Votre bébé, si adorable d'habitude, ronchonne, bave, se réveille la nuit en pleurant et porte sans cesse ses mains à la bouche. Visiblement, ses dents le «travaillent». Et, de fait, lorsqu'elles poussent la muqueuse de la gencive, l'élargissent même pour ensuite la percer, on comprend bien que ce n'est pas une partie de plaisir pour les petits ! Les poussées dentaires des nourrissons sont souvent très douloureuses et délicates à gérer pour le bébé, mais aussi pour les parents ! Tour d'horizon de ce moment difficile à passer. La date d'éruption des dents et l'ordre dans lequel elles apparaissent sont très variables d'un enfant à l'autre. Chez certains, les premières dents, en général les incisives inférieures, poussent vers 4-5 mois. D'autres enfants parfaitement normaux et bien portants ne feront leurs premières dents que vers 8-9 mois, parfois après l'âge de un an. Cela n'a aucune importance et ne présage en rien d'une avance ou d'un retard quelconque dans d'autres domaines. En revanche, la sortie précoce ou tardive des dents a souvent un caractère familial. Les dents apparaissent habituellement par groupes successifs et plusieurs mois peuvent séparer deux poussées dentaires. Les dents temporaires ou dents de lait apparaissent en moyenne dans l'ordre suivant: - 4-5 mois: les deux incisives médianes inférieures; - 6-7 mois : les deux incisives médianes supérieures - 8-12 mois : les deux incisives latérales supérieures - 9-12 mois : les deux incisives latérales inférieures - 12-18 mois : les quatre premières molaires - 18-24 mois : les quatre canines - 24 mois ou plus : les quatre secondes molaires Ainsi, entre 4 mois et deux-trois ans, l'enfant « sort » vingt dents temporaires. Ceci n'est qu'une moyenne et certains bébés pourront avoir leur première poussée vers 12 mois. Les symptômes les plus fréquents C'est la douleur mais aussi la fièvre qui constituent les symptômes les plus fréquents. La poussée dentaire provoque un gonflement de la gencive qui devient sensible, voire douloureuse. L'enfant a les joues rouges, salive beaucoup ; il peut être grognon, se réveiller la nuit, manger moins bien que d'habitude. Mais il faut se garder de mettre sur le compte de la poussée dentaire des maladies, diarrhée, otite, rhinopharyngite, qui n'ont souvent rien à voir avec elle et qui peuvent nécessiter un traitement spécifique. Dans ces situations, il est nécessaire de consulter le médecin et ne pas se contenter d'accuser les dents. Peut- on soulager les douleurs ? On peut soulager les douleurs de la poussée dentaires en massant la gencive avec un baume ou un sirop et en proposant à l'enfant un anneau de dentition qu'il pourra mordiller. Un antalgique prescrit par le médecin peut être nécessaire. Peut-on râper la gencive avec du sucre pour faire sortir la dent ? Non, surtout pas. C'est inutile, douloureux et dangereux. Inutile car l'abaisse-langue du pédiatre sera beaucoup plus efficace : c'est la gencive et la dent qui font tout le travail. Douloureux, car le sucre sur la gencive rougie produit le même effet que du papier de verre ! Dangereux, car cela pourrait infecter la muqueuse. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas hésiter à consulter. En effet, seul le pédiatre peut savoir si ces symptômes sont liés aux poussées dentaires ou la manifestation d'une autre pathologie, qu'il convient alors de soigner. Lorsque les rougeurs ou les régurgitations sont provoquées par les poussées, il suffit d'aider la dent à sortir – si elle est apparente sous la muqueuse – pour qu'ils cessent immédiatement ! Il faut seulement appuyer sur la gencive avec un abaisse-langue. Cela prend quelques secondes et soulage l'enfant tout de suite. Mais là encore, mieux vaut laisser faire le pédiatre. Qu'en est- il des dents définitives ? Les premières dents définitives apparaissent vers 6 ans et remplacent progressivement les dents temporaires jusque vers 12-13 ans. Les incisives médianes de lait tombent vers 6 ans (c'est le fameux sourire édenté des enfants de cours préparatoire) et sont remplacées par les incisives définitives. Les prémolaires définitives remplacent les molaires de lait vers l'âge de 10-12 ans. Les canines définitives remplacent les canines de lait vers entre 9 et 12 ans. En plus du remplacement des dents de lait et en arrière de la dernière molaire temporaire, apparaissent les molaires définitives: - vers 6 ans: les premières molaire définitives ou dents de 6 ans (elles sortent avant la perte des