Le Maroc sera représenté lors des 13èmes mondiaux d'athlétisme à Daegu, en Corée du Sud (27 août-4 septembre) par une délégation comprenant 19 athlètes (13 hommes et 6 dames). Vu les résultats qu'ils ont enregistrés lors des différents meetings tenus cette année, l'on peut affirmer que la participation marocaine ne saurait prétendre à rééditer l'exploit des mondiaux de Séville en 1999 (2 or, 2 argent 1 bronze), d'Edmonton 2001 (2 or et 1 argent) et de Paris 2003 (2 or et 1 argent), voire même Helsinki 2005 (1 or et 2 argent). Or, l'objectif tracé par le staff technique national est de signer une participation meilleure à celle d'Osaka, où les athlètes marocains ont obtenu une seule médaille d'argent, œuvre de Hasna Benhassi, grande absente des mondiaux sud coréens aux côtés du double champion du monde le marathonien Jaouad Gharib, ou de Berlin 2009 quand le Maroc était sorti bredouille et avec de surcroît deux scandales (dopage). Ainsi, les couleurs nationales seront défendues à Daegu par trois catégories d'athlètes. La première comprend des champions ayant cumulé une grande expérience et consacré leur notoriété et talent à l'échelle mondiale, à l'instar d'Abdelaati Iguider, ex-champion du monde juniors (1.500 m) et vice-champion du monde indoor à Doha-2010, Amine Laalou, champion de la Coupe continentale à Split en 2010 et qui sera engagé sur la même distance, en plus de Halima Hachlaf, l'une des favorites au titre du 800 m. Cette catégorie d'athlètes, sur laquelle sont fondés tous les espoirs du podium à Daegu, est composée également de Siham Hilali, ex-championne du monde cadette (3.000 m) et Btissam Lakhouad, détentrices respectivement des 5è et 4 è meilleures performances mondiales (MPM) de l'année sur le 1.500 m et Yahya Berrabah (hauteur), auteur de la 4è MPM de l'année (8,40 m) et qui sera à sa 4è participation aux mondiaux, sans perdre de vue les marathoniens, notamment en Coupe du monde par équipes, à leur tête Abderrahim El Goumri. La deuxième catégorie se constitue d'une pléiade d'athlètes ayant atteint un degré de maturité et qui seront appelés à retrousser leurs manches afin de se qualifier pour la finale et occuper des positions honorables, à l'image d'Abdelkader Hachlaf et Hamid Ezzine (3.000 m steeples), Aziz Ouhadi (100 et 200 m) et Hanane Ouhaddou (3.000 m steeples), 9è à Osaka et éliminée dès les premiers tours à Berlin. La 3è et dernière catégorie comprend des athlètes dépourvus d'expérience étant donné qu'il s'agit pour la plupart d'entre eux d'une première expérience ans un événement international de telle envergure, tels que Mohcine El Amine (800m), Malika El Akkaoui (1.500m) et Salima El Ouali Alami (3.000 m steeple), médaillée de bronze aux 5èmes jeux mondiaux militaires à Sao Paulo. Amine Laalou, qui caresse le rêve de figurer parmi les médaillés à Daegu, aspire ainsi à redorer le blason de l'athlétisme marocain, absent du podium en 2009 à Berlin, où il avait participé aux concours du 800 et du 1.500 m et pris respectivement les 5è et 10è places. Laalou, vainqueur du 1.500 m lors de la Coupe continentale à Split en 2010, est animé par une ferme volonté pour occuper l'une des premières loges, après ses échecs lors de ses quatre précédentes participations, lui, qui est “parfaitement conscient de l'ardeur de la tâche qui lui pèse sur les épaules et l'obligation de hisser haut le drapeau national”. Même son de cloche chez Iguider, qui a en ligne de mire l'une des médailles en jeu au 1.500 m, après l'argent remporté en salle à Doha l'an dernier. La course du 1.500m, de l'avis de nombre de spécialistes, sera très ouverte et la concurrence sera si rude entre nombre d'athlètes de renom, à leur tête les Kényans Silas Kiplagat, Nexon Kiplimo et Abel Kiprop, outre le trio marocain qui avait disputé la finale de cette épreuve en 2009, à savoir Moustaoui, Laalou