Les Marocaines et Marocains du Monde, réunis(es) samedi dernier à Rabat, dans le cadre d'une journée-débat initiée par le Groupe du progrès démocratique (GDP) du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants et la Fédération des Marocains du monde du PPS, ont appelé à activer leurs dossiers en dormance pour rendre effective leur participation politique dans les affaires de leur pays comme le stipule la Constitution de 2011. A l'ouverture de cette rencontre, le président du GPD et membre du BP du PPS, Rachid Roukbane, a souligné l'importance du contexte dans lequel se tient ce débat avec la participation de militantes et militants venues de plusieurs pays d'Europe (France, Espagne, Italie, Allemagne, Pays Bas, Belgique) pour vivre dans leur pays d'origine les festivités marquant le 40e anniversaire de la marche verte qui a permis au Maroc de récupérer pacifiquement ses provinces du sud. La commémoration de cet anniversaire cette année marque le début d'une nouvelle étape dans le parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume, étant donné que les festivités officielles se déroulent sous la présidence effective de SM le Roi Mohammed VI à Laâyoune. «Nous apprécions hautement le contenu et les messages du discours du Souverain à la nation», a déclaré Rachid Roukbane. Cet évènement coïncide aussi avec le lancement de la mise en œuvre de la régionalisation avancée dans tout le pays. Parmi les nombreux messages à retenir du discours royal figurent, notamment la décision de rompre avec les méthodes adoptées jusque-là dans la prise en charge des affaires du Sahara : rupture avec l'économie de rente et des privilèges et la défaillance de l'initiative privée et rupture avec la mentalité de la concentration administrative. Le Souverain a annoncé aussi la réalisation de plusieurs projets dans la région dont une route à double voies Tiznit-Laâyoune-Dakhla Il a également adressé des messages clairs et sans équivoque à l'Algérie et à la communauté internationale pour savoir où sont passées les aides destinées aux séquestrés de Tindouf, qui ne servent en fin de compte que les intérêts de ce pays. Pour ce qui est des Marocaines et Marocains du Monde, Rachid Roukbane a confié que le PPS et le GPD ont toujours plaidé pour le respect de leur situation en tant que citoyennes et citoyens à part entière ayant des droits et devoirs. Pour Mustapha Braimi, membre du Bureau politique du PPS en charge du dossier des Marocains du monde, il s'agit pour le Maroc de régler une fois pour toutes le problème de la participation politique des Marocains du monde à travers leur représentation dans toutes les institutions prévues par la Constitution de 2011 et d'œuvrer pour promouvoir la situation de la Marocaine pour qu'elle ne soit plus considérée comme la simple femme protégée, possédée, incapable, inférieure, soumise, l'homo sapiens de condition subalterne etc. Il n'y a pas de raison pour ne pas parvenir à la réalisation de l'égalité homme-femme et de la parité, a-t-il estimé. Il est vrai que les femmes occupent divers postes de responsabilité en tant que fonctionnaires ou employées, mais il est vrai aussi que les femmes sont bloquées quand il s'agit d'accéder à des postes de responsabilité politique, a-t-il dit. Ajoutant que c'est de cela dont parle le dernier rapport du Conseil national des droits de l'homme, dont certaines recommandations ont soulevé un tollé de réactions concernant notamment l'héritage. Ce dernier thème n'est qu'un sujet parmi d'autres, sachant que les cinq fondements sur lesquels repose la foi musulmane sont connus de tous (Ach-Chahada, les cinq prières, Al Haj, la Zakat, le jeûne du Ramadan). Au PPS, a-t-il dit, l'on estime que tout travail sur la question doit aller dans le sens du renforcement de la parité et de l'égalité homme-femme. Après avoir organisé cette année avec succès le congrès constitutif de la fédération des Marocains du Monde, le PPS compte faire de 2016 une année de consolidation des structures de cette instance englobant toutes les coordinations des Marocains du monde dans les pays d'Europe. Le but étant d'en faire un instrument au service de leurs intérêts pour rechercher de meilleures solutions à leurs problèmes. Pour sa part, Hamid Bichri, président de la fédération des Marocains du monde, a souligné que ces derniers ne ménagent aucun effort pour faire connaitre la justesse de la première cause nationale et ce, dans un environnement très difficile qui leur est parfois hostile en raison des manœuvres des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume. S'agissant de la fédération des Marocains du monde du PPS, elle est décidée à agir selon un plan d'action visant la protection des droits de tous les Marocains du monde, à plaider leurs causes sur différents plans et à soulever tous les sujets, tabous, soient-ils, a-t-il dit, annonçant que des rencontres sur d'autres sujets (jeunes de la migration, retraités, capacités et autres élites) seront organisées à l'avenir. Les Marocaines du monde représentent à présent plus de la moitié de l'ensemble des cinq millions de Marocains vivant à l'étranger dont plusieurs d'entre elles occupent de hautes fonctions dans la société (ministres, élues, directrices, dirigeantes d'entreprises, etc.) Elles méritent plus que la parité, la participation politique et leur représentation dans les deux chambres du parlement et les organismes et institutions de gouvernance (Conseil supérieur de l'enseignement, Conseil de la famille, Conseil des droits de l'homme, etc.), a-t-il dit. Il ne faut pas se contenter d'un seul ou de deux représentants, mais de plusieurs représentants, a-t-il ajouté, recommandant l'institution d'une liste internationale dédiée aux Marocains du monde. Abondant dans le même sens, Zohra Doux, présidente de la commission de la femme de la Fédération des Marocains du monde du PPS, a affirmé que ces derniers éprouvent plus que jamais le besoin de s'organiser en associations et réseaux pour défendre leurs intérêts auprès des autorités. Elle a fait savoir que la Fédération des Marocains du monde du PPS est ouverte à toutes les suggestions et idées pour servir les intérêts de tous dont en premier les Marocaines du monde. Au cours de la deuxième séance, dont la modération était assurée par Rachida Tahiri, membre du GPD et du Bureau politique du PPS, cette dernière a souligné que l'année en cours est celle de l'évaluation des politiques publiques poursuivies dans divers domaines dont celui des Marocains du monde. A ce propos, Ismail Lamghari, directeur au ministère chargé des MRE et des affaires de la migration a passé en revue divers projets et programmes de son département visant le renforcement de l'identité et de la culture des MRE, la protection de leurs droits et intérêts et leur soutien pour réussir dans leur vie. Intervenant au nom du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Rabéa Naciri s'est concentrée sur le dernier rapport du CNDH relatif à l'état de l'égalité et de la parité au Maroc, selon lequel la situation de la femme a reculé sur plusieurs plans, au moment où le pays avance dans nombre de domaines. C'est ainsi que 32% des femmes sont analphabètes et que leur rôle dans les activités économiques diminue constamment pour se situer autour de 11%. Plusieurs témoignages et doléances ont été ensuite exposés ouvrant ainsi la voie à un riche débat très fructueux sur diverses questions concernant les Marocains et marocaines du monde, un échange de vues et d'idées responsable ayant duré tard dans la soirée.