Le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) fête ce jeudi son 70e anniversaire. Une étape historique qui mérité d'être célébrée, voire même analysée. Al Bayane a recueilli une série de témoignages et de déclarations de la part des militants et militantes du parti fondé par feu Ali Yata et ses premiers compagnons de route. Pour les uns, c'est l'occasion de rendre hommage aux hommes et femmes qui ont mené, sept décennies durant, une lutte ininterrompue pour la cause de la démocratie, nous dit Ahmed Zaki, militant et membre du BP du PPS. C'est aussi l'occasion pour les autres de montrer aux jeunes générations que le parti n'a jamais cessé de lutter pour les droits du citoyen, la démocratie et la prospérité du pays souligne Ahmed Latafi. Les propos. Ahmed Zaki, membre du BP du PPS Mettre en œuvre un parti de masse Pour Ahmed Zaki, membre du BP du PPS, la célébration du 70e anniversaire du Parti du progrès et du socialisme est la preuve que le Parti communiste marocain, né dans les années 40 du siècle dernier, était un instrument nécessaire pour la lutte que devrait mener le peuple marocain. D'ailleurs, estime-t-il, malgré les interdictions qui ont émaillé son existence, le parti reste toujours à la pointe du combat pour la cause de la démocratie, de la liberté de l'homme et du progrès économique et social. Ce sont, a-t-il dit, sept décennies de lutte ininterrompue qui démontrent que le parti est né effectivement des entrailles de la société marocaine. Zaki indique qu'il est vrai que l'analyse de l'évolution du pays est, pour peu que l'on approfondisse la recherche, la démonstration que le choix fait par le parti, à savoir mener la lutte sur le terrain de la démocratie, a permis au Maroc de se distinguer dans la région. Le PPS a toujours condamné toute tentative de résoudre le conflit politique par la violence et a toujours privilégié la lutte de masse pour la démocratie. C'est un choix démocratique qui a fait que le Maroc connaisse un processus démocratique dès les années 70,de même qu'il a pu s'épargner les coups d'Etat qu'ont connus plusieurs pays de la région et d'ailleurs. Le Parti a donc été à l'avant-garde de la lutte démocratique et non violente depuis les années 60 et 70. Quant aux attentes par rapport à l'organisation du prochain congrès national du PPS, Ahmed Zaki explique que le 9e Congrès national du PPS, qui aura lieu en 2014, doit être une étape importante pour la concrétisation du mot d'ordre adopté depuis plusieurs années déjà, à savoir la mise en œuvre d'un parti de masse pour les prochaines élections électorales. Le parti peut aujourd'hui se targuer d'être la locomotive de la gauche marocaine et devrait avoir l'appui de divers secteurs de la société marocaine qui sont en quête de démocratie, de liberté et de progrès. Pour Ahmed Zaki, l'évaluation de l'action du parti renvoie à cette possibilité que le PPS peut mieux faire. Il a, note-t-il, la capacité d'être une force de proximité beaucoup plus forte, surtout en cette période de crise du système capitaliste qui nécessite une alternative au libéralisme économique qui a démontré son impuissance à résoudre les problèmes économiques et sociaux. Fairouz El Mouden Ahmed Salem Latafi, membre du BP Rendre hommage aux fondateurs du parti Pour Ahmed Salem Latafi, militant et membre du Bureau Politique du PPS, la première signification de la célébration du 70e anniversaire est celle de rendre hommage aux vétérans et fondateurs du PCM (Parti communiste marocain), notamment Ali Yata, M'Barek El Bekay, Maati Youssefi... et d'autres en 1943. Ils ont le mérite d'avoir créé un parti pour défendre la classe ouvrière, la classe pauvre et lutter pour l'indépendance du Maroc. La deuxième signification, souligne Latafi, est de montrer à la jeune génération que le PPS a sept décennies derrière lui et que 70 ans durant le parti n'a jamais cessé de lutter pour le droit du citoyen, pour la démocratie et la prospérité du Maroc. Il rappelle que les anciennes générations qui ont construit ce parti ont fait beaucoup de sacrifices pour le pays. Ces gens dont on ne peut qu'être fier ont amorcé le combat et les jeunes générations doivent le continuer. Latafi ne veut pas laisser passer cet événement sans rappeler que le PPS est le premier parti à familiariser la société Marocaine et les Marocains avec les valeurs et notions de socialisme, de progrès, de droits de la classe ouvrière, de droit des femmes et de syndicalisme... Et lui de souligner que le parti a pu résister à toutes les pressions durant ces 70 années. Le parti a traversé des étapes difficiles. Il est le seul parti dans la région arabe qui a pu continuer son combat avec un esprit communiste et socialiste. On