Le retour du système d'indexation partielle des prix des produits pétroliers, entré en vigueur lundi dernier, suscite de vives réactions auprès des professionnels du transport et des organisations syndicales. Si les premiers pointent du doigt le déficit en termes de communication et de concertation, les syndicats euxdénoncent cette attitude du gouvernement de mettre devant le fait accompli le consommateur et la classe ouvrière. La décision prise par le gouvernement Benkirane de mettre en ouvre le régime de l'indexation partielle sur les prix de carburant pour alléger les charges de la Caisse de compensation attise le mécontentement, voire même la grogne d'une grande partie de la population. Pour Abdelilah Hifdi, président de la Fédération nationale du transport routier affiliée à la CGEM, la dernière hausse des prix à la pompe, autrement dit l'activation du système de l'indexation partielle des prix des produits pétroliers, révèle, sur la forme, un grand déficit de communication et de concertation entre le gouvernement actuel et les représentants du secteur privé. On déplore, dit-il, ce défaut de partenariat public-privé qui nuit à l'image de deux parties où moment ou le patronat met les bouchées doubles pour institutionnaliser ce partenariat. Sur le fond de cette question d'indexation, Hifdi juge prématuré de réagir par rapport à cette décision. Dans tous les cas, pas avant la réunion qui est prévue aujourd'hui avec Najib Boulif. Néanmoins, précise-t-il, la grogne est là (la charge du carburant représente plus de 30% du total charge du secteur de transport). Et de s'interroger sur la manière de mettre en œuvre les mesures d'accompagnement annoncées par le gouvernement. Selon ce professionnel du transport routier, il faut étudier les différents scénarios et y apporter les correctifs nécessaires... Cela prendra le temps qu'il faut avant de profiter du dispositif d'accompagnement validé par les deux parties. Hifdi regrette toutefois cette vision réductrice du partenariat public-privé et souhaite par la même occasion de voir s'installer une politique de confiance et non d'assistance. L'UMT (Union marocaine du travail), pour sa part, indique qu'elle a été désagréablement surprise par l'annonce unilatérale du gouvernement de procéder à une autre hausse des prix du carburant. Amal El Amri, Secrétaire nationale de l'UMT, souligne qu'au moment où son syndicat s'attendait à un appel du gouvernement à un nouveau round du dialogue social pour prendre en compte les doléances et revendications de l'UMT dans la préparation du projet de loi des finances 2014, l'Exécutif décide, sans concertation préalable avec les partenaires sociaux, d'augmenter les prix à la pompe. Ce signe inaugural de la rentrée sociale s'annonce très mal riposte-elle. Car, explique Amal El Amri, au lieu que le gouvernement Benkirane prenne d'autres mesures à même de soutenir la dégradation du pouvoir d'achat plombé par les hausses, ce même gouvernement décrète des mesures impopulaires sous couvert de l'indexation dite partielle. Non seulement, dit-elle, l'UMT dénonce cette hausse jugée insupportable par les travailleurs mais, mais elle met le gouvernement devant ses responsabilités. En attendant un mémorandum, l'UMT annonce une série de sit-in cette semaine dans le secteur du transport avant d'opter pour d'autres formes de protestation seule, ou en concertation avec les acteurs de la société civile, confirme notre interlocutrice. La responsable syndicale rappelle toutefois que la question de la réforme de la Caisse de compensation devrait faire l'objet d'un débat national entre le gouvernement et les différentes parties prenantes afin de mettre en place les mesures d'accompagnement en faveur des travailleurs et de la classe ouvrière. Le super à 12,77 DH/litre et le gasoil à 8,84 DH/litre Les prix du super ont été fixés à 12,77 DH le litre (+0,59 DH), du gasoil à 8,84 DH le litre (+0,69 DH) et du fuel type 2 à 5.328,92 DH la tonne (+662.88 DH), après l'entrée en vigueur, à partir de ce lundi à 00H00, du système d'indexation partielle des prix des produits pétroliers liquides, annonce le ministère délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance.