunes, de promouvoir leur travail et de leur permettre de rencontrer leur public. En tant que jury, quelle impression avez-vous de ce jeune public ayant afflué assez nombreux à cette édition ? J'ai été agréablement surpris par la présence du public. La salle était toujours archicomble. Les gens venaient regarder les films. Moi, je pensais que le court métrage n'a pas un grand intérêt aux yeux du public ; mais c'est le contraire ici à Rabat. Intéressés par la culture, les cinéphiles venaient chaque jour nombreux et y restaient jusque tard après la fin des projections. Ça fait chaud au cœur de voir les gens s'intéresser au cinéma. Par ailleurs, je considère que l'association organisatrice m'a fait un honneur en me choisissant comme président du jury de cette édition. C'était en même temps une grande responsabilité parce que le palmarès que nous avons déclaré lors de la cérémonie de clôture est un engagement de notre part, un certificat de qualité que nous avons donné à certains films. Comment voyez-vous l'avenir de ce festival? Je crois que ce festival va grandir et devenir plus intéressant parce que j'ai été avec monsieur Abdelkrim Bennani, le président de l'association Ribat Al Fath, organisatrice de l'événement et avec le directeur du festival Adil El Fadili. Ils sont très engagés à, d'abord garantir la pérennité de ce festival et à lui donner l'ampleur qu'il mérite afin qu'il soit l'un des rendez-vous majeurs du cinéma au Maroc.