ne peut qu'être fier de ce que nous avons réalisé. Pour Ahmed Salem Latafi, le parti existe malgré ses moyens matériels modestes, grâce au dévouement de ses militants et militantes Aujourd'hui, nous sommes représentés au parlement dans ses deux chambres et nous faisons partie du gouvernement par conviction pour l'intérêt du pays et du peuple. Concernant les préparatifs du prochain Congrès national du PPS, ils vont bon train, annonce Latafi, qui souligne que la réflexion est déjà lancée. Pour lui l'enjeu c'est d'abord de réussir le congrès et de respecter les statuts du parti. C'est aussi une étape pour améliorer la gestion et la gouvernance du parti pour renouveler ses instances dirigeantes et permettre à l'ensemble des congressistes de réfléchir et de produire des idées nouvelles. Le 9e congrès sera également l'occasion pour discuter de plusieurs questions concernant l'orientation politique et son appartenance idéologique pour faire progresser le parti. Fairouz El Mouden Nouzha Skalli, membre du GPD à la Chambre des représentants et membre du Bureau politique du PPS «L'image du PPS dans le paysage politique national est forte» En commémorant le 70e anniversaire de la création du PPS, c'est l'occasion de se mettre à l'esprit du Parti du progrès et du socialisme, mais aussi à ses principes de gauche. C'est un parti attaché aux valeurs de liberté, de démocratie et de droits humains, indique la députée Nouzha Skalli, membre du Groupe du progrès démocratique à la Chambre des représentants et membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme. Dans cet esprit, il faudrait s'arrêter, effectivement, sur les principales composantes constituant l'identité de gauche du parti, à savoir son attachement à la défense des libertés et droits des classes sociales les plus défavorisées, dont la classe ouvrière et les pauvres, souligne-t-elle. Notre parti, ajoute la députée, a joué un rôle important à travers l'histoire, notamment dans la promotion des droits des citoyens marocains. Dans ce cadre, le Parti du progrès et du socialisme poursuit son militantisme en matière des droits humains, des libertés individuelles et collectives et fait preuve de courage en abordant les problèmes, les grandes problématiques et les enjeux fondamentaux touchant notre pays. Il s'est ainsi engagé dans le changement et le développement sur tous les volets, et à travers sa constitution et ses établissements, et ce sous la lumineuse conduite de S.M. le Roi Mohammed VI. Il est tout à fait légitime également de rappeler que le parti a mis entre ses yeux la question de l'égalité homme-femme qui demeure souvent parmi les importantes préoccupations du PPS. La parité est considérée, a-t-elle fait remarquer, parmi les priorités dans le militantisme et la lutte du PPS, dont l'aperçu historique en matière de défense des droits humains en général et des femmes en particulier, en est un témoignage. Le PPS a été par ailleurs le premier à avoir introduit au Maroc la célébration de la journée internationale de la femme du 8 Mars. Il est à noter que le parti, à l'initiative des femmes progressistes de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), a toujours milité pour la promotion des droits de la femme dans notre pays afin de lui permettre de jouir de l'ensemble de ses droits politiques, économiques, mais aussi sociaux. Cet anniversaire est l'occasion aussi pour rendre hommage à feu Ali Yata, l'un des militants de conviction, de principe, ayant joué un rôle très primordial dans la lutte pour la démocratie et la liberté au Maroc, en s'arrêtant sur son parcours de militant au sein du parti et de la scène politique nationale et internationale. Outre sa fidélité à son identité et à ses valeurs, l'image du PPS est forte au sein du paysage politique national, car engagé pour répondre aux attentes des citoyennes et des citoyens à l'heure des grandes mutations que connait notre pays. Au niveau électoral, il y a beaucoup à faire afin de renfoncer sa force électorale qui demeure aussi importante. M.N.Y Charafat Afilal, membre du bureau politique «Le PPS constitue une partie indéniable du patrimoine historique national» «La célébration de ce 70e anniversaire de la création du Parti du socialisme et du progrès constitue pour nous, membres et sympathisants du PPS, un véritable moment historique et d'une grande portée », selon les propos de Charafat Afilal, ministre déléguée auprès du ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement et membre du bureau politique du PPS. Le PPS, a-t-elle tenu à souligner, «constitue une partie indéniable de la mémoire et du patrimoine historique du Maroc avec ses idéaux de progrès, d'égalité et de libertés