«Oui, j'ai bénéficié après mon retour à la mère patrie d'un agrément de transport (un seul), qui m'avait été accordé par feu SM Hassan II dans le but de me permettre de faire face aux charges quotidiennes», a dit, la députée Gajmoula Ment Abbi, membre du Bureau politique du parti du Progrès et de socialisme (PPS). Réagissant à la publication la semaine dernière par le ministère de l'équipement et du transport de la liste des bénéficiaires d'agréments de transport de voyageurs, elle a précisé que son agrément ne lui avait pas été offert «en contrepartie de mon retour» ou «pour m'acheter». Et ce n'est d'ailleurs pas cela qui m'a empêché de dénoncer et de dire tout ce que je devais concernant aussi bien le dossier de l'intégrité territoriale du royaume que d'autres sujets d'ordre interne, pour servir l'intérêt national. «L'agrément qui m'a été accordé m'a d'ailleurs coûté beaucoup plus qu'il m'a apporté» en s'acquittant de 10 millions de centimes d'impôt, a-t-elle relevé. Le ministère de l'Equipement et des transports a en effet publié la semaine dernière la liste de 4.118 bénéficiaires d'agréments de transport de voyageurs, distribués au cours des 40 dernières années. Mme Gajmoula, également présidente de la Commission de l'enseignement, de la culture et de la communication au sein de la Chambre des Représentants a précisé dans une déclaration à Al Bayane qu'elle est concernée par la décision du ministère de l'équipement et du transport pour plusieurs raisons dont la première tient au fait que le PPS fait partie de la coalition gouvernementale et qu'il est interpellé par cette décision. Le PPS, a-t-elle expliqué, tient absolument à tout faire pour la réussite des projets définis dans la déclaration gouvernementale, ajoutant que le PPS est engagé par principe dans la promotion de la démocratie, la consolidation des droits de l'homme et des libertés et la parité entre les sexes et surtout la lutte contre l'économie de rente sous toutes ses formes. Partant de cette position, l'on ne peut donc que saluer l'initiative du ministère, a-t-elle dit, soulignant toutefois que cette mesure doit intervenir dans le cadre d'une action concertée et globale pour rechercher des solutions aux véritables problèmes du pays. Et Mme Gajmoula de marteler qu'il est inadmissible de se concentrer sur un secteur à l'exception de nombreux autres, appelant à la publication des noms de tous ceux qui bénéficient de privilèges dans tous les autres secteurs (pêche hauturière, exploitation des carrières de sable, terres agricoles, gros marchés et autres crédits et subventions accordées aux communes, municipalités et autres collectivités décentralisées). La lutte contre la corruption, la dépravation, les abus de tous genres et les malversations est une revendication populaire qui doit être menée dans tous les secteurs pour les assainir à commencer par l'Administration, la Justice, l'Enseignement, la Santé etc…, selon Mme Gajmoula, qui s'est félicitée de cette mesure qui doit toutefois être généralisée à tous les secteurs. Et Mme Kajmoula de souligner que les responsables de la corruption, ce ne sont pas ceux qui ont bénéficié des ces agréments. En fait, les citoyens attendent du gouvernement qu'il trouve des solutions en profondeur des problèmes de la corruption et de l'économie de rente, a-t-elle ajouté, appelant à faire preuve de transparence dans tous les domaines pour la réussite du grand projet de lutte contre la corruption, que réclame le pays et de permettre à tous d'accéder à l'information.