Nouvelle hausse des prix de carburant Les trois produits contenus dans la liste des produits soumis à l'indexation partielle décidée récemment par l'Exécutif, à savoir le gasoil, l'essence et le fuel industriel, ont subi une augmentation respective de leurs tarifs de 0,69 dirham, 0,59 dirham et 662,88 dirhams. L'activation du système de l'indexation partielle s'est traduite par une nouvelle hausse des prix de carburant dans les stations de services. Les nouveaux tarifs fixés hier lundi 16 septembre à 00:00h, placent le prix de l'essence super à 12,77 dirhams le litre, le litre du gasoil à 8,84 dirhams et la tonne du fuel industriel type 2 à 5328,94 dirhams. Concrètement les trois produits ont subi un surcoût de +0,69dh (gasoil), 0,59 DH (super) et + 662,88 DH/tonne (fuel industriel). Le retour au système de l'indexation n'est pas la bonne solution, estime Mohamed Chiguer, économiste. Pour lui, le gouvernement aurait dû agir autrement pour réformer de l'intérieur la Caisse de compensation et s'attaquer aux vraies causes de ce système. Mettre en vigueur l'indexation, même si elle est partielle, présente selon notre interlocuteur deux grands risques. Le premier consacre le renforcement de la spirale inflationniste (risque de voir un large segment des produits alimentaires et non alimentaires connaitre des nouvelles augmentations des prix de vente) et le second renvoie au risque de voir s'élargir le périmètre des rentiers en faveur du transport en commun. Certes, dit-il, selon une logique comptable, l'Etat gagnerait quelques millions ou milliards de dirhams, mais le manque à gagner en terme économique serait conséquent. L'expérience de l'indexation à l'époque du gouvernement Youssoufi a rapidement montré ses limites, le fait de l'activer aujourd'hui relève tout simplement du manque de bon sens et du courage politique, regrette Chiguer. D'ailleurs, répliqua-t-il, même le jour où il y aura une baisse des cours du brut sur le marché international, le gouvernement ne va pas répercuter la totalité de la baisse sur les prix à la pompe... car le prix de référence est loin d'être le prix réel. Même son de cloche chez Bouazza Kharati, président de la Fédération nationale de la protection des consommateurs, qui annonce que la hausse immédiate des prix à la pompe était prévisible depuis que le gouvernement a accepté la hausse des prix de vente du lait. Et de poursuivre que l'indexation est un bon système à condition qu'elle ne soit pas occasionnelle et provisoire. Néanmoins, riposte-il, le gouvernement actuel n'est pas majoritaire pour pouvoir prendre une mesure très sensible pour imposer cette nouvelle hausse aux Marocains. Kharati précise aussi que ce n'est que le début d'une série de hausses, vu la conjoncture internationale et l'amorce de tous les excès. Il rappelle dans ce sens que le ministre Najib Boulif avait déclaré lui-même que la Caisse de compensation profite à hauteur de 80% aux entreprises. Au lieu de s'attaquer aux lobbies économiques, on s'attaque au pauvre consommateur conclut-il. Pour rappel, la dernière hausse des prix à la pompe remonte à juin 2012. Le gouvernement Benkirane a opéré la première correction à la hausse des prix de carburant. Les tarifs du gasoil et de l'essence-super se sont appréciés de 1 dirham pour le gasoil et de 2 dirhams pour le super carburant. Différence de transport Dans un communiqué, le ministère des Affaires générales et de la gouvernance indique que la différence de transport entre les villes devra être ajoutée à ces prix. Selon ce même communiqué, l'Etat continuera à soutenir ces trois produits pétroliers au titre de l'exercice 2013, à hauteur de 0,8 DH/litre pour le super carburant, 2,6 DH/litre pour le gasoil et 930 DH/tonne pour le fuel industriel. Le ministère annonce tout de même que les autres produits subventionnés ne connaitront aucune modification de leur prix. C'est le cas notamment du gaz butane, le fuel destiné à la production de l'électricité, la farine et le sucre.