Si la fête de l'Aid Al Adha constitue une occasion pour renouer les liens avec la famille, les amis et les proches, elle n'en demeure pas moins une opportunité pour avoir une pensée pour les personnes les plus démunies en réincarnant les traditions de solidarité et de partage pronés par le Prophète Sidna Mohammad. A quelques jours de la fête du sacrifice, les marchés proposant les différentes espèces ovines font légion dans les différentes communes de la province d'Al Hoceima. Certains habitants ont déjà déniché leur mouton, tandis que les autres préfèrent attendre les derniers jours pour ne pas devoir subir les désagréments de l'entretien et surtout les bêlements de la bête pendant la nuit. Les habitants d'Al Hoceima attachent une grande importance à la célébration de cette fête religieuse aussi bien durant les préparatifs qui précèdent l'évènement qu'au cours des trois jours de l'Aid, a indiqué Ahmed Achoukhi, journaliste à la radio régionale d'Al Hoceima-Nador, notant que les parents emmènent leurs enfants pour faire la prière de l'Aid en vue d'ancrer cet héritage religieux dans l'esprit des générations montantes. Après la prière de l'Aid, les chefs de familles retournent chez eux pour accomplir la "sounna" du sacrifice en présence de tous les membres de la famille dans une ambiance de convivialité et d'entraide, ajoute le journaliste, signalant que le rôle des femmes est incontournable dans cette fête puisqu'elles se chargent de ranger la maison, préparer les gâteaux, nettoyer le mouton, ainsi que découper la viande destinée au séchage "lqddid". Suite à cette matinée affairée, les familles et les voisins échangent les visites, et souvent ils se réunissent chez les grands-parents, parfois en voyageant de longues distances, a-t-il dit, relevant que les parents ne manquent pas de choyer leurs enfants en leur achetant de nouveaux vêtements, des jouets et en leur prodiguant de la monnaie pour acheter des friandises. Mohamed Aouaryaghel, imam de mosquée et acteur associatif, a souligné quant à lui que durant ces jours bénis un bon musulman devrait se rapprocher davantage de Dieu, non seulement en multipliant les prières et le recueillement, mais aussi en aidant les personnes démunies, en se montrant généreux envers les nécessiteux, en pensant aux orphelins, aux délaissés ou aux malades ainsi qu'en adoptant une conduite altruiste et respectueuse envers les autres. Dans la tradition du Prophète Sidna Mohammad, il est souhaitable d'offrir une partie du mouton sacrifié, une action qui consacre le sens de la fraternité et de l'humanisme de notre religion, a-t-il noté, signalant que l'échange des visites avec la famille est une manière de mettre l'accent sur l'union et la complémentarité entre les membres de la société marocaine et répandre les valeurs de compassion et de bienveillance. Par ailleurs, ajoute M. Aouaryaghel, il est interdit d'observer le jeune durant les trois jours du Aid car ce sont des jours de rencontre, de joie et d'allégresse, rappelant que l'Islam lutte contre certains phénomènes nuisibles qui se manifestent durant l'Aid notamment en ce qui concerne la gestion des ordures ménagères dues à l'opération du sacrifice. "Les ménages sont appelés à veiller à la propreté de leur maison, de leur quartier et de leur ville car l'une des devises fondamentales du musulman consiste dans le fameux hadith du Prophète : écarter ce qui nuit de la voie est également une aumône", a-t-il dit.