-Enregistrant une valeur ajoutée en hausse de 3,5%, le secteur primaire contribuerait à raison d'un point à la croissance PIB en 2011 -L' économie nationale devrait continuer d'être soutenue par la demande intérieure -Les performances des exportations attribuables essentiellement à la poursuite de l'expansion des ventes des phosphates et dérivées Le HCP vient de communiquer une note d'information afférente au budget économique, dit exploratoire. Ce budget précise-t-on de même source, révise les prévisions économiques pour l'année 2011, établit les perspectives pour l'année 2012 et tient aussi compte des agrégats provisoires, arrêtés par la comptabilité nationale pour l'année 2010, ainsi que des résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d'analyse de conjoncture menés par le Haut Commissariat au Plan. Il intègre également les résultats des travaux d'analyse et de prévisions infra annuels conduites par d'autres organismes publics durant le premier semestre de l'année en cours. De ce travail, il ressort que l'estimation de la croissance économique nationale de 2011 est faite ainsi sur la base des réalisations préliminaires de la campagne agricole 2010/2011 et de l'augmentation des dépenses publiques, sous l'effet de la hausse des subventions des prix à la consommation par rapport à leur niveau initial retenu par la loi de finances 2011, d'une part, et de la hausse de la masse salariale dans le secteur public et le secteur privé, en application des dispositions du dialogue social et de l'opération de recrutement des diplômés, d'autre part. Les hypothèses retenues pour les prévisions de 2012, quant à elles, sont basées sur une production céréalière moyenne d'environ 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2011/2012, et sur la reconduction, durant la prochaine année, de la politique budgétaire de l'Etat en vigueur en 2011, notamment les dispositions en matière de fiscalité, des dépenses d'investissement et de fonctionnement et celles de soutien des prix à la consommation. Elles prennent en considération, par ailleurs, les nouvelles tendances de l'économie mondiale observées durant le premier semestre 2011, ainsi que les perspectives de son évolution à l'horizon 2012. Le Haut Commissariat au Plan rappelle qu'il procédera à la révision de ces prévisions, comme chaque année, lors de l'élaboration du budget économique prévisionnel qui sera publié au mois de janvier 2012. Ce document, précise-t-on de même source, tiendra compte, en plus des nouvelles donnes de la conjoncture nationale et internationale, de l'impact des dispositions de la loi de finances 2012 sur la croissance et les équilibres macroéconomiques. Un environnement international imprégné de rythmes de croissance lents et de taux de chômage élevés Les nouvelles perspectives des institutions internationales, publiées en avril et mai de cette année, dégagent une croissance économique mondiale d'environ 4,5% en 2011 et 2012, au lieu de 5% enregistrée en 2010 et une baisse de 0,6% en 2009. Malgré ce dynamisme au niveau global, les économies avancées continueraient d'afficher des rythmes de croissance lents, soit 2,4% en 2011 et 2,6% en 2012, accompagnés des taux de chômage élevés, notamment aux Etats-Unis d'Amérique et dans la zone euro, de 8,5% et 9,8% respectivement. Quant aux pays émergents et en développement, ils resteraient marqués par une croissance économique élevée de 6,5% par an en 2011 et 2012, et par la présence de tendances de surchauffe des prix. Le cours international de pétrole brut s'est, en effet, accru progressivement durant le premier trimestre 2011, pour atteindre 120 dollars/baril durant le mois d'avril et mai. Il a connu par la suite une baisse et s'est situé légèrement au dessus de 100 dollars. Pour l'ensemble de l'année 2011, le cours moyen devrait s'établir à près de 108 dollars/baril au lieu de 79 dollars en 2010 et devrait se maintenir aux environs de ce niveau durant l'année 2012. Le renchérissement des cours de pétrole devrait, par ailleurs, subir les effets de la persistance de la dépréciation du dollar américain, suite à la politique d'assouplissement monétaire des Etats-Unis d'Amérique. La parité euro-dollar se maintiendrait aux environ de 1,4 en 2011 et 2012 au lieu de 1,3 en 2010. De leur côté, les cours des matières premières non énergétiques devraient enregistrer une nouvelle hausse de 25,1% en 2011 après celle de 26,3% en 2010, avant de baisser de 4,3% en 2012. Dans ce contexte, les prix à la consommation dans les pays émergents et en développement, qui ont déjà emprunté une tendance haussière favorisée par la consolidation de la demande interne et les entrées massives des IDE, s'accroîtraient de 6,5% en 2011 et de 5,4% en 2012. Les pays avancés, quant à eux, contrôlabilité une relative maîtrise de l'inflation aux environs de 2,2% durant cette période. Globalement, l'amélioration de l'activité des marchés financiers et la poursuite du rythme de croissance de l'économie mondiale en 2011 et 2012 ne devraient pas se prolonger, compte tenu du risque d'un retournement de conjoncture économique mondiale. Les disfonctionnements qui caractérisent les marchés des matières premières et le marché de l'emploi, ainsi que l'ampleur des déficits extérieurs et les niveaux excessifs de dettes souveraines des Etats-Unis d'Amérique et de