Les athlètes marocains engagés dans ces joutes auront, en effet, la responsabilité de glaner des médailles et de rééditer les résultats des Mondiaux de Séville en 1999 (2 or, 2 argent, 1 bronze), d'Edmonton 2001 (2 or et 1 argent), de Paris 2003 (2 or et 1 argent) ou de Helsinki 2005 (1 or et 2 argent). Il s'agit surtout, pour les nationaux, de mettre un terme à une période de vaches maigres, après trois éditions blanches à Berlin (2009), Daegu (2011) et Moscou (2013). Le contingent marocain sera conduit par Abdelaati Iguider, auteur du 3e meilleur chrono de l'année sur 1.500 m (3:28.79), établi le 17 juillet au meeting de Monaco. Côté dames, c'est Rabab Arafi, médaillée de bronze de la même distance lors des derniers championnats d'Afrique à Marrakech, qui sera le chef de file de la délégation marocaine. En plus d'Iguider, également champion du monde juniors à Grosseto (2004), champion du monde en salle à Istanbul en 2012 et médaillé de bronze aux jeux olympiques de Londres (2012) et de Arafi, les couleurs nationales seront défendues par des athlètes qui ont fait leurs preuves sur les scènes régionale et internationale, comme Siham Hilali (1.500m), Hamid Ezzine et Brahim Taleb. Il s'agit également de Hicham Seguini, spécialiste du 3.000 m steeple, Othman El Goumri (5.000 m), qui a signé une bonne prestation au meeting de Londres (étape de la ligue de diamant) en se classant 2e derrière le Britannique Mo Farah, multiple champion d'Europe et champion du monde, en plus des marathoniens Adil Nani et Rachid Kisri. A côté de ces expérimentés, la sélection marocaine comprend des éléments prometteurs ayant atteint la maturité nécessaire pour prétendre à des résultats positifs, comme Salima Ouali Alami (3.000m steeple), Malika Akkaoui (800m) et Aziz Ouhadi (100m), en plus d'athlètes en herbe qui disputent pour la première fois des championnats du monde, tels Abdelaati Elguesse (800m), Nader Belhanbel (800m), Amine El Manaoui (800m), Fadoua Sidi Madane et Soumaya Laabani, qui signera la première participation féminine marocaine au marathon depuis les Mondiaux de 2003. Abdelaati Iguider ambitionne, ainsi, de faire partie des médaillés à Pékin et redorer le blason de l'athlétisme marocain absent des podiums lors des trois dernières éditions. Le médaillé de bronze à Sopot en Pologne en 2014 et d'argent en salle à Doha en 2010, est, en effet, animé par une grande ambition pour monter sur le podium après des vaines tentatives aux Mondiaux 2007, 2009, 2011 et 2013. Pourtant, sur le 1.500 m, la lutte sera acharnée en raison de la présence d'athlètes de gros calibre. La commission technique de la FRMA mise énormément sur ce concours, qui était la chasse gardée des Marocains, avec les performances de Said Aouita (bronze à Helsinki-1983 et or Rome-1987) et de Hicham El-Guerrouj, vainqueur de quatre titres consécutifs de champion du monde et détenteur du record du monde depuis le 14 juillet 1998 (3:26.00), sans oublier le sacre de trois athlètes marocains aux mondiaux juniors, en l'occurrence Adil El Kaouch (1998), également médaillé de bronze à Helsinki, Yassine Bensghir (2002) et Abdelaati Iguider (2004). Selon Ahmed Ettanani, directeur technique national (DTN), certaines épreuves offrent plus d'opportunités de médailles pour l'athlétisme marocain, comme le 1.500 m hommes, qui verra la participation d'Iguider, et le 1.500m et 800m dames, dans lesquelles sera engagée Arafi. Dans une déclaration à cette occasion, M. Ettanani s'est dit optimiste quant aux chances d'atteindre la finale dans les épreuves de 3.000 m steeple grâce à Taleb et Seguini et de 5.000 m, grâce à El Goumri. Les éléments retenus sont "les meilleurs et les mieux préparés pour défendre les couleurs nationales", a assuré M. Ettanani. Ainsi, aux côté des athlètes marocains chevronnés et aguerris à ce genre de joutes et qui semblent les plus proches du podium lors de ces Mondiaux et plus en mesure de donner à l'athlétisme national la place qui lui échoit parmi les grandes nations de cette discipline, la commission technique de la Fédération a placé sa confiance en des novices de ce niveau de compétition qui sont en mesure d'honorer le drapeau national et créer la surprise. A noter que l'athlétisme marocain sera absent de l'épreuve de 10.000 m, remporté par Salah Hissou en 1999 à Séville, alors qu'il fera son retour sur le 400 m haies dames par Hayat Lambraki, qui tentera de rééditer l'exploit de Nezha Bidouane, double championne du monde en 1997 et 2001 et vice-championne en 1999. Si l'édition de Stuttgart 1993 avait constitué l'occasion d'engager une réflexion sur un travail d'autocritique et de réorganisation interne, pour un vrai décollage avec une génération en or, conduite par le maître incontesté du demi-fond Hicham El Guerrouj, celle de Pékin incarne les espoirs d'un vrai retour de l'athlétisme national sur la scène mondiale. Depuis l'édition de 1983 à Helsinki, le Maroc a obtenu 27 médailles (10 or, 11 argent, 6 bronze), remportées par 9 athlètes hommes et 3 dames, sachant que le meilleur classement du Maroc a été une 5e place aux Mondiaux de Séville en 1999.