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Seddiki : sauvegarder les acquis des travailleurs
Retraites : réactions au rapport de la Cour des comptes
Publié dans Albayane le 12 - 09 - 2013

Retraites : réactions au rapport de la Cour des comptes
A première vue, les mesures préconisées par la Cour des comptes pour réformer le système des retraites au Maroc, risquent de ne pas avoir l'adhésion de tout le monde. Parce qu'il y a «beaucoup d'enjeux et beaucoup de brouillard aussi», dira Abdeslam Seddiki, professeur universitaire.
Autant sur le plan technique que sur le plan politique. «Les voies de réforme, telles qu'elles sont tracées, sont discutables», prévient notre interlocuteur. A la limite, ce énième rapport sur cette question combien lancinante et complexe est «une contribution au débat public permanent et sérieux», impliquant les décideurs politiques, les partenaires sociaux et la société civile. Aux yeux de M. Seddiki, «il n'y a pas d'alternative à la démocratie» et le but ultime de toute réforme est de «sauvegarder les acquis des travailleurs». C'est là, de toutes les façons, la priorité politique du PPS. Compte tenu de l'état insoutenable des différentes Caisses de retraites au Maroc, «il est incontestable que la réforme s'impose. Reste à définir les moyens, les objectifs et la philosophie qui anime cette réforme», tient à préciser M. Seddiki.
En sa qualité de membre du bureau politique du PPS. M. Seddiki constate qu'avec une espérance de vie qui passe à 75 ans, le départ à la retraite à 60 ans pose en effet un problème, celui de «financer quinze années de retraites». Mais, au-delà de l'allongement de l'âge de départ à la retraite à 67 ans et l'augmentation du taux de cotisation (salariale et patronale), M. Seddiki invoque un autre critère à prendre en considération, celui de «la pénibilité» du travail, surtout pour les travailleurs dans les secteurs à fort taux de sinistralité. Sur ce point, M. Seddiki indique que rien n'empêche l'élaboration de fichiers par secteur pour pondérer la pension de retraite par rapport à la pénibilité du travail.Un autre point mérite d'être creusé dans cette réforme, selon notre interlocuteur, c'est «d'introduire un maximum de capitalisation, tout en maintenant le système par répartition, qui assure ce que l'on appelle la solidarité intergénérationnelle».
Bien entendu, tout cela nécessite du «courage politique», mais aussi l'information suffisante de la population. Car, jusqu'ici, le débat reste limité aux petits cercles de politiciens, syndicalistes et employeurs. Valeur aujourd'hui, l'information, quand elle existe, reste fragmentée, peu lisible et peu compréhensible par l'écrasante majorité des concernés. Et «pour éviter qu'elle (l'information) prenne un caractère dramatisée par l'imminence d'une réforme, il va falloir concevoir et organiser des campagnes de communication institutionnelle de grande ampleur pour en faire un chantier social prioritaire, souligne M. Seddiki. Il est vrai que la plupart des salariés ignorent tout des mécanismes de calcul des droits à pension, le taux de remplacement. Ceci montre l'importance du chemin à faire.
