La pollution de l'Oued Bouregreg par les eaux usées et le lixiviat qui y sont déversés et les goulots d'étranglement de la circulation routière entre Rabat et Salé après la mise en service du tramway seront au centre de la 8ème rencontre des “Chantiers du Bouregreg”, prévue jeudi prochain au siège de l'Association Bouregreg, sis au quartier Bettana à Salé. Cette conférence, initiée sous le thème :”Projet Bouregreg : Bilan d'étape, réalisations et projets à venir”, a pour objet de débattre des réalisations accomplies dans le cadre de l'aménagement de la vallée du Bouregreg et des projets à venir, selon les organisateurs. Les participants devront donc se pencher sur le bilan d'étape, lequel coïncide avec la fin du Plan de développement 2006-2011 de l'Agence d'aménagement de la vallée du Bouregreg (AAVB) et le quasi achèvement des infrastructures de la séquence I. Ce bilan d'étape regroupe autant de bilans que de projets menés ou de domaines considérés (marina, tramway, pont, tunnel, quais, environnement, navigabilité du fleuve, mobilité urbaine, franchissement du fleuve, patrimoine culturel, compensation de la démolition des équipements sportifs du quartier Rmel, attractivité de l'agglomération capitale, développement urbain, viabilité financière ou capacité à capter la rente foncière générée afin de financer les projets à venir…). Au cours des débats, les participants devront examiner diverses questions relatives notamment aux lenteurs et aux difficultés multiples qu'éprouvent les villes de Salé et Rabat pour arrêter le déversement dans l'Oued Bouregreg des eaux usées des quartiers avoisinants et du lixiviat de la décharge d'Akreuch et la possibilité pour l'AAVB d'accélérer le processus de captage de ces sources de pollution à l'instar de ce qu'elle a fait pour la décharge de l'Oulja. Il faudra aussi débattre des perspectives ouvertes à l'issue de la mise en service entre Rabat et Salé du tramway, qui a créé une série de goulots d'étranglement de la circulation routière entre les deux villes en particulier sur le pont Hassan II. Pour des dizaines de milliers d'usagers qui vivaient le calvaire quotidien avant le tramway, ce nouveau mode de transport a en effet transformé leur déplacement entre Salé et Rabat en une «partie de plaisir». Paradoxalement, le Pont Hassan II suscite, surtout durant les heures de pointe de fortes frustrations chez les automobilistes, particulièrement ceux en provenance de Bettana et de Bab Bouhaja. Ces difficultés relèvent-elles de la conception du pont ou de l'engineering du trafic ? A court terme, quel type de solutions compte apporter l'AAVB pour remédier à la saturation des têtes de ponts de Cardona et de Sidi Makhlouf ? Comment assurer la complémentarité ou l'intermodalité des réseaux de bus et de tramway, matérialisée par un ticket unifié de ces deux modes de transport ? Qu'en est-il des autres ouvrages de franchissement prévus dans le Plan d'aménagement de l'AAVB ? La construction du pont Moulay Youssef, d'un coût de 145 MDH entièrement financé par l'AAVB, a commencé depuis peu, cependant, qu'en est-il de la nouvelle rocade (qui descend en contrebas du Chellah) dont le viaduc devrait soulager le Pont Hassan II de plus du tiers de son trafic ? Au sujet du projet Al Saha Al Kabira (ex projet Amwaj), qu'est ce qui a changé depuis le retrait de Sama Dubaï, aussi bien en termes de conception, de montage financier et institutionnel que de la gouvernance du projet ? Comment s'insère le Grand Théâtre de Rabat dans cette séquence II ? Plus généralement, quelles sont les réussites, les échecs, les renoncements, les difficultés majeures et les leçons à tirer de cette étape? Autant de questions pertinentes auxquelles il faudra consacrer des débats approfondis pour leur rechercher des solutions appropriées, pour le bien des deux jumelles au destin inséparable, Rabat et Salé. Cette manifestation, dont le sujet concerne aussi bien la capitale du Royaume que sa jumelle Salé est organisée par l'Association Bouregreg, l'Association Ribat Al Fath et l'Agence pour l'aménagement de la vallée du Bouregreg. “Les Chantiers Bouregreg” ont organisé dans la passé une série de rencontres autour des grands chantiers du Bouregreg que sont la fermeture des décharges de l'Oulja et de Akreuch, le tunnel, le pont, le tramway, le port de pêche et de plaisance, la cité des arts et métiers et son articulation avec les médinas de Rabat et de Salé, l'aménagement des quais et la valorisation du patrimoine… Chacune de ces rencontres des «chantiers du Bouregreg» a été l'occasion pour les participants de débattre des tenants et aboutissants du projet présenté, notamment, des choix techniques, des partis urbanistiques et architecturaux et des montages financiers retenus, d'exprimer parfois leurs désaccords avec les choix de l'AAVB et de s'enquérir des impacts économiques et sociaux prévisibles notamment sur la rive droite du fleuve.