L'espoir constitue la force principale de la jeunesse. C'est ainsi qu'au vieux dicton «si jeunesse savait, si vieillesse pouvait», fortement discutable suite à l'avènement des nouvelles technologies et aux progrès de la gérontologie, s'oppose la proposition de Sénèque qui veut que l'«on n'est jamais assez vieux pour ne pouvoir honnêtement espérer encore un jour». L'aspiration à la dignité, à la justice sociale et à la liberté; comme le rejet de la corruption et du népotisme restent les valeurs certaines pour lesquelles les hommes et les femmes se mobilisent à tout âge avec vigueur, vitalité et vivacité. La jeunesse marocaine, à l'instar de toutes les autres, inscrit son action dans cette perspective avec des fixations, entre autres, sur la liberté de penser, la liberté d'expression, la liberté de conscience, l'égalité homme-femme à tel point qu'elle fait passer ses problèmes économiques et sociaux au deuxième rang de ses préoccupations. Il est de notoriété publique que la croissance économique reste faible par rapport aux besoins du pays et particulièrement pour répondre aux attentes de sa jeunesse que les sentiments d'injustice et d'humiliation, voire d'étouffement et de frustration sont ressentis par la plupart des jeunes. L'emploi des jeunes diplômés concrétise l'ensemble de la problématique que vit la jeunesse marocaine: un système éducatif obsolète et une employabilité qui fonctionne au pousse-pousse. D'autres problèmes sont vécus par les jeunes eu égard au milieu où ils vivent et leur font subir en plein fouet les contradictions de notre société clair-obscur. Entre l'impatience et le désenchantement voire la désillusion, les jeunes marocains sont sollicités à participer massivement dans la vie politique du pays. Pour les plus hardis, il s'agit de trouver une réponse à l'essentiel: Comment participer au système politique tout en conservant son potentiel mobilisateur et contestataire? La violence de l'Etat, aussi légitime soit-elle, est incomprise. Et si sa légitimité se trouve discutable, le glissement vers une réponse violente ne peut être évité que par un encadrement solide et bien structuré. C'est ce qui manque à nos étudiant(e)s qui subissent de temps à autre, souvent faute de dialogue responsable, des épisodes de violence déplorables. L'évacuation du trop plein débordant de la jeunesse se fait par le sport; le football en premier, le plus souvent avec des équipements de fortune ou même pieds nus. La culture reste marginale. La musique dans ses tendances modernes est appréciée. L'approche identitaire maintient la jeune fille dans un état non égalitaire et peut aboutir à une radicalité ou à des déviations où drogue et ferveur peuvent atteindre à la santé mentale des individus et à leur capacité de discernement. L'associatif se développe et œuvre à consolider le rôle de la jeunesse dans le développement et l'émancipation. Mais, l'engagement des jeunes marocains reste en deçà de leur volonté de jouer un rôle actif dans la société. Il reste moins important que le sentiment qu'ils ont de vouloir transformer la société par la pratique des valeurs universelles. C'est dans ce cadre général que la Jeunesse Socialiste tient son septième congrès national sous le mot d'ordre: «La jeunesse, les défis du changement dans la stabilité». Tout en formulant nos vœux de réussite à cette réunion statutaire de l'une des principales organisations politiques de la jeunesse marocaine, il reste que notre jeunesse a besoin d'une approche globale nationale pour lui donner encore plus qu'une «stratégie qui s'assigne pour objectif la mise en place des mécanismes devant permettre aux jeunes d'être au centre des politiques publiques». Il s'agit d'assurer notre jeunesse sur son avenir afin que son manque d'engouement envers les institutions politiques nationales soit levé dans les plus brefs délais. L'amour de la patrie manifesté par les jeunes marocains ne s'est jamais démenti. Largement optimiste, notre jeunesse croit en «un Maroc affirmant sa personnalité et son rayonnement à l'échelle internationale» et s'intéresse à la politique beaucoup plus que ne le laisse croire son positionnement lors des échéances électorales. C'est aux différents acteurs politiques d'agir pour assurer notre jeunesse que notre pays progresse vers la réalisation du bienêtre dans la dignité de sa population et le développement de l'ensemble de ses territoires. Un Maroc démocratique et moderne, libéré de toutes les pratiques de la rente politique, économique et sociale, émancipé des pratiques corruptrices du corps et de la marocanité de chacun(e) et œuvrant pour la réalisation de la justice sociale.