De quelle levure est monté le Parti Authenticité et Modernité ? Faut-il croire qu'il s'est fermenté, hâtivement et expressément, rien que pour distiller le Parti de la justice et du développement ? D'où tire-t-il son magnétisme dévastateur dans le champ politique national ? Autant de questions qui ne cessent de préoccuper une certaine opinion publique avertie dans notre pays. Et c'est à juste titre que le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme avait avancé le terme «énigme», à son égard, lors d'un entretien avec un organe de presse arabophone ! Sans aucune prétention de renier le droit d'existence de cette énigmatique formation, on est plutôt tenté de s'interroger sur la nature et la mission de cette ortie phagocytaire. Le PAM s'emmitoufle à présent, depuis quelque temps, dans le divan velouté de la scène politique, sans nulles ramifications dans le tissu pluriel de la société marocaine, encore moins une légitimité historique et idéelle. Il s'érige en force implacable dans les méandres et les rouages de la vie politique et s'incarne manifestement par des «croquemitaines» dont la puissance s'avère infaillible. D'où provient cette force «surnaturelle» et par quel moyen se revigore-t-elle ? D'aucuns croient bien détenir la vérité, mais n'osent point piper mot, de crainte de s'attirer les foudres de ces «vampires» ! En effet, son spectre parait effaroucher nombre d'entités politiques vacillantes qui n'hésitent guère à se jeter dans ses filets, quoiqu'elles aient noué d'autres liaisons. Le paysage politique national est ainsi «maitrisé» à son bon vouloir, par le biais de ces pavois soumis. Contrepoids, balustrades, soupapes de sécurité ou encore pièces de rechange, tels sont visiblement les fonctions administrées à ces créatures fongibles, à la solde de «l'épouvantail» ! Dans le même sens, on s'interroge également sur l'argent fou qu'on met, sans compter, à portée de sa main afin qu'il s'acquitte de la besogne. D'où émane-t-il ce pécule intarissable ? A titre d'exemple, on croit savoir que le coût de sa récente campagne communale à Agadir serait estimé à plus de 22 millions de dirhams ! Ce pognon monstrueux qui va droit dans les poches des masses illettrées et démunies, en lieu et place des vertus, ne fait que gâcher les entrains de la Nation émergente. Hélas, avec le sou crasseux, on continue à «usiner» la carte politique, dans un pays auréolé de ses textes de valeur ! Le PAM est là pour veiller à ce que la politique se vide de sa noblesse. Il est là, non pas uniquement pour endiguer la montée des conservateurs, mais pareillement et surtout, pour anticiper une éventuelle résurrection de la mémoire des progressistes. Certes, on a tendance à penser que le PAM s'ingénie à «réaménager» la mouture politique nationale, autour d'une nouvelle «bipolarisation». D'une part, il serait le pivot autour duquel gravitent toutes les piètres formations du Makhzen. De l'autre, trône le PJD, en compagnie des composantes historiques du mouvement national, en plus du PSU dont les ardeurs se sont assagies, semble-t-il, ces derniers temps! Du moins, pour un bon bout de temps ! Peut-être bien ? Cependant, il n'est pas exclu, non plus, que le PAM «manigance» d'autres schémas, dans le giron de l'Etat profond. Et c'est là où réside son aspect fantasmagorique !