C'est pour la première fois depuis la CAN 2004 remportée par la Tunisie dans son fief face au Maroc (2-1) que les demi-finales de la plus haute compétition africaine se déroulent sans aucun pays arabe. Le dernier carré de la CAN 2012 organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, deux sélections contraintes à quitter les lieux en quarts de finale, a regroupé, mercredi, quatre formations, trois de l'Afrique de l'Ouest, Mali, Ghana, Côte d'Ivoire et une de l'Afrique australe, la Zambie. Les quatre sélections arabes en lice lors de ce rendez-vous n'ont pas pu honorer leur mission ni tenir bon face à des équipes africaines qui n'acceptaient plus de jouer les second rôles de la CAN. Deux pays ont flanché en quarts de finale, la Tunisie et le Soudan, éliminés par le Ghana et la Zambie. Les deux autres ont été sortis de la compétition dès le premier tour, la Libye avec les honneurs après une victoire, un nul et une défaite, et le Maroc comme d'habitude sauf que cette fois, l'élimination a été précipitée juste après les deux premiers revers contre la Tunisie et le Gabon. Le sursaut du troisième match, une petite victoire de (1-0) au détriment du petit poucet du groupe, le Niger, n'avait aucun effet sur les Lions de l'Atlas qui ont fait leurs valises la tête basse. C'est donc la fin d'un règne de l'Afrique du nord qui a imposé sa loi lors des quatre dernières phases de la CAN, avec le sacre de la Tunisie en 2004 et la domination de l'Egypte avec son triplé, en 2006 à domicile, en 2008 au Ghana et en 2010 en Angola. Après les « Pharaons, leaders incontestés avec sept titres continentaux dans leur palmarès et qui passent aujourd'hui pour les grands absents comme les « Fennecs » de l'Algérie, le football arabe au Nord d'Afrique a passé la main. Le successeur de l'Egypte sera africain à cent pour cent, Ghana, Zambie, Mali ou Côte d'Ivoire, c'est du pareil au même, même si on donne les Eléphants et les Blacks Stars comme grands favoris pour disputer le leadership africain. Ce ne sont pas des joueurs comme Didier Drogba ou encore André Ayew qui veulent achever en apothéose. Les deux n'ont jamais remporté un titre africain avec leurs équipes respectives. Pour Drogba, auteur d'un doublé en quart de finale face à la Guinée Equatoriale, c'est l'occasion ou jamais. Il est toujours à la recherche d'un titre avec son équipe qui ne s'est jamais imposée depuis 20 ans, depuis le sacre de la CAN 1992 du temps de l'ancienne génération menée par le gardien Alain Gouaméné, alors portier du Raja de Casablanca. Le sociétaire de Chelsea qui a pris le relai, reste seulement sur trois meilleures performances avec les Eléphants, en finale en 2006 face à l'Egypte, en demi-finale face à cette même équipe égyptienne en 2008 et enfin en quart de finale face à l'Algérie en 2010. Idem pour le Ghana qui cherche un titre qui lui manque depuis 30 ans, depuis le sacre de la CAN 1982 avec la génération d'Abédé Pelé auteur d'un parcours honorable tout au long de sa carrière africaine. Son successeur, André Ayew qui affiche de grandes ambitions aussi bien pour la CAN que pour son équipe française de l'OM, a joué ce rendez-vous africain à l'âge de 21 ans. Il est encore jeune pour réussir de lendemains meilleurs avec le Ghana, l'une des meilleures équipes d'Afrique, si ce n'est la meilleure. Le Mali et la Zambie avec leurs joueurs africains et européens qui méritent aussi de sortir de l'ombre, n'ont rien à envier aux autres. L'essentiel c'est que deux sélections auront le mérite de jouer la finale et les deux autres, la petite finale. Pour les sélections arabes, espérons qu'il ne soit pas la fin d'un règne pour reprendre le flambeau à la CAN 2013. Le Maroc qui devra y penser comptera aussi sur la CAN 2015 qui sera organisée sur son sol. Il est appelé à se préparer dès maintenant comme il faut et comme il se doit Pour ce, il va falloir avoir des responsables à la hauteur et un entraîneur compétent, objectif et réaliste… pour ne pas rater le coche comme c'est le cas cette année tout en pensant à l'échec de 1988 quand la CAN fut organisée sur la terre marocaine.