individuelles, ses pensées qui ont été véhiculées par des hommes qui ont fait de la lutte de l'égalité des chances, du respect des droits de l'Homme et du progrès leur véritable fer de lance». Et d'ajouter que ces soixante-dix ans d'existence sont la preuve inéluctable du véritable ancrage du PPS dans la société marocaine. «Le PPS est un parti connu, je ne crois pas qu'il y'ait une remise en cause du parti auprès de la population, vu son histoire, ses leaders comme Ali Yata, etc. Contrairement à d'autres partis politiques dont l'existence est parfois méconnue de la population, le PPS quant à lui est connu de toute la classe politique marocaine et à travers son patrimoine idéologique». Que l'image du parti auprès de la population soit négative ou positive, telle n'est pas la question, car cela reste relatif, surtout eu égard à la jeunesse montante chez qui s'installe davantage une grande méfiance et un manque de crédibilité politique pour toute la classe politique marocaine. Au vue des 70 ans d'existence marqués par des réalisations en matière de promotion des droits de l'Homme, des libertés individuelles, de l'égalité, les priorités à venir du parti sont de repenser son avenir à travers une refonte des structures qui la constituent afin de les redynamiser au niveau des sections locales et régionales et répondre aux priorités idéologiques du socialisme, surtout que le PPS évolue auprès d'une majorité politique. Les festivités marquant cette commémoration seront l'occasion idoine de revenir sur l'histoire du parti et surtout sa pensée idéologique qui fait partie intégrante de la mémoire du Maroc. Danielle Engolo Abdellatif Ouammou, Le bel exemple En ces temps de commémoration du 70e anniversaire de la création du PPS, il est toujours bon de rendre hommage à des militants qui marquent, de par leurs empreintes notoires, le parcours éloquent du parti. Naturellement, on ne prétendra jamais avoir la latitude de complimenter abusivement cet itinéraire, mais il nous est forcément loisible de le faire, sans aucune retenue. Notre personnage est, sans doute, d'un calibre rarissime. Abdellatif Ouammou, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'est constamment érigé en véritable prosélyte d'une polyvalence prodigieuse. Très tôt, il s'affirme en illustre juriste, forçant l'estime et la bienveillance, aussi bien dans son entourage de la profession que dans les différents milieux de la société. Au cours de cet exercice subtil, il fut, depuis longtemps, un éminent instigateur de la culture jurisprudentielle, tant au sein de l'institution que de la société civile spécialisée dans les droits humains dont il est, de tout temps, le geyser pionnier. Sans nul doute, sa présence politique, dans les rangs du PPS, a scellé le rayonnement partisan, probe et scrupuleux, d'un acte tenace, beaucoup plus porté sur l'action que sur l'inaction. Aussi bien à l'échelon régional que national, son dynamisme magnanime n'a d'égal que sa profonde détermination en l'acuité et l'exigence de la sacralité de l'agissement politique, dans un environnement frappé de déficiences. Cette apophyse lui attire, depuis belle lurette, la confiance des populations au service desquelles il n'a jamais cessé de combattre, sur tous les fronts. A cet égard, ses prestations à l'hémicycle sont, données continuellement en exemple, de par la pertinence de l'énoncé, la hardiesse et le raffinement du message. Dans la même ardeur, il s'ingénie, en tant que maire de Tiznit, à incruster, dans cette contrée jaillissante, un nouvel abordage de la vie publique, axée sur l'inclusion et la concertation. Sans aucun sectarisme, il met en avant une réelle action de démocratie participative, visitant, à souhait, les quartiers les plus reculés de son périmètre de compétence. Au fil du temps, toute la ville, en berne jusqu'ici, s'est épanouie, au cœur d'une série de projets structurants de proximité. Confiants et extériorisés de fond en comble, les citoyens s'approprient la ville et s'attellent à la besogne, dans la communion et la symbiose. Abdelatif Ouammou est donc le prototype du militant intègre, pugnace et visionnaire. Le PPS est fier d'avoir une aussi belle image en son sein, comme, à son tour, il n'a jamais failli à sa mission qui est sienne, des lustres durant. Bravo Camarade, tu nous fais honneur ! Saoudi El Amalki Rehal Zekraoui «Le socialisme est un travail de tous les jours» Le Parti du progrès et du socialisme fête aujourd'hui le 70e anniversaire de sa création, avec un historique glorieux très considérable et surtout un parcours mémorable. C'est une grande école nationale qui a produit et cultivé de nombreux politiciens, théoriciens, penseurs, professeurs, écrivains, militants