Retour du système de l'indexation des prix des produits pétroliers L'activation du système de l'indexation des prix des produits pétroliers qui entrera en vigueur le 16 courant au Maroc ouvre, dans la conjoncture actuelle, grande la voie, à de nouvelles révisions à la hausse des prix à la pompe. Les cours du baril de pétrole frôlent actuellement de nouveaux records sur le marché international et les pronostics annoncent une recrudescence dans les jours, voire les mois, à venir. L'indexation stipule donc une révision des tarifs deux fois par mois dès que la variation des prix dépasse 2,5% à la baisse comme à la hausse. La décision a été publiée dans le bulletin officiel du 29 août dernier et sera donc opérationnelle le 16 septembre 2013. Le tarif maximal des différentes variétés des carburants, sera fixé et modifié les 1er et 16 de chaque mois. En fait avec le retour du système de l'indexation partielle, la correction des tarifs actuels fixés à la pompe subiront de nouvelles révisions notamment à la hausse qui seront calculées en fonction des moyennes mobiles des cours internationaux. Pour cause : la flambée des cours du Brent sur le marché international n'est pas près de s'estomper. Concrètement, la subvention forfaitaire au titre de 2013 a été plafonnée à 2,6 dirhams le litre pour le gasoil, 0,8 dirhams/litre pour le super et 930 dirhams la tonne pour le fuel. Certes, le recours au mécanisme de l'indexation apaisera dans une certaine mesure la charge sur la Caisse de compensation, mais le problème est ailleurs, estime Mohamed Chiguer, universitaire et économiste. Le problème de la compensation est un problème de rente, dit-il. Il faut, poursuit-il, d'abord assécher la source de la rente avant d'opter pour une révision des mécanismes, du référentiel et de la structure des prix. Selon cette économiste, la transparence sur la vérité des prix fait largement défaut en matière des produits pétroliers (en cas d'excédent on ferme les yeux). Il faut, rétorque-t-il, opter pour une réforme du système de la compensation de l'intérieur, mettre fin aux monopoles et non se limiter à se conformer à l'idéologie dictée par le FMI (vérités des prix / nouveaux ciblages). En optant pour le retour au système d'indexation des prix des produits pétroliers, le gouvernement aura ainsi répondu à une partie des exigences (réforme du système de la compensation) du Fonds monétaire International qui vient d'accorder la deuxième ligne de précaution et de liquidité au Maroc. De même, la mise en place de l'indexation des prix devrait avoir des répercussions pour limiter le déficit budgétaire et le ramener à des niveaux supportables. Pour rappel, depuis l'adoption du système de l'indexation des prix des produits pétroliers, aucun gouvernement n'a actionné le mécanisme à la baisse et ce même en cas d'excédent. L'histoire ne retient que des hausses successives dont la dernière a été appliquée durant l'année écoulée. Le consommateur devrait donc s'attendre à une nouvelle augmentation des tarifs à la pompe dès la semaine prochaine. Un surcoût qui vient grever encore une fois le pouvoir d'achat du citoyen déjà malmené par la persistance de la pression inflationniste.