La Zambie l'a fait. Elle est montée sur le toit de l'Afrique avec le premier titre de la CAN 2012 réussie dans toute son histoire. Plusieurs victimes ont été tombées dont l'équipe de la Côte d'Ivoire battue en finale, dimanche à Libreville, suite aux tirs au but (8 tab à 7), après 120 minutes de jeu. L'équipe zambienne qui a déjoué tous les pronostics a amplement mérité son sacre. Qualifiée auparavant pour animer les débats et jouer les seconds rôles de la compétition africaine, elle a fini par afficher plus de rigueur et d'orgueil en venant à bout de toutes les sélections données favorites. Le début a été face à l'équipe du Sénégal que la Zambie à dominée au premier tour par (2-1) avant de cartonner la sélection du Soudan en quart par (3-0) et de chiper la vedette à celle du Ghana en demi-finale faisant l'essentiel par (1-0). En finale, les « Chipolopolos » ont défié les « Eléphants » qui ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Les coéquipiers de Didier Drogba qui avait la balle de la victoire au bout des pieds en ratant un penalty, encore une fois, ont été obligés de négocier une rencontre fermée et amplement disputée, bien qu'ils aient raté plusieurs occasions nettes de prendre l'avantage. Cela ne veut pas dire que les Zambiens ont peiné pour sauver la face ou limiter les dégâts. Au contraire, ils ont sorti une grande rencontre, ils ont fait une prestation courageuse faisant jeu égal avec les Ivoiriens. Ces derniers ont raté le coche et l'occasion du second sacre qu'ils cherchaient depuis 20 ans, depuis la CAN 1992 remportée suite aux tirs au but grâce à un héros appelé Alain Gouaméné, le gardien qui a maîtrisé 11 penalties contre 10 pour le Ghana, malheureux finaliste à l'époque et qui s'est contenté aujourd'hui de la 4e place après son échec face au Mali (2-0) lors du match du classement, samedi dernier. Jamais deux sans trois. Les Zambiens, présents en finale pour la troisième fois après l'édition de 1994 perdue face au Nigeria et celle de 1974, année de sa première participation en CAN, n'ont pas volé le titre de la CAN 2012. Ils ont dominé des Ivoiriens qui avaient baissé les mains tout comme en 2006 quand ils furent dominés en finale par l'Egypte, toujours suite à la maudite séance des tirs au but où Drogba avait également manqué un penalty. C‘est vrai que la Côte d'Ivoire avait la tête ailleurs et a cru en ses chances jusqu'au bout, mais la Zambie a fait preuve d'un jeu réaliste et objectif. Sa force réside dans son jeu collectif et l'esprit de groupe et de la rage de vaincre de toute une ossature, sans vedette, contrairement à la Côte d'Ivoire qui a une génération dorée mais sans éclat. En somme, le triomphe des « Chipolopolos », qui succèdent au palmarès aux « Pharaons » forts de sept titres dont les trois derniers en 2006, 2008 et 2010, est une grande consolation pour les Zambiens qui ont tant cherché un tel exploit. Et le destin a voulu que la Zambie s'impose et retrouve le sourire finalement sur la même terre du Gabon après que le pays ait pleuré ses footballeurs disparus suite à la disparition tragique de toute une équipe nationale venue à Libreville pour jouer un match des éliminatoires du Mondial 1994. C'était juste dix-neuf ans après le crash d'avion qui avait décimé toute la délégation zambienne de football (30 membres environ) en 1993 sur la plage de Libreville. Le sacre des « Chipolopolos » en 2012 est le meilleur hommage à rendre à ces âmes zambiennes de l'ancienne génération. Il était écrit dans leurs esprits que la Zambie d'aujourd'hui irait au bout de ses rêves…