A quelques mois de la fin de l'année agricole, les conditions climatiques (sécheresse, froid, gel) ne s'améliorent pas, compromettant ainsi la campagne agricole 2011-2012, ont indiqué lundi neuf groupes parlementaires à la chambre des Représentants. La vague de froid, qui touche le Maroc, a effectivement affecté certaines cultures précoces dans certaines régions du pays, a d'emblée reconnu le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch. Le gel a touché deux cultures particulièrement fragiles: les cultures sucrières et la pomme de terre. Plus de 14.000 hectares de canne à sucre sur une superficie nationale globale de 17.000 Ha ont été affectés. Le phénomène a touché aussi 6.000 Ha de pomme de terre sur une superficie globale de 60.0000 et causé jusqu'à présent la perte de 5.500 Ha, soit 8 pc. Au total, 1.500 agriculteurs ont été touchés, a-t-il ajouté, notant que le coût de production s'élève à 30.000 DH/Ha. Pour cette catégorie d'agriculteurs, le gouvernement s'engage à prendre en charge 50 pc du coût des semences, au cas où les agriculteurs décident de re-cultiver les superficies touchées. Des avoirs seront par contre accordés aux agriculteurs touchés, mais n'ayant pas eu les moyens de replanter leurs champs. La région de Tanger-Tétouan, où l'on déplore la perte de 3.440 Ha est la plus impactée. Dans la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, entre 600 et 700 Ha, sur une superficie globale de 1.200 Ha de pommes de terre dans les zones de Skhirat, Tiflet et Salé ont été affectés par la vague de froid, indique pour sa part le directeur régional de l'Agriculture. Le ministre a rappelé qu'un déficit pluviométrique de 60 pc a été enregistré dans les régions du sud et du sud-est, où il a affecté le couvert végétal alors que les régions du Gharb, du Loukkos et de Rabat- Salé-Zemmour-Zaer sont durement touchées par le gel. Devant cette situation, un plan d'urgence dont le coût s'élève à 110 millions de Dirhams a été élaboré pour la sauvegarde du cheptel dans le Sud. Ce plan visant à subventionner les aliments de bétail et à exonérer d'impôt l'orge, concerne les régions du Sud, du Souss-Massa- Daraâ, Rachidia, Midelt et l'Oriental, ainsi que les provinces de Guercif et Boulemane (soit 600.000 Quintaux), a précisé Akhannouch. Et pourtant, a-t-il dit, tout a bien commencé pour l'actuelle campagne agricole. Fin novembre, la hauteur des pluies a été même de 135 mm contre 105 pour une année normale. Mais depuis le mois décembre, les précipitions ont commencé à se faire de plus en plus rares et les températures ont grandement chuté (surtout durant les deux dernières semaines), touchant de plein fouet les cultures précoces. Revenant sur la hauteur des précipitions enregistrées jusqu'au 9 février, il a précisé qu'elle a atteint quelque 170 mm contre 238 pour une année normale accusant un déficit de 29 pc. Quant au volume stocké dans les barrages, il est de 9,32 millions de mètres cube représentant 70 pc de leur capacité de retenue. Malgré ces changements, le ministère, a assuré Akhannouch, est décidé à poursuivre la mise en œuvre des projets et réformes inscrits dans le Plan Maroc Vert, qui a bénéficié de l'adhésion massive des agriculteurs et du soutien des bailleurs de fonds (Banque mondiale Agence japonaise de développement, Fonds mondial du développement agricole, Agence française de développement….), selon le ministre.