Abdelahad Fassi à Agadir «Le PPS a été, sans conteste, le premier parti politique à introduire le concept du socialisme dans notre pays. Il est aussi l'instigateur avant-gardiste du syndicalisme dans le tissu prolétaire marocain», a indiqué Abdelahad Fassi, membre du bureau politique du PPS, lors d'une rencontre organisée au siège du parti, vendredi dernier. Le dirigeant national a présenté à l'occasion, et devant un parterre de militantes et de militants d'Agadir, un exposé sur le parcours du PPS, à la veille de la prochaine célébration du 70e anniversaire de sa création. A cet égard, le conférencier a passé en revue, avec beaucoup de doigté et de perspicacité, les diverses phases de l'éloquent itinéraire du parti, à commencer par la première apparition de ce mouvement ouvrier installé au Maroc, au fait, avec le concours de communistes français et espagnols, en novembre 1943. Ce n'est qu'en 1946 que leurs homologues marocains, avec à leur tête feu Ali Yata, se sont adjugés la direction nationale, transformant ainsi le parti en formation majoritairement marocaine, après qu'elle a été simplement le «Parti communiste au Maroc». Cette mutation, enchaîne l'orateur, a ipso facto permis au parti de s'intégrer au combat national contre l'occupant, en souscrivant largement aux différentes formes de lutte, notamment la signature du Manifeste de l'indépendance, la constitution de l'organisation armée «le Croissant noir», le ralliement de ses membres aux multiples champs de bataille face au protectorat. Nul alors ne peut occulter cette contribution notoire du PPS, durant cette étape cruciale de la Nation, souligne l'intervenant, tout en mettant en exergue les faits saillants de cette épopée anticolonialiste. L'étape suivante sera celle de la fondation de l'Etat marocain, avec la libération du pays, malgré le fait que nombre de présides du Sud et du Nord soient encore occupés,. Cette étape n'a pas été de tout repos pour le PPS, puisqu'il a été continuellement opprimé, assailli, voire dissous par le pouvoir pour son identité progressiste. Cependant, sa ténacité farouche, en tant qu'entité répondant aux attentes et aspirations d'une pléthore des souches ouvrières et agraires, ainsi que son adhésion totale aux idéaux suprêmes du socialisme, axés sur les valeurs de la paix, la justice et la démocratie, se sont insurgées contre toutes ces tentatives d'extermination. «Aujourd'hui, le PPS demeure l'un des rares partis d'obédience communiste au monde qui ait survécu à ces tornades rétrogrades, grâce notamment à sa capacité exemplaire de mener une politique adaptée aux spécificités de la société marocaine et aux changements survenus dans la planète», explique-t-il, tout en mettant l'accent sur la notion du pragmatisme qui a, de tout temps, marqué sa ligne politique et ses positions. A ce propos, Abdelahad Fassi s'est focalisé sur le congrès national de 1966 où le parti avait pris des décisions claires en faveur à la royauté et de la religion, au sujet desquelles il rejette tout amalgame, du fait que ces deux fondements essentiels de l'existence nationale y sont parties intégrantes et ne présentent aucune discordance à l'égard des apports universels socialistes au profit de la prospérité humaine. Cette position solennelle a donc incité le parti à rompre avec les avances aventurières et extrémistes des adeptes du «grand soir», non seulement dans notre pays, mais dans nombre de situations similaires. D'autres illustrations de cette politique progressive et pondérée dont le PPS a perpétuellement preuve se sont manifestées lors de plusieurs événements capitaux que notre nation et peuple ont traversés, notamment la marche verte, l'alternance consensuelle au pouvoir, les réformes institutionnelles, économique, sociales et culturelles...La Révolution nationale démocratique que notre parti avait prônée, sous le signe de la conciliation fidélité/renouveau, a été donc concluante dans le parcours du parti, pouvant ainsi s'ancrer dans les méandres riches et multiformes de la société marocaine, adhérer sans relâche ni démagogie aux exigences patriotiques du peuple et de la nation et produire un discours politique réaliste sans populisme ni surenchère. La voix du parti, empreinte de civisme et sincérité, était, incontestablement, d'un grand apport à la stabilité symbiotique et consensuelle, à la transition graduelle et à la fécondité réformiste traduite en grands chantiers multidimensionnels que notre pays ne cesse de mettre en avant. «Il n'est alors plus permis de revenir en arrière ni de se lancer dans des calculs réducteurs. Redéfinir également le rôle et la finalité du socialisme édifiant, en fonction des particularités sociétales et temporelles, dans une logique nationale ascendante, sans, pour autant, se dérober de son legs universel humaniste, telle est l'ébauche à laquelle le parti se doit de s'atteler», ajoute l'intervenant. Pour ce faire, il va falloir, dit-il, renforcer l'outil partisan afin de maintenir et pérenniser le rayonnement politique du parti, en préconisant davantage l'ouverture sur les diverses couches sociales, assurant l'intégration de nouvelles compétences dont pullule la jeunesse, consolidant l'approche du genre dont le parti est un fervent précurseur, fluidifiant la démocratie interne...