El Jadida En ce bienfaiteur mois de Ramadan, les habitudes des citoyens changent partout au Maroc. Les Jdidis n'échappent pas à cette règle. Aussi bien le jour que la nuit. Le plus remarqué dans ces changements brusques demeure, par excellence, leur mode de consommation qui se chamboule complétement. Vivant dans une zone riche en divers produits agricoles et poissonniers, ils n'ont que l'embarras du choix. Les pères de famille, lors de leurs randonnées d'avant la rupture du jeûne, ne pensent point aux dépenses. Ils achètent tout ce qui leur tombe sous les yeux. Des choses auxquelles ils ne prêtent pas, généralement, attention en dehors de ce mois bénéfique. La surconsommation en cette période ramadanesque, coïncidant avec la saison estivale où l'afflux des visiteurs est impressionnant, est telle que la ville ne peut plus supporter les déchets ménagers. Parallèlement, la collecte des déchets, déjà défaillante et souffrant de lacunes nombreuses à plus d'un titre, ne se fait plus normalement et s'aggrave encore davantage. L'image de la ville s'en trouve, ainsi, marquée et devient piteuse en ce mois de piété. Certes, la ville d'El jadida souffre, durant toute l'année, de ce problème de la gestion des déchets ménagers. Et durant ce mois sacré, La population consomme encore plus. Ce qui suppose une génération deux fois et même plus de déchets. Cela n'est pas sans causer d'autres problèmes à la société privée en charge de la collecte des détritus. Rien qu'un constat dans les différents coins et recoins de la cité, les habitants sentent que la société ne s'acquitte pas convenablement de sa mission pour laquelle elle s'était engagée. La situation est vraiment insoutenable dans tous quartiers de la ville. Pourtant, Sita, la filiale déchets de Suez Environnement a décroché ce contrat, par le biais de Sita El Beida, s'est chargée de la collecte et le transport en décharge des ordures ménagères ainsi que les gravats et déchets verts, le balayage de la ville et le nettoyage des plages. Elle a pour mission, outre de collecter les déchets ménagers et assimilés, le nettoyage des plages de la ville, Au lavage et au balayage mécanique et manuel des voies publiques, au nettoiement quotidien des plages en saison estivale, à l'élagage des plages d'accotement de la ville et au désherbage des terrains vagues. En chiffres, elle se doit de collecter, en temps normaux, 60.000 tonnes de déchets par an soit 164 tonnes de déchets collectés par jour qu'il faudrait multiplier par deux durant chaque mois d'été puisque la ville acueille près de 300.000 visiteurs qu'il faut ajouter aux 160.000 autochtones. Elle lui revient, également, le service de balayer 320 km de voies quotidiennement et de nettoyer 60 ha de plages. Pour réaliser ces services de la collecte et le transport en décharge des ordures ménagères ainsi que les gravats et déchets verts, le balayage de la ville et le nettoyage des plages, la société s'est déclarée avoir lancé en service une armada de matériel approprié et d'un personnel qualifié pour satisfaire aux engagements. Selon les responsables, Sita El Beïda dispose de 9 Boms, 3 Bennes satellites, 2 Multi bennes, 3 TP, 1 Balayeuse, 1 Laveuse, 1 Trax, 1000 Conteneurs sur l'ensemble de la ville et un personnel estimé à 138 agents communal, 80 agents Sita, 60 intérimaires. La collecte est réalisée tous les jours de la semaine sauf le 1er mai de 6h à 14h. Or, entre ses engagements et les déclarations ultérieures de son directeur d'exploitation, la réalité est catastrophique. L'état des lieux est répugnant et la collecte se fait durant toute la journée. Comme si l'opérateur souffre d'un manque de véhicules. Même au centre- ville, on voit la collecte s'effectuer aux alentours de 17h. Certaines rues sont ignorées par les camions de ramassage. D'autres ne sont pas suffisamment desservies et finissent par se noyer sous l'amas des détritus. Ailleurs, la situation est encore plus délicate. Plusieurs quartiers se retrouvent sans benne à ordures et les habitants se retrouvent obligés de jeter leurs déchets à la rue. Une situation à laquelle la ville était supposée mettre un terme en concédant la gestion de ses déchets à Sita El Beida. La plage est délaissée et les rues sont envahies par différentes moustiques à cause des résidus des poubelles déversés partout. Les marchés publics sont écoeurants et les conteneurs dégagent quotidiennement des odeurs nauséabondes à couper le souffle. Quant au désherbage des terrains vagues, il ne se fait que lors d'une visite royale. La situation est chaotique et on s'étonne de la léthargie des censés superviser les services de cet opérateur du côté de la municipalité et de la province. Bien plus grave. Déjà on parle de ce responsable d'un puissant pôle à la province qui n'hésite pas à emprunter un matériel de l'Etat à cette société. Notamment la cribleuse. Cela figure- t- il dans le cahier des charges ? L'attitude complaisante vis- à- vis de ce gestionnaire fait planer, en effet, plus d'un doute. Surtout si on se remémore le passé de ces deux responsables. Pourquoi cet opérateur privé remet à niveau ses équipements ailleurs, dans des localités moins importantes, et n'en fait pas de même ici à El Jadida ?