Le déficit budgétaire s'est aggravé de 20,6 milliards DH par rapport aux prévisions de la Loi de finances 2011 pour atteindre 50,1 milliards DH, soit 6,1 % du PIB. En 2012, le taux de croissance de l'économie nationale ne dépasserait pas les 4,2 %, en raison notamment de la mauvaise conjoncture économique chez notre principal partenaire l'Union européenne, de l'impact probable du retard accusé au niveau des pluviométries et de la vague de froid sur l'actuelle campagne agricole. L'année 2012 sera moins verte que 2011. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, sur l'exécution de la loi de Finances 2011, Azami Al-Idrissi a précisé que les dépenses de compensation ont atteint un niveau record de 48,8 milliards DH en 2011 alors que la loi finances 2011 ne prévoyait que 17 milliards DH pour cette rubrique, notant que les dépenses des salaires ont également augmenté en raison des mesures prises dans le cadre du dialogue social. Il a ajouté, à ce propos, que l'augmentation des dépenses de compensation est due principalement à la flambée des cours des produits pétroliers et du blé sur les marchés internationaux. Le ministre a également expliqué l'aggravation du déficit budgétaire par l'augmentation des dépenses de 32,4 milliards DH en dépit d'une progression de 5,7% des recettes, notamment fiscales à 11,8 milliards DH. M. Azami Al-Idrissi a fait état aussi de l'aggravation du déficit commercial à 185,5 milliards DH contre 148,4 en 2010, relevant que la hausse des importations des produits énergétiques (89,8 milliards DH) et céréalières (16,2 milliards DH) a contribué à hauteur de 70 % à la dégradation de ce déficit. Pour ce qui est des exportations, le ministre a indiqué que celles-ci ont atteint 170,9 milliards DH en 2011 contre 149,6 milliards en 2010 alors que les importations se sont chiffrées à 356,4 milliards DH en hausse de 19,6 % par rapport à 2010. Et de noter que les exportations des phosphates et dérivés (48,4 milliards DH) couvrent 54 % des importations énergétiques. Le ministre s'est, en outre, félicité de la consolidation de la bonne performance des secteurs exportateurs à savoir le textile et habillement (25,5 milliards DH), composants automobile (22,2 milliards DH), électronique (6,6 milliards DH) et aéronautique (5,2 milliards DH). Il a également fait état de l'augmentation des recettes de voyages et des transferts des MRE respectivement de 4 % et de 7,6 % par rapport à 2010 pour se chiffrer à 58,7 milliards DH et 58,5 milliards DH. En dépit de la hausse du déficit budgétaire, la dette du Trésor, quant à elle, est restée contenue à des niveaux acceptables avec une maîtrise des coûts et une faible exposition aux risques associés à cette dette, a-t-il estimé. Il a précisé, à ce propos, que la dette du Trésor par rapport au PIB a atteint 52,9 %, soit une hausse de 2,6 points par rapport à 2010, relevant que la dette intérieure par rapport au PIB à augmenté de 2,6 points passant à 40,8 % en 2011 alors que la dette extérieure s'est stabilisée à 12,1 %. Commentant ces résultats, M. Baraka a indiqué qu'après plusieurs années de politiques macroéconomiques et de réformes politiques avisées, le Maroc a disposé des marges de manœuvres nécessaires pour affronter la crise internationale de 2009 et répondre aux demandes sociales qui se sont exprimées lors du Printemps arabe en 2011. Dans cette conjoncture difficile, le Maroc a enregistré de bonnes performances économiques ainsi qu'une amélioration de ses indicateurs sociaux, a-t-il affirmé. Un taux de croissance autour de 5 % Selon M. Baraka, le taux de croissance de l'économie nationale devrait se situer autour de 5 % en 2011, en dépit d'une conjoncture internationale défavorable. Ce taux est attribué notamment à l'accélération de la croissance des activités non agricoles et de la distribution des crédits bancaires à l'économie, à la maîtrise du niveau d'inflation et à la poursuite du recul du taux de chômage, a-t-il expliqué. Pour ce qui est du secteur agricole, le ministre a fait état de la hausse de 4,1 % de la valeur ajoutée du secteur en moyenne durant les 3 premiers trimestres de l'année 2011 suite à la réalisation d'une récolte céréalière dépassant la moyenne, soit 84 millions de quintaux et à la bonne performance des autres cultures. La croissance non agricole a été autour de 4,7 % en moyenne sur les 3 premiers trimestres de 2011 contre 4,5 % un an auparavant sous l'effet de la reprise des secteurs du BTP et des services, a-t-il poursuivi. Ce taux de croissance de 2011 s'explique aussi par l'amélioration des conditions de financement de l'économie, en particulier l'accélération du rythme de distribution des crédits à l'économie qui ont augmenté de 10,5 % pour atteindre 65,1 milliards DH, a souligné M. Baraka. Cette accélération a concerné notamment les crédits immobiliers (19 milliards DH), d'équipement (6,9 milliards DH) et de consommation (3,4 milliards DH) de même que les taux d'intérêt débiteurs se sont quasiment stabilisés à 6,31 % durant le troisième trimestre de 2011. Le ministre a également fait état d'une maîtrise du taux d'inflation autour de 0,9 % à fin décembre 2011 (taux d'inflation de 0,6 % des produits non alimentaires et de 1,4 % des produits alimentaires). M. Baraka a, en outre, relevé une baisse du taux de chômage qui se situe à 8,9 % au niveau national, et ce en dépit du taux de chômage élevés des jeunes (19,1 %) et des diplômés (18,3 %).