De nature craintive, je n'ose plus, ces derniers jours, prendre le monstre orange qu'on appelle communément «Bus» pour la simple raison qu'un crime y a été perpétré par un voleur qui a éventré sa victime en plein jour devant tous les usagers du bus sans que personne n'ose l'arrêter. Dieu merci, notre cité commence à ressembler aux métropoles américaines où l'on assassine les gens comme on change de chaussettes ! Alors, pour ne pas mourir bêtement dans un bus, je préfère marcher. Et ce matin, je me dirige sagement vers la municipalité qui est assez loin du quartier où je réside. Ne me conseillez surtout pas de prendre un taxi: ma bourse restreinte est loin d'assouvir la faim des chauffeurs des taxis dont les compteurs tournent à une vitesse vertigineuse. Marcher ne me dérange nullement, il ne fait pas très chaud en cette mi-août où, normalement, la canicule devrait être au rendez-vous. Les rues sont pleines à craquer, ce qui me permet de déambuler au milieu de cette foule humaine où personne ne me connaît (je suis Gadiri et je deviens, pendant les vacances estivales, un extra-terrestre dans ma propre ville !)