Au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, le Maroc pourra mieux défendre la pertinence de son projet d'autonomie, estime M. El-Husseïni. ALM : Que va gagner le Maroc en obtenant un siège non permanent au sein du Conseil de sécurité ? Mohamed Tajeddine El-Husseïni : A la différence des autres organes de l'ONU, le Conseil de sécurité, composé de quinze membres, est un organe exécutif. Il s'agit d'une institution qui prend des résolutions ayant une force exécutoire. L'élection du Maroc comme membre non permanent devra lui permettre de jouir des mêmes prérogatives dont bénéficient les autres membres à l'exception du droit de veto réservé aux cinq permanents. Le Maroc pourra ainsi prendre part aux délibérations, notamment celles tenues à huis clos, au sujet des grandes questions intéressant le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Qu'en est-il de l'affaire du Sahara marocain ? En étant présent au Conseil de sécurité de l'ONU, le Maroc pourra défendre plus clairement sa cause nationale. Il pourra, dans ce sens, mieux expliquer la pertinence de son projet d'autonomie. A noter que le Conseil de sécurité sera appelé dans les deux prochaines années à prendre des décisions très importantes au sujet de l'affaire du Sahara. Donc, cela devra avoir un impact très positif sur l'affaire du Sahara. Il convient de préciser, aussi, que c'est le Conseil de sécurité qui se charge de veiller sur la Minurso. Quel sera donc l'impact sur le Minurso ? Il ne faut pas perdre de vue que l'Algérie et le Polisario multiplient ces derniers temps les manœuvres pour pousser le Conseil de sécurité à l'élargissement des prérogatives de la Minurso au contrôle des droits de l'Homme. Certes, le Maroc ne pourra pas prendre part au vote sur l'affaire du Sahara à partir du moment où il constitue une partie dans ce différend. Mais, il pourra au moins défendre ses positions dans le cadre des délibérations au sein du Conseil.