Le combat ouvrier pour le recouvrement des droits légitimes se poursuit de plus belle, aussi longtemps que le patronat refuse de se rendre à l'évidence. Récemment encore, en pleine période de la fête de la rupture du carême, les ouvrières et les ouvriers de la société Agafay du Souss relevant de la province de Chtouka Ait Baha se sont manifestés dans plusieurs points de cette zone, connue pour l'abondance de l'activité agricole. En effet, des dizaines de manifestants ont récemment relié la commune de Khmiss Ait Amira et la ville de Biougra, chef lieu de la province en question, pour atterrir à la Caidat d'Ait Amira. Fort indignés devant l'irresponsabilité et l'indifférence de leur employeur, les ouvriers ont énergiquement protesté pour la régularisation de leur situation et la concrétisation de leurs revendications au sein de la société sise à la région de Soualem. Toujours en colère, les insurgés se sont introduits dans la Caïdat sans provoquer de casse et ont promis d'y revenir l'après midi pour un long sit-in si l'administration demeure impassible en face de leurs droits légaux. Dans le même sillage, il est à signaler que les manifestants de cette unité agricole de production se sont déjà donné rendez-vous, la veille, devant le siège de la province de Chtouka Ait Baha pour lever leurs droits légitimes aux responsables administratifs. Cette manifestation qui s'insère dans la multitude de démarches ouvrières a connu un engouement dans les milieux des travailleurs qui n'en peuvent plus devant les pressions de la direction de la fabrique, mais également des autorités locales et des services extérieurs concernés, notamment l'inspection du travail. Cette situation devient de plus en plus alarmante si l'on sait que les entreprises agricoles aussi bien marocaines qu'étrangères ne cessent de mener la vie dure aux ouvriers devant le mutisme total de es responsables. Il serait alors consciencieux et humain de prêter attention aux doléances de cette classe ouvrière, dans le cadre des lois de travail en vigueur, d'autant plus que la conjoncture sociale de ces travailleurs nécessite un intérêt tout particulier à leur égard. La région de Chtouka Ait Baha est considérée comme un bastion de l'agriculture de l'export à l'échelon régional voire national, dont les ouvriers jouent constamment un rôle prépondérant sans que ces derniers ne profitent de leur effort colossal dans le développement de la productivité qui se hisse au plus haut degré en termes de qualité et de traçabilité. Il est donc temps de régulariser cette situation critique dans l'équité et la justice sociale, au lieu de laisser les patrons s'enrichir aux dépens de la sueur des travailleurs.