molaires de lait). - vers 12 ans: les deuxièmes molaires définitives. - entre 18 et 25 ans: les troisièmes molaires définitives ou dents de sagesse. Et si l'enfant a de la fièvre ? C'est très courant qu'un bébé ou qu'un jeune enfant fasse de la fièvre, face à cette situation n surtout pas de panique. Tous les parents partagent la même crainte face à un bébé ou un jeune enfant qui fait de la fièvre, surtout la nuit où l'on est encore plus désarmé. Face à cette situation, et afin de réagir comme il se doit, sans précipitation et sans affolement. La fièvre est une réaction naturelle de l'organisme pour l'aider à lutter contre les infections. Elle est extrêmement fréquente chez les jeunes enfants confrontés aux infections courantes comme la rhinopharyngite, la bronchite, l'angine ou l'otite. Face à cette situation, beaucoup de parents s'inquiètent, ce qui du reste est tout à fait normal surtout quand il s'agit d'un bébé, un petit être fragile, c'est souvent la panique car les parents sont souvent désarmés, ne savent pas quoi faire. Surtout pas de précipitation, car la fièvre est le plus souvent sans gravité il faut savoir que la fièvre n'est pas une maladie. C'est une réaction naturelle de l'organisme face à une agression. Il peut s'agir d'une agression interne (poussées dentaires, très banales, rhumatismes, très exceptionnels) ou externe (excès de chaleur durant la canicule notamment, infection due à un germe, virus, bactérie...). La fièvre est le plus souvent sans gravité ; il est très rare qu'elle soit le seul signe d'une maladie grave ou qu'elle entraîne des complications. De fait, la fièvre est un signe parmi d'autres. C'est en prenant compte de tous ces signes (appétit, tonicité, humeur...) qu'il faut agir et consulter, ou non, le pédiatre. Que faire ? Durant la crise, rien malheureusement. Elle est si brève, et si impressionnante pour les parents qu'il est difficile, voire illusoire, d'agir. Surtout, n'essayez pas de lui donner de l'eau; il risquerait de s'étouffer. Après une crise en revanche, il est important de consulter immédiatement un médecin pour s'assurer que la fièvre ne résulte pas d'une autre affection sérieuse. Quand traiter la fièvre ? On considère qu'un enfant a de la fièvre lorsque sa température dépasse 38 °C, mais généralement, les médecins conseillent de traiter seulement à partir de 38,5 °C. En fait, tout dépend de la réaction, physique mais aussi comportementale, de l'enfant face à cette fièvre. Si l'enfant supporte bien la fièvre, il n'est pas nécessaire de la traiter. En revanche, s'il est grognon, s'il pleure, s'il est nerveux ou au contraire amorphe, il faut le soulager. Cependant, une consultation chez le médecin s'impose dans certaines situations : l'enfant paraît mal la supporter (pâleur, somnolence, tremblements, pourtour de la bouche bleue...). L'hospitalisation est indispensable dans les cas suivants : il s'agit d'un nourrisson de moins de 3 mois. L'hospitalisation est nécessaire afin de diagnostiquer la cause de cette fièvre, car, à cet âge, les causes non infectieuses sont rares. Les différents traitements de la fièvre Avoir un antipyrétique dans son armoire à pharmacie est indispensable, lorsque l'on a un enfant à la maison. Si ces médicaments soulagent l'enfant en faisant diminuer la fièvre, sachez toutefois qu'ils n'en guérissent pas l'origine. Rappelons également que les antibiotiques n'ont aucun effet direct sur la fièvre. Ce que vous devez avoir présent à l'esprit, c'est que vous ne devez pas prendre des initiatives qui peuvent avoir des effets parfois graves. Consulter votre médecin ou demandez conseil à votre pharmacien. Quelques gestes simples, mais efficaces Avant de donner un médicament pour faire baisser la fièvre (un antipyrétique), quelques gestes simples peuvent parfois suffire à faire baisser le thermomètre. Faire boire l'enfant régulièrement Ne pas trop chauffer la chambre (l'idéal étant une chambre à 19 °C) Enlever les couches superflues de vêtements et de couverture afin que la chaleur puisse s'évacuer, en veillant toutefois à ce que l'enfant ne prenne pas froid. Auparavant, on conseillait de donner un bain tiède (d'une température inférieure de 2 °C par rapport à celle de l'enfant) pour faire tomber la fièvre. Les nouvelles recommandations ne conseillent plus de le faire, car souvent, ce bain augmente le mal-être de l'enfant. En revanche, si l'enfant aime le bain, si celui-ci le calme, le réconforte, on peut tout à fait le lui donner.