MM. Nizar Baraka et Idriss Azami Al Idrissi, respectivement, ministre de l'Economie et des finances, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances chargé du Budget viennent d'animer une conférence de presse afférente aux résultats préliminaires de l'économie marocaine durant l'exercice 2011 et la situation des finances publiques au titre du même exercice. De l'intervention de ses deux responsables gouvernementaux, il ressort que, durant la période en question, l'économie marocaine a évolué dans un contexte bien particulier caractérisé notamment par un certain nombre de facteurs qui ont été considérablement déterminants dans l'évolution de l'environnement international actuel. Les chocs entrainés par le tremblement de terre et le tsunami survenus au Japon ; la hausse du prix du pétrole ; l'élargissement de la crise de la dette souveraine à des pays importants de la zone euro comme la France, l'Italie, l'Espagne et la Grèce et, au-delà de l'Europe, aux Etats-Unis d'Amérique et au Japon ; les perturbations géopolitiques dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord, sont autant de variables qui ont faussé les prévisions de croissance dans de nombreuses espaces économiques. Le Maroc n'échappe pas à la règle d'autant plus que la majorité de ses principaux partenaires se trouvent en zone euro dont le taux de change euro dollar s'inscrit en baisse et le taux de chômage en hausse. Toujours est-il que, le taux de croissance de l'économie marocaine devrait se situer autour de 5% en dépit de la conjoncture. Et ce, grâce à l'accélération de la croissance des activités non agricoles ; l'évolution favorable de la distribution des crédits bancaires à l'économie ; la maîtrise du niveau d'inflation ; la poursuite du recul du taux de chômage. N'empêche qu'en termes d'échanges extérieurs, le déficit de la balance commerciale se creuse de 25%, soit l'équivalent de 185,5 milliards de dhs. A l'origine de cette contreperformance, se trouvent une fois de plus la facture énergétique et celle céréalière situées respectivement à 90 et 16,2 milliards de dollars. Parallèlement, la hausse de la facture énergétique contribue à hauteur de 58% à la dégradation du déficit commercial. A ce titre, il ne faut surtout pas perdre de vue qu'une hausse de 1dollar US du prix du baril du pétrole engendre, en termes de facture énergétique, une hausse de près de 900 M.DH. La même tendance est observée au niveau de la facture céréalière dont la hausse contribue à raison de 11% à la dégradation du déficit commercial. Et ce, suite au renchérissement des cours du blé sur le marché international. Et ce, au moment ou les exportations des produits de phosphates ne couvrent que 54% des importations de produits énergétiques. Ceci étant, l'exécution de la loi de finances pour l'année 2011 s'est caractérisée par un certain nombre d'évolutions. Au niveau des Finances l'on qualifie les résultats de globalement positifs au niveau des recettes fiscales et non fiscales, en comparaison tant avec ceux de l'exercice 2010 qu'avec les prévisions retenues initialement lors de l'élaboration de la loi de finances. Au niveau des dépenses ordinaires, l'on retient une hausse assez significative suite notamment à l'aggravation de la charge de la compensation et aux mesures prises dans le cadre du dialogue social. En chiffres, la charge de compensation est située à plus de 48 milliards de dhs contre une prévision initiale de 17 milliards, et les salaires ont été revalorisés de 2,5 milliards de dhs. Du coup, l'effort de compensation absorbe 6%du PIB et la masse salariale se situe à 10,9 du PIB. Et ce au moment ou l'investissement tourne autour de 6% du PIB. En somme, l'exécution de la loi de finances 2011 s'est soldée une aggravation du déficit d'environ 20,6 Milliards de Dirhams, soit l'équivalent de 2,6% du PIB. Ce qui fait que ramener au PIB, le déficit budgétaire se situe à 6,1%. Ceci n'empêche pas pour autant le Maroc de jouir, au niveau du marché financier international, d'une meilleure appréciation du risque souverain que plusieurs pays bénéficiant de notations plus élevées. Pour les deux responsables gouvernementaux les réels défis se situent au niveau de la consolidation de ce capital confiance en l'économie marocaine et le renforcement de l'Etat de droit et la consécration des principes de la bonne gouvernance ; la consolidation des bases d'une croissance forte et soutenable et le rétablissement des équilibres macroéconomiques ; la garantie de l'accès équitable des citoyens aux services de base et la poursuite de l'effort en faveur des programmes sociaux. Et ce dans la perspective de ramener le déficit à des proportions raisonnables n'allant pas entre 2012 et 2016 à plus de 3%