tenue les 3 et 4 avril à Rabat de la 2e session du Dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis est l'expression d'une volonté commune, maintes fois exprimée au plus haut niveau par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Barack Obama pour approfondir davantage les relations bilatérales, dans le cadre de la mise en oeuvre avancée des priorités partagées de l'axe Rabat-Washington pour un Maghreb, une Afrique et un Moyen-Orient prospères et sécurisés. Le Département d'Etat a donné le ton, la semaine dernière, à l'annonce de la visite au Maroc du Secrétaire d'Etat, John Kerry, pour co-présider avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, la 2è session du Dialogue stratégique, en soulignant que cette rencontre est l'occasion «de mettre en exergue notre coopération continue et étroite avec le Maroc, ainsi que le partenariat bilatérale dans les domaines politique, économique, sécuritaire, culturel et en matière d'éducation». Cette deuxième session se veut aussi la traduction dans les faits de l'esprit et la lettre de la rencontre au sommet ayant réuni Sa Majesté le Roi et le Président Obama, le 22 novembre dernier, rencontre qui a été sanctionnée par un communiqué conjoint, qui est une véritable feuille de route pour le partenariat stratégique d'exception et séculaire qui unit les deux nations, en étant imprégné des valeurs de la confiance mutuelle dans tous les domaines du partenariat. Le Chef de l'exécutif US a tenu à saluer, à cette occasion, «l'action et le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la consolidation de la démocratie, la promotion du progrès économique et du développement humain, durant la dernière décennie», sur fond d'engagement solennel des deux Chefs d'Etat «d'œuvrer ensemble pour réaliser les objectifs prometteurs de la Constitution du Maroc de 2011 et explorer les moyens à même de permettre aux Etats Unis d'aider à renforcer les institutions démocratiques du Maroc, la société civile et la gouvernance inclusive». La poursuite de la mise en œuvre de cette feuille de route met en avant les rapports de confiance et la haute estime qui marquent les rapports entre les deux Chefs d'Etat, sur la base d'une compréhension des priorités mutuelles et des intérêts nationaux vitaux des deux pays, notent les observateurs à Washington. Par rapport à ce qui fonde l'avenir de notre pays, à savoir la cause nationale, cette compréhension mutuelle s'exprime au grand jour à travers un soutien sans équivoque au plan d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, qualifié par le Président Obama de «crédible, sérieux et réaliste». Pour rappel, cette posture, qui s'inscrit dans la continuité des intérêts stratégiques des Etats Unis, a été la position des Etats-Unis sous trois administrations, depuis l'administration Clinton jusqu'à celle d'Obama, en passant par l'exécutif que dirigeait le Président George W. Bush. Cette proposition fait aussi l'objet d'un soutien sans équivoque et bipartisan au Congrès des Etats-Unis avec ses deux Chambres et auprès des prescripteurs d'opinion américains proches des cercles les plus influents. Dans un contexte géostratégique plus large, l'intelligentsia américaine estime que l'engagement multidimensionnel du Maroc dans le continent africain, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi, est d'autant plus opportun que le Président Barack Obama a, à maintes reprises, appelé de ses voeux à l'intensification des efforts avec les pays africains pour barrer la route aux groupes extrémistes affiliés à Al-Qaeda et les empêcher de s'implanter dans la région sahélo-saharienne. Le Maroc, note-t-on, est ce partenaire «idéal» pour les Etats Unis et les pays européens alliés en vue d'asseoir une coopération vertueuse dans ce continent, où Sa Majesté le Roi avait récemment effectué une tournée historique qui avait mené le Souverain au Mali, en Guinée (Conakry), en Côte d'Ivoire et au Gabon. L'engagement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur du développement en Afrique montre combien «le génie marocain est engagé dans le cadre d'une démarche exemplaire» dans le continent, fait observer, dans ce cadre, Michael A. Battle, ambassadeur américain et conseiller principal pour l'Organisation du Sommet Etats-Unis-Leaders Africains, prévu au mois d'août prochain dans la capitale fédérale US. «En vérité, le Maroc c'est l'Afrique et l'Afrique c'est le Maroc», a tenu à souligner cet ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union africaine, lors d'une conférence organisée récemment au National Press Club, sous le thème : «Solutions régionales aux défis de l'Afrique», en faisant observer que le Royaume «montre la voie» dans le cadre d'une approche «qui ne reconnaît guère les différences artificielles entre l'Afrique du nord et l'Afrique sub-saharienne». Au sujet des autres questions régionales d'intérêt commun, l'ancien Conseiller à la sécurité nationale du Président Obama, le général James Jones, souligne, à ce propos, que «le Maroc se trouve entièrement en phase avec la vision américaine pour la région, fort de ses atouts incontournables, dont la stature internationale de Sa Majesté le Roi et le grand respect dont jouit le Souverain, entre autres, auprès des parties au conflit israélo-palestinien, en Sa qualité notamment de Président du Comité Al-Qods, une large coalition de pays arabes et musulmans, à travers laquelle le Souverain s'est de tout temps montré un fervent défenseur des droits légitimes des Palestiniens». Sur le plan économique, le Maroc s'est engagé dans le cadre d'une démarche proactive visant à améliorer le climat des affaires dans le Royaume et à y promouvoir le flux des investissements, en mettant à profit les facilités et avantages qu'offre l'accord de libre-échange avec les Etats Unis, entré en vigueur en 2006, et en intensifiant les partenariats entre les secteurs public et privé. Il convient de rappeler, à ce propos, que l'éligibilité du Maroc à un deuxième Compact du Millennium Challenge Account (MCA), du Millennium Challenge Corporation (MCC), démontre la grande confiance et la crédibilité dont jouit le Royaume auprès des institutions américaines et internationales pour la réalisation de ce genre de programmes, grâce au train de réformes mises en œuvre dans les secteurs socio-économiques, des droits de l'homme et du développement humain. La deuxième session du Dialogue stratégique sera un nouvel espace d'expression de l'amitié séculaire ininterrompue et du partenariat d'exception structuré, durable et équilibré entre le Maroc et les Etats Unis pour faire face aux défis de l'heure en Afrique du nord et dans la région du Sahel et donner ses titres de noblesse à une relation exceptionnelle aux plans économique, militaire, culturel, sécuritaire et en matière d'éducation. Lors de la visite de travail de Sa Majesté le Roi aux Etats Unis, plusieurs congressmen et anciens ambassadeurs américains dans le Royaume avaient tenu à souligner que le Maroc demeure un «allié majeur» des Etats Unis dans la région, notant qu'eu égard à la conjoncture difficile, voire précaire, que traverse le voisinage, l'axe Rabat-Washington revêt plus que jamais une «importance capitale et stratégique».