Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a réaffirmé, jeudi au cours d'un point de presse, donné à l'issue du Conseil de gouvernement, la volonté du gouvernement de réserver un traitement équitable aux événements de Beni Bouayach, rappelant qu'il est du devoir du gouvernement d'appliquer la loi et de respecter le droit de manifester pacifiquement, reconnu par la Constitution. Après les événements enregistrés dernièrement, la ville de Beni Bouayach et ses environs, près d'l Hoceima ont retrouvé leur calme, a affirmé le ministre, selon lequel les participants à ces manifestations pacifiques réclamaient la satisfaction de revendications, somme toute, légitimes. Des incidents ont ensuite éclaté, faisant monter ainsi la tension entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont été amenées à procéder à des interpellations isolées, a-t-il ajouté. Il a fait savoir à cette occasion que les manifestations de Beni Bouayach ne sont pas les seules que connait le Maroc, qui vit à l'heure de grandes mutations notamment en matière de respect des droits et libertés d'expression et de consolidation de la démocratie, a-t-il dit, rappelant que jusqu'à 6.000 manifestants ont été recensés quelques fois en une seule journée de manifestations organisées dans différents endroits du pays. A Beni Bouayach, le gouvernement suit de près la situation pour empêcher tout débordement, a-t-il laissé entendre, soulignant toutefois que les revendications des protestataires sont légitimes et qu'il y a lieu de les satisfaire dans l'intérêt des habitants qui vivent dans des conditions difficiles, a-t-il expliqué. Pour ce faire, le gouvernement s'est prononcé pour la recherche d'une solution des problèmes de la région à travers le dialogue entre tous les partenaires dont en premier les autorités locales et la société civile, a-t-il dit. A ce sujet, a-t-il rappelé, la position du gouvernement est claire: le recours à des manifestations pacifiques est un droit démocratique qui doit être respecté, ce qui ne signifie pas pour autant que le gouvernement ne doit pas assumer sa responsabilité pour faire régner l'ordre public, appliquer la loi et protéger les biens et les personnes. Le Conseil de gouvernement a par ailleurs examiné la situation du secteur du tourisme, à la lumière d'un exposé présenté par le ministre en charge du secteur, Lahcen Haddad, a indiqué M. El Khalfi. En dépit de la conjoncture nationale et internationale actuelle, le secteur du tourisme reste toujours le deuxième pourvoyeur d'emplois au Maroc avec la création à fin 2011 de 470.000 postes d'emploi direct, a affirmé le ministre du tourisme. Il a fait savoir que malgré cette conjoncture, le secteur jouit toujours de la confiance des investisseurs, étant donné que le volume des investisseurs contractuels réalisés a atteint plus de 12 milliards de Dirhams, a indiqué le ministre. Exposant les grandes lignes de la vision 2020 du secteur du tourisme, M. Haddad a indiqué que celle-ci a pour but d'augmenter les recettes du secteur à 140 MMDH à l'horizon 2020 et sa part dans le PIB à 150 MMDH contre 63 MMDH actuellement. La mise en œuvre de cette vision vise en définitive à développer le secteur en créant plus de 200.000 lits supplémentaires et quelque 470.000 nouveaux postes d'emplois directs. Le Conseil de gouvernement a adopté à cette occasion des mesures pour venir en aide, dans le court terme, aux établissements hôteliers en difficulté, comme c'est le cas à Ouarzazate et examiné une série de mesures visant à promouvoir le produit touristique, à développer le tourisme intérieur et à introduire des méthodes de gestion fondées sur la bonne gouvernance. M. El Khalfi a par ailleurs indiqué que le Conseil de gouvernement a décidé de faire avancer l'heure légale au Maroc de 60 minutes le dernier dimanche du mois d'avril à 02H00 au lieu du mois de mars, comme annoncé auparavant et de revenir à l'heure légale le dernier dimanche du mois septembre à 3H00, à l'exception du mois de ramadan. Par ailleurs, le conseil de gouvernement a adopté une convention internationale relative à la lutte contre la prévarication, signée le 2 septembre 2010 à Vienne, et qui porte sur la création de l'Académie internationale de lutte contre la prévarication en sa qualité d'organisation internationale, qui vise à renforcer les efforts de lutte contre la prévarication, à assurer une formation professionnelle et à fournir l'assistance technique aux Etats parties. Le conseil a également adopté la convention arabe de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, qui représentent des menaces sérieuses contre le développement économique, les efforts d'investissement, ainsi que contre la stabilité politique et économique des pays. Evoquant par ailleurs le drame de cette jeune fille, qui s'est suicidée récemment à Larache après avoir été obligée d'épouser son violeur, il a indiqué que cette question s'est invitée au Conseil de gouvernement et souligné la nécessité d'ouvrir le débat sur ce sujet en particulier sur les peines applicables en cas de viol aux termes du code pénal et de mariage des filles mineures. Violée une première fois à l'âge de 15 ans, Amina Al Filali, a été violée une seconde fois en l'obligeant d'épouser son violeur à l'âge de 16 ans, ce qui l'a poussée à commettre son acte désespéré en absorbant de "la mort aux rats", a-t-il déploré.