Province d'Ifrane Des centaines d'habitants des quartiers et douars de la localité de Sidi Addi (12 km d'Azrou) ont organisé lundi un sit-in suivi d'une marche de protestation en direction d'Ifrane pour réclamer l'électrification de leurs douars. Profitant de la présence de S.A.R la princesse Lalla Salma à Ifrane, des centaines de personnes, qui tenaient qui des portraits de SM le Roi à la main, qui une bougie, ont marché durant plus de deux heures en direction de la ville d'Ifrane avant d'être bloqués et interdits par les autorités qui ont mobilisé un important dispositif de sécurité, à quelques encablures de la ville d'Azrou. Aucun incident n'a été signalé, nous déclare un des manifestants qui ajoute que la coordination des habitants de ces quartiers qui se sont constitués en front commun pour cette cause «s'est résignée à rebrousser chemin pour éviter tout clash avec les forces de l'ordre» et après la promesse des autorités d'être reçu par le gouverneur (mardi dans l'après-midi)», nous confie-t-on. D'après notre interlocuteur, cette «première action», a été menée en signe de désapprobation contre la lenteur qui handicapé la concrétisation de l'électrification de leurs douars, promise depuis plus de trois années. Les manifestants expriment ainsi leur ras-le-bol devant cette situation qui n'a fait que trop durer, et qui est souvent la cause de prises de bec entre la population et les responsables locaux. D'autant plus que l'électrification des douars en question a franchi de grand dans sa mise en œuvre. Sauf que le problème réside, selon un membre du conseil élu de la Commune, contacté à ce sujet, dans la succession des résiliations (trois à ce jour) pour des «raisons suspectes», affirme-t-il. Récemment, le Wali de Meknes-Tafilalt vient de rejeter le dernier appel d'offre de ce marché pour irrégularités, ajoutant de l'huile au feu à une situation déjà électrique. «Nous sommes devenus une balle de tennis entre la wilaya de Meknès et la province d'Ifrane», et «victimes de considérations administratives qui illustrent fidèlement l'insouciance et l'insensibilité des gestionnaires de ce dossier aux multiples maux dont souffrent ces centaines de ménages», s'indigne un manifestant. Insécurité, insalubrité, dangers multiples et mépris... C'est le leitmotiv martelé par ces «marcheurs en colère». «Nous vivons un véritable calvaire et nous nous sentons abandonnés à notre sort», fait savoir la majorité des personnes approchées. Après maintes alertes à l'endroit des autorités, sans succès à ce jour, les habitants de la périphérie de Sifi Addi entendent désormais multiplier les actions de protestation jusqu'à la satisfaction de leurs doléances. À preuve, cette première marche-avertissement aux autorités accusées par ces habitants de faire la sourde oreille à leurs requêtes et de noyer le poisson dans des considérations administratives qui nourrissent plus le mécontentement et la défiance plus qu'elles ne rassurent. Le nouveau gouverneur d'Ifrane, qui fait pourtant montre d'une grande sensibilité pour le travail de proximité, devrait, selon les observateurs avisés, sortir de la tour d'ivoire dans laquelle les poches de résistance souhaitent l'enfermer, et prendre plus d'initiative et d'anticipation... pour plus de présence sur le terrain et plus d'actions près du citoyen.