et Iguider. La commission technique de la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA) mise énormément sur ce concours, dont Saïd Aouita détient la médaille de bronze de la première édition des championnats de monde en 1983 à Helsinki. L'épreuve du 1.500 m a constitué, depuis l'édition d'Athènes en 1997, une chasse gardée de l'athlétisme marocain grâce notamment à Hicham El-Guerrouj, vainqueur de quatre titres consécutifs de champion du monde et détenteur du record du monde depuis le 14 juillet 1998 (3:26.00), sans oublier que trois athlètes marocains ont été sacrés champions du monde juniors, en l'occurrence Adil El Kaouch (1998), médaillé de bronze à Helsinki, Yassine Bensghir (2002) et Abdelaati Iguider (2004). Pour le coordinateur de la Commission technique de la FRMA, Abdelkader Kada, la sélection marocaine dispose de beaucoup de chance pour remporter des médailles lors de ces mondiaux dans certaines épreuves, en particulier le 1.500 m hommes et dames. Les éléments retenus pour défendre les couleurs nationales sont les plus compétitifs et prêts à accomplir cette mission et ont été choisis sur la base de leurs performances cette année, a assuré, dans une déclaration à la MAP, M. Kada, l'entraîneur marocain le plus titré. Les chances du Maroc demeurent également réelles dans les épreuves du 1.500m dames où seront notamment engagées Btissam Lakhouad et Siham Hilali, détentrices, respectivement, des 4è et 5è MPM de l'année, du 800m dames, dont Halima Hachlaf est l'une des meilleures spécialistes et du saut en longueur, dont Yahya Berrabah, 10è lors de l'édition précédente, détient la 4è MPM de l'année (8,40m). M. Kada s'est dit également confiant en la capacité des marathoniens marocains de signer de bons résultats lors de ces Mondiaux, que ce soit en individuel ou par équipes, surtout que la sélection nationale comprend des spécialistes de l'épreuve, dont Abderrahim Goumri qui dispose d'une bonne performance personnelle (2h 05:30) et vainqueur en mars dernier du marathon de Séoul. Etant donné que la sélection nationale occupe la 4è place au classement mondial, derrière le Kenya, l'Ethiopie et le Japon, le Maroc est bien placé pour occuper un rang avancé lors de la Coupe du monde par équipes, surtout que ces épreuves se distinguent par leur rythme tactique et lent, a estimé le technicien marocain. Alors que les athlètes marocains chevronnés et aguerris à ce genre de joutes semblent les plus proches du podium et plus aptes à donner à l'athlétisme national la place qui lui échoit parmi les grandes nations de cette discipline au monde, la commission technique de la Fédération, créée en 2009 suite à la révocation de l'ex-directeur technique, l'athlète légendaire Said Aouita, a placé sa confiance en des athlètes en herbe qui sont en mesure de créer la surprise. En revanche, l'athlétisme marocain sera absent encore une fois de trois concours qui lui ont pourtant offerts plusieurs médailles, à savoir le 10.000 m, le 5.000, remporté par Salah Hissou en 1999 à Séville et le 400m haies, sur lequel Nezha Bidouane avait été sacrée championne du monde en 1997 et 2001, en plus d'une médaille d'argent en 1999. Et si l'édition de Stuttgart 1993 avait constitué l'occasion d'engager une réflexion sur un travail d'autocritique et de réaménagement du système mis en place vers un vrai décollage avec des athlètes en or, conduits par le roi du demi-fond Hicham El Guerrouj, l'on espère que les mondiaux de Berlin n'aient été qu'un échec passager pour que l'athlétisme marocain renaisse de ses cendres et signe à Daegu son vrai retour sur la scène mondiale. Depuis l'édition de 1983 à Helsinki, le Maroc a obtenu 27 médailles (10 or, 11 argent, 6 bronze), remportées par 9 athlètes hommes et 3 dames, sachant que le meilleur classement du Maroc a été une 5è place aux Mondiaux de Séville en 1999.