Luttes ouvrières dans le Souss Dans les précédents articles, nous avons relaté la situation déplorable des ouvriers agricoles, dans les provinces de Taroudant et de Chtouka Ait Baha où s'érigent des compagnies et des fermes dont les productions sont, particulièrement, destinées à l'export. Dans la localité de Khemiss Ait Amira, relevant de la province de Chtouka Ait Baha, l'exploitation des travailleurs bat son plein. Le patronat bafoue, au grand jour, les droits les plus élémentaires, à travers le sous-paiement, le harcèlement dans bien des cas, le traitement despotique, l'interdiction des activités syndicales, le transport des ouvrières au siège de travail, dans des chariots, en l'absence de toute sécurité et entraînant, souvent, des accidents mortels... Devant toutes ces irrégularités, la section locale de la Fédération nationale du secteur agricole, affiliée à l'Union marocaine du travail (UMT) a mis en œuvre des actions militantes pour y faire face. On citera dans ce sens le mouvement mené dans la société Agafay du Souss, à la commune rurale de Khémiss Ait Amira. En effet, après avoir examiné cette situation lamentable, les travailleurs de cet établissement agricole, ont décidé de mette en avant un programme diversifié, visant de mettre un terme à leurs souffrances. A ce propos, le bureau syndical fait les remarques suivantes : 1- Les ouvriers sont étonnés de constater que la direction verse dans l'indifférence à l'égard des anciens travailleurs et en faveur des nouveaux, dans le but de créer le sectarisme 2- L'absence totale d'une volonté réelle de solutionner les problèmes en suspens, tout en semant la tension au sein des travailleurs, caractérisée par le règlement des salaires 3- L'incorporation des personnes étrangères à la gestion de la société, afin faire propager l'opacité 4- Les travailleurs appellent donc les autorités locales et les institutions concernées d'assumer leur responsabilité, car ces rapports, marqués par les frictions et les contractions, sont de mauvais augure 5- Les problèmes ne font que s'accentuer et risquent de générer des affronts encore plus critiques, face à la mauvaise foi 6- Les ouvriers ont donc entamé un sit-in, mardi dernier, devant la station d'emballage (voir photo), pour faire pression sur la direction de la société en question et l'inciter à se rendre à l'évidence et faire recouvrer les droits légitimes des travailleurs 7- Poursuivant ces actions, les ouvriers décident également de procéder à un arrêt de travail, et un autre sit-in de protestation devant la Caidat de Khémiss Ait Amira, dans un proche avenir Enfin, il faut bien dire que des mouvements similaires sont devenus monnaie courante, devant l'entêtement du patronat, aussi bien marocain qu'étranger, et le mutisme flagrant des autorités.