certains Etats membres de la zone Euro, pourraient limiter le dynamisme de l'économie mondiale. Révision à la hausse de la croissance économique de 2011 La croissance économique estimée à 4,8% en 2011, serait en légère hausse par rapport à 4,6% annoncée dans le budget économique prévisionnel publié au mois de janvier de cette année. Elle serait également en hausse de 1,1 point par rapport à 2010 où la croissance économique était de 3,7%. Cette évolution aurait bénéficié de la relance de certaines activités économiques, d'une part, et des mesures prises par les pouvoirs publics en réponse aux évolutions contraignantes de l'environnement international, d'autre part. Avec une production céréalière d'environ 80 millions de quintaux, la campagne agricole 2010/2011 aurait enregistré une augmentation de 14,2% par rapport à 2010. En outre, les activités liées aux autres composantes de l'agriculture et à l'élevage devraient réaliser de bons résultats, suite aux conditions pluviométriques satisfaisantes durant cette campagne. Le secteur de la pêche maritime, de son côté, continuerait son dynamisme amorcé depuis le quatrième trimestre 2010, quoi qu'à un rythme inférieur au potentiel de croissance de ce secteur. Globalement, ces évolutions permettraient au secteur primaire d'enregistrer une valeur ajoutée en hausse de 3,5%, contribuant, ainsi, pour un point à la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2011. Parallèlement, les activités non agricoles consolideraient leur reprise amorcée en 2010, sous l'effet de la poursuite de la politique budgétaire expansive en 2011 et du dynamisme des exportations marocaines. S'ajoute à cela les nouvelles augmentations décidées en matière des dépenses budgétaires de compensation qui atteindraient 32 milliards de dirhams au lieu de 17 milliards approuvé dans la loi de finances 2011. De même, plus de 8 milliards de dirhams de dépenses publiques supplémentaires sont arrêtées dans le cadre du dialogue social pour couvrir l'augmentation nette de 600 dirhams des salaires de l'ensemble des fonctionnaires de l'Etat à compter de 1er mai 2011 et le relèvement du quota de la promotion interne dans la fonction publique. Les autres mesures retenues dans ce cadre concernent la hausse de 15% du seuil du Salaire Minimum en deux tranches sur deux ans (10% au 1er juillet 2011, puis 5% un an après) et le relèvement de la pension minimale de retraite à 1000 dirhams aussi bien dans les secteurs public que privé. Le pouvoir d'achat des ménages devrait, ainsi, connaitre une amélioration en 2011, permettant ainsi à la consommation des ménages, constituant plus de la moitié du PIB, de consolider son rythme de croissance élevé, de l'ordre de 4% en volume au lieu de 2,2% en 2010. Dans ces conditions, le PIB non agricole (activités économiques secondaires et tertiaires) s'accroîtrait de 5% en 2011 au lieu de 4,7% en 2010. Les activités du secteur secondaire, marquées par la poursuite du dynamisme du secteur minier et de la relance du secteur du Bâtiment et travaux publics, ainsi que de certaines branches des industries de transformation, dégageraient une valeur ajoutée en progression de 4,6%. La valeur ajoutée du secteur tertiaire (services), en nette reprise, augmenterait également de 5,2% en 2011 au lieu de 3,3% en 2010. Les emplois du PIB et leurs impacts sur les équilibres macroéconomiques interne et externe L'économie nationale devrait continuer d'être soutenue par la demande intérieure, contribuant pour 2,7 points à la croissance du PIB en 2011. Elle devrait, également, bénéficier, pour la deuxième année consécutive, de la relance des exportations nettes de biens et services. Celles-ci, malgré son ralentissement, préserveraient sa contribution positive à la croissance économique, contrairement aux contributions négatives des dernières années. Elle devrait représenter 2 points en 2011 au lieu de 3,4 point en 2010. Le volume des exportations de biens et services s'accroîtrait de près de 12,7% en 2011, soit un rythme supérieur à celui des importations, de l'ordre de 5%. Les performances des exportations sont attribuables essentiellement à la poursuite de l'expansion des ventes des phosphates et dérivées, d'une part, et de celles des demi-produits et produits finis, d'autre part. Toutefois, les prix à l'importation connaitraient une hausse plus accentuée que celle des prix à l'exportation. La balance des échanges extérieurs en valeur dégagerait, en conséquence, une accentuation du déficit en ressources qui devrait représenter 12,2% du PIB en 2011 au lieu de 10,8% en 2010. L'amélioration de la balance des transferts permettrait de compenser une partie de ce déficit, mais le besoin de financement des transactions courantes de la balance de paiements atteindrait 4,3% du PIB en 2011. Autrement dit, si le volume de l'investissement brut devait se situer à près de 34,7% du PIB en 2011, les ressources mobilisées sous forme d'épargne nationale ne dépasseraient pas 30,4% du PIB.La mobilisation du financement international en termes d'investissements directs et d'emprunts extérieurs, serait également insuffisante pour atténuer l'épuisement du stock des réserves de change dont dispose l'économie nationale. Les avoirs extérieurs nets devraient représenter 6 mois d'importations de biens et services en 2011 au lieu d'environ 7 mois en 2010.