Une spécificité marocaine
Cela étant, tout le monde est d'accord pour dire que le rapport de la Cour des comptes n'apporte rien de nouveau ! Ce document de 150 pages, qui porte la signature de Driss Jettou, se présente comme une sorte de synthèse des travaux qui se sont empilés depuis l'alerte lancée par le FMI au début des années 2000. Il est intéressant de noter que le PPS avait organisé, au début de ce printemps 2013, à Casablanca, un séminaire sur la problématique des retraites au Maroc. Entre autres éléments à retenir, il y avait ceci : en l'état actuel, les caisses de retraites (CNSS, CMR, RCAR et CIMR) ne sont pas viables à long terme pour des raisons de plus en plus évidentes. On compte plus de pensionnés que de travailleurs actifs. Le ratio actif/ retraités, sur une tendance baissière depuis des lustres, frôle l'insoutenable. C'est la CMR (Caisse marocaine des retraites), «victime» de la «générosité» de son régime, mais aussi de la faible contribution de l'Etat employeur, qui risque, à très brève échéance, de piocher dans ses réserves techniques pour honorer ses engagements.Pour Mohamed Chiguer, économiste, fin observateur de la question des caisses de retraite au Maroc, a fait un constat extrêmement frappant: les adhésions sont en baisse, alors que les dépenses sont en hausse alarmante, par conséquent, les excédents sont en net repli. Sur le taux de remplacement, M. Chiguer a notamment relevé l'incohérence des régimes : 45% du salaire au niveau de la CNSS (qui fixe le plafond à 6.000 DH et un nombre de jours travaillés égal ou supérieur à 3.240 jours de cotisations) contre 85% du salaire pour les adhérents à la CMR. «Le problème des retraites, à la différence des expériences étrangères, est, à proprement parler, une spécificité marocaine». Au Maroc, on n'a pas encore réussi à mettre en place «les conditions d'une croissance économique inclusive». Le problème, selon M. Chiguer, est celui de l'emploi. Or, le premier créateur d'emplois au Maroc, c'est l'agriculture, dont la contribution au PIB, en termes de valeur ajoutée, est très faible. Au fait, la couverture sociale ne touche finalement que 27% de la population active. Dans l'informel, on recense plus de 2,5 millions de personnes. La problématique, expliquait-il, n'est pas seulement celle des retraités, mais aussi celle de la couverture sociale.
L'autre facteur de fragilité des Caisses, est d'ordre démographique: la pyramide des âges s'est inversée et commence à compter autant de vieux que de jeunes. Le vieillissement de la population marocaine est devenu une donnée réelle (d'après les chiffres du HCP).
Pas de «big bang»
Mme. Amal Maâmeri, seule femme spécialiste de la question, membre du Secrétariat national de l'UMT, s'interroge : comment pouvait-on imaginer, un seul instant, un désengagement de l'Etat, isoler les dettes des caisses de retraite des comptes publics pour maquiller les finances publiques ? Pour cette syndicaliste, les recettes du FMI, qui sont d'ordre purement financier, ne cadrent pas avec les attentes des citoyens.
Mme. Maâmeri se demandait : faut-il alors aller vers le «big bang» ? «Pas question. C'est une aventure, une quête vers l'inconnu. Qui va payer le ticket de cette transition, évalué à 517 milliards DH d'engagements de la CMR ?» Si consensus il y a sur le diagnostic, la réforme «clé en mains» telle qu'elle est proposée aussi bien par le FMI que par le Cabinet Actuaria n'a cependant pas requis l'approbation des partenaires sociaux. Au lieu du «Big Bang» on ira vers le BRU (Régime de base unifié). L'UMT propose le maintien des deux pôles (un pour le secteur public -CMR et RCAR- et l'autre pour le secteur privé -CNSS et CIMR-), tout en poursuivant une réforme progressive des paramètres de chaque caisses (allongement de l'âge de départ à la retraite, augmentation des cotisations, et réduction du taux de remplacement).
En attendant la mise en place des conditions «préalables» à la mise ne œuvre de cette réforme des retraites (comme le développement du marché financier, le cadre réglementaire adéquat, le système de pilotage moderne...) Il faut dire que le débat sur la réforme des retraites au Maroc n'est pas nouveau. Ni le rapport du cabinet Actuaria, remis en 2010, ni la décision prises par Driss Jettou en 2003, n'ont changé grand-chose à la situation des Caisses. Jusqu'ici, le sort de la réforme, dont il est question depuis dix ans, reste entre les mains des experts de la fameuse commission technique. Même au niveau de la commission nationale, qui regroupe les partenaires sociaux, le débat semble biaisé. On déplore l'opacité qui entoure cette réforme. L'opinion publique, les retraités et les salariés ignorent les dimensions que prendra le modèle social marocain.


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