C'est une lapalissade que de dire que l'Algérie carbure au pétrole. En juin-juillet dernier, les prix du pétrole affichaient encore un pic de 115 dollars le baril. Aujourd'hui, le prix de la meilleure catégorie de pétrole se négocie à moins de 85 dollars sur les marchés internationaux. Cette dégringolade continuera dans les semaines et mois à venir. Plusieurs indicateurs le laissent entendre comme la montée des réserves et de la production américaines ainsi que la baisse de la consommation chinoise. USA et Chine étant les deux plus gros consommateurs de pétrole. Une aubaine donc pour les économies des pays non producteurs de pétrole, dont les maigres budgets étaient siphonnés par l'achat de l'or noir. Mais une mauvaise nouvelle pour les pays qui ne vivent que de pétrole et rien que de pétrole. Comme l'Algérie voisine. Chez laquelle la chute vertigineuse des prix du pétrole s'est accompagnée d'une montée beaucoup plus vertigineuse d'adrénaline. En perdant un énorme pactole pour cette fin de l'année 2014, les dirigeants de ce pays perdent également leur sang froid. C'est ce qui explique les multiples signes de nervosité dont ils font preuve ces derniers temps, et dont le dernier en date n'est autre que la fusillade déclenchée le week-end dernier par ses soldats contre des civils marocains à la frontière entre les deux pays, sans parler du resserrement de la vie sur les séquestrés à Tindouf, dont l'affaire de la jeune Mahjouba en est le dernier épisode révélateur.