En refusant d'élargir les prérogatives de la MINURSO aux questions des Droits de l'Homme, le Conseil de sécurité de l'ONU met en exergue l'intérêt que porte la communauté internationale à la proposition d'autonomie qui trouve son soubassement référentiel dans le paradigme des droits de l'Homme. Le Maroc est, ainsi, appelé à renforcer sa démocratie et ses acquis dans le domaine des droits de l'Homme. Le chercheur dans les affaires sahariennes, Abdelmajid Belaghzal, chercheurs dans les affaires sahariennes, nous explique l'opportunité d'une telle stratégie et le contexte de la prorogation de la mission de la Minurso. Al Bayane: quel est le contexte de la prorogation de la mission de la Minurso ? Abdelmajid Belaghzal : De prime abord, la prorogation d'un an du mandat de la Mission de la Minurso par le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas apporté de nouveauté majeure. Les résolutions prises par le conseil de sécurité ont obéit comme d'habitude à l'esprit de concertation des membres de ce conseil notamment des Amis du Sahara (France, Espagne, Russie, Etats-Unis et Grande-Bretagne). Néanmoins, on peut placer ce vote dans le contexte de la confrontation et des pressions pratiquées par l'Algérie, en concertation avec l'Ouganda et le Nigeria, les deux membres non permanents du conseil de sécurité, qui ont défendu la thèse d'intégration des droits de l'Homme dans le mandat de la Minurso. L'Algérie n'a pas ménagé ses efforts et moyens financiers pour l'achat des délégués de certains pays. On a, ainsi, observé une contradiction entre les positions de ces délégués avec leurs capitales sur la position à prendre sur cette question. Malgré cette pression, le vote n'a pas dérogé à la règle du consensus en raison des consultations des Amis du Sahara qui se sont concerté sur la décision à prendre. On en convient que la question du Sahara est un dossier simple qui ne met pas en cause les intérêts des grandes puissances et qui ne provoque pas des conflits majeurs. Question : Qu'est-ce qui explique l'offensive des séparatistes sur la question des droits de l'Homme ? Les séparatistes ont bien compris que les avancées enregistrées au Maroc dans les domaines des droits de l'homme constituent le point nodal sur lequel se fonde la proposition marocaine d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Le Maroc commence à être perçu comme un exemple à suivre dans la région du Moyen Orient et d'Afrique du nord dans ce domaine. Justement la proposition d'autonomie dans le Sahara s'inscrit dans le cadre du soubassement référentiel du paradigme des droits de l'Homme en considérant que cette autonomie a pour objectif d'étendre la participation politique des populations pour une meilleure redistribution des richesses et du pouvoir. L'offensive des séparatistes intervient dans ce cadre pour nuire à l'image du Maroc en provoquant des confrontations avec les autorités locales. Mais le Maroc a bien compris les manœuvres du Polisario notamment sur l'affaire d'Aminatou Haidar et des séparatistes qui font des allers et retours de et vers les camps de Tindouf. Question : L'offensive des séparatistes ne va pas s'arrêter à ce stade, alors que doit faire le Maroc maintenant ? Pour faire face à cette offensive des séparatistes, le Maroc est appelé à consolider sa démocratie, et d'affermir les acquis relatifs aux libertés et aux droits de l'homme. Il ne doit pas omettre de trouver des issues aux questions qui n'ont pas encore trouvé le chemin du règlement. Le Maroc est appelé au même titre de mettre en œuvre le projet de la régionalisation comme stade transitoire pour construire et structurer le statut d'autonomie.