du festival Issni N Ourgh du film Amazigh Dans un communiqué diffusé à la presse, l'association «Festival Isnni n Ourgh international du film amazigh» dénonce ce qu'elle a qualifié de politique de la «hogra» et de l'ostracisme qui s'applique au sein de la Commission chargée des subventions par le Centre Cinématographique Marocain (CCM) au sujet de la subvention accordée à la 7e édition du Festival international du film amazigh. Al Bayane : Votre association vient de diffuser un communiqué de presse, dont notre rédaction détient copie, au sujet de la subvention accordée à la 7e édition du Festival international du film amazigh. Pouvez-vous nous donner quelques éclaircissements à ce propos? Rachid Moutchou: Le CCM n'a jamais considéré le Festival Issni N Ourgh International du Film Amazigh comme un événement dédié au cinéma marocain. Depuis sa création, notre festival n'a reçu que des petites subventions de la part du CCM. Avec les changements politiques qu'a connus le Maroc ces dernières années et qui ont mené à l'adoption d'une nouvelle constitution et l'officialisation de la langue Amazighe, nous avons espéré que cette situation de «hogra» va prendre fin. Nous avons accueilli avec satisfaction la discision du ministre de la communication de créer un fonds d'aide aux festivals de cinéma au Maroc. Nous avons répondu à l'appel en déposant notre dossier avec la conviction que le changement existe et que nous aurons la possibilité de défendre notre produit. Nous avons planifié le déroulement de la 7e édition de notre festival avec l'objectif de revoir à la hausse les prix, inviter des intervenants étrangers de marque pour approfondir le débat sur le cinéma amazigh au Maroc et sans oublier l'augmentation de l'enveloppe consacrée au fonds d'aide Issni N Ourgh pour le film Amazigh. Malheureusement la formule du «Maroc utile» et du «Maroc inutile» existe toujours. L'attribution d'une somme de 50 000 dhs à notre festival, alors qu'il est le seul festival dédié au cinéma amazigh, montre la réalité des discours officiels sur la reconnaissance de l'amazighe et la volonté de sa réhabilitation de toute crédibilité. Vous avez parlé, dans le même communiqué, de la politique de la «hogra» et de l'ostracisme. Qui manifeste cette politique ? Et pourquoi à votre avis ? Le film amazigh est un pur produit de la politique de «Hogra». Dans les années 80, l'absence totale d'un produit amazigh soit dans la télévision marocaine ou bien dans les politiques culturelles du pays, a poussé les producteurs et les réalisateurs amazighs marocains à réaliser le 1er film amazigh en autoproduction. Après un long parcours, le film amazigh s'est étoffé tout au long de ces années sans une vrais contribution effective est régulière du gouvernement marocain. Suite à cette situation comment vous envisagez l'avenir du cinéma amazigh au Maroc? Sans une volonté politique et une vraie stratégie culturelle pour développer le cinéma Amazigh, personnellement je vois l'avenir de ce cinéma en noir. Seule une volonté politique sincère peut dissoudre l'obscurité de la marginalisation d'un produit nommé «cinéma Amazigh». À votre avis quelle valeur ajoutée apporterait le livre blanc sur le cinéma marocain au cinéma amazigh ? L'objectif général du livre blanc sur le cinéma est d'assurer un nouveau décollage du secteur cinématographique marocain, sauf que le vrai décollage ne se fera pas sans les différentes composantes de la culture marocaine. Nous avons vraiment espéré que le ministère de la communication adoptera une approche consultative avec les intervenants directs du cinéma amazigh au lieu de faire appel aux mêmes personnes avec les mêmes pensées discriminatoires.