Entre 1991 et 2002, une guerre civile sans précédent à quasiment ravagé la Sierra Leone, ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, faisant quelque 200.000 morts. L'intervention de la communauté internationale et l'instauration concomitante de longs couvre-feu ont fini par rétablir la paix dans ce pays anglophone. Mais ce pays vient de se signaler par une mesure draconienne. Il a bouclé hier trois jours de «couvre... maladie» pour, croit-il pouvoir confiner la propagation du virus Ebola qui a déjà tué quelque 600 Sierra-Léonais. Sauf cas de nécessité absolue, les habitants de Freetown et autres localités étaient interdits de sortir de chez eux pendant 78 heures. Un savon était même distribué, de porte en porte à chaque ménage, en vue «d'espionner» sur les cas «cachés» de maladie. Cet «emprisonnement» collectif a été bien évidemment condamné par tous les défenseurs de l'Homme, locaux et internationaux, qui le considèrent comme un coup de pub pour attirer plus d'aides, qui seraient détournées par les détenteurs du pouvoir. Des exactions ont été également commises au Libéria voisin, où des personnes ont été raflées manu militari sous prétexte de simple température du corps anormale... Autant dire que si Ebola tue des milliers de civils, il n'en rend pas moins fous leurs dirigeants.