au bon sens du terme, notamment de grandes personnalités qui sont au pouvoir aujourd'hui, et qui ont exploité leur savoir faire pour défendre les valeurs de ce parti, affirme Rehal Zekraoui, membre du conseil de la présidence du PPS. Le Parti du progrès et du socialisme est leader en matière de démocratie, dur comme fer aux valeurs nobles de justice de liberté, d'égalité de chances et d'équité. Le parti a toujours milité pour que chaque Marocaine et Marocain puisse vivre dignement, avoir accès à l'éducation, à un travail, au logement, aux soins et bénéficier de la sécurité et bien d'autres... Le PPS a défendu tous les droits des citoyens avant toute chose, explique-t-il. Depuis sa fondation, ce parti a été le premier qui a défendu tous ces idéaux. Au début, c'était insoutenable, mais le PPS a bel et bien inspiré de nombreuses associations qui ont défendu ces grandes valeurs par la suite. Ce qui est honorable à l'égard du parti, car le socialisme consiste à poursuivre le «moindre mal» bien avant «le plus grand bien». D'après le long parcours qu'il a eu aux côtés de plusieurs militants du parti comme Ali Yaata, Abdeslam Seddiki et bien d'autres... Rehal Zekraoui a confié que le parti a apporté un nouvel air à la société marocaine. Un air plus frais, plus libre, plus ouvert... Bien évidemment, il a permis à la société de connaitre un changement fondamental et radical. Pour Rehal Zekraoui, le PPS représente une très grande partie de sa vie privée puisqu'il a accompli sa vie personnelle au sein du parti et, tout comme les générations précédentes, a acquis une pédagogie basée et fondée sur toutes les valeurs prestigieuses du socialisme. Le flambeau pointera les générations suivantes, qui à leur tour défendront les mêmes idéaux que les militants précédents et actuels. Le socialisme a pour but l'élévation de la dignité patriotique et pour préoccupation l'élaboration éthique et intellectuelle, donc c'est un dogme et une manière de vie spéciale qui met en valeur le peuple. C'est un travail de tous les jours, de chaque instant qui demande de la mobilisation, et surtout des actions collectives, d'entraide et de solidarité. Omayma Khtib Simon Levy, première génération des militants communistes du PPS Linguiste, il a commencé son parcours de militant communiste en 1954, d'abord dans le cadre de l'action estudiantine, puis dans les instances dirigeantes du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS, anciennement parti communiste marocain) et comme syndicaliste à la tête de l'Union marocaine du travail (UMT). "Le Parti du Progrès et du Socialisme a perdu un de ses grands hommes. Un militant avéré, un nationaliste, un intellectuel, un homme engagé et un fervent défenseur du patrimoine culturel national. Simon Levy fait partie de la première génération des militants du PPS. Il a contribué à l'éducation de plusieurs générations de militants et militantes. C'était un homme de conviction qui défendait avec ferveur son pays et il est resté fidèle à ses principes jusqu'à la dernière minute de sa vie." Secrétaire général de la Fondation du Patrimoine culturel judéo-marocain, Simon Levy, également fin connaisseur de l'arabe, est resté, jusqu'à son dernier souffle, farouchement attaché à cette identité marocaine. Une identité plurielle qui fait la fierté des Marocains Natif de Fès en 1934, Simon Levy est l'auteur de plusieurs travaux portant sur l'histoire du judaïsme marocain. Licencié ès lettres en espagnol et en portugais (1956), il obtient en 1958 un DES sur "La Guerre du Rif, sous le règne d'Alfonso XIII", et un doctorat d'Etat en 1990 pour une thèse sur les "Parlers arabes des juifs du Maroc: particularités et emprunts. Histoire, sociolinguistique et géographie dialectale". Son attachement à sa marocanité dans toute ses composantes l'a emmené à fonder, en 1997, le musée du judaïsme de Casablanca. "C'est l'unique musée juif dans le monde arabe". Ce musée rassemble des objets de culte juifs marocains, des vêtements, des outils et même un atelier de bijoutier, témoignages de l'histoire et de la vie de la communauté juive marocaine, vieille de deux millénaires. A la suite de sa mort le 2 décembre 2011 à Rabat à l'âge de 77 ans, le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances à la famille de feu Simon Levy : "Nous nous remémorons, avec respect, les qualités de l'éminent défunt, ses nobles valeurs humaines, son nationalisme sincère, puisqu'il avait adhéré, à son plus jeune âge, au mouvement national pour défendre la liberté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du Maroc, tout en restant attaché aux constantes et aux valeurs ainsi qu'à la souveraineté du Royaume". Lit-on dans le message royal.