Bank Al -Maghrib présente son rapport à SM le Roi 2012 a été «une année difficile au niveau des finances publiques et des comptes extérieurs». C'est connu et les marchés auraient considéré cette lapalissade comme du «réchauffé». Le rapport de Bank Al-Maghrib, présenté devant Sa Majesté le Roi, dresse un bilan peu reluisant de l'économie marocaine: le déficit budgétaire atteint 7,6% du PIB, tiré par la hausse des dépenses de compensation. En parallèle, le compte courant de la balance des paiements a connu une nouvelle dégradation, son déficit s'étant élevé à 10% du PIB, occasionnant ainsi une contraction des réserves de change. Dans l'allocution lue devant SM le Roi, le Gouverneur de Bank Al-Maghib, Abdellatif Jouahri, n'a pas manqué de souligner, en forçant le trait, les déséquilibres des comptes publics et les fragilités de l'économie nationale. Dans ce contexte de morosité - et de crise économique dans la zone euro -, «Bank Al-Maghrib a poursuivi sa politique monétaire accommodante, en assurant le financement adéquat de l'économie», a expliqué A. Jouahri. Il s'agit, a-t-il rappelé, de maintenir l'économie marocaine dans les sentiers de la croissance, en particulier par «l'abaissement du taux directeur à 3% et du taux de la réserve monétaire à 4%, tout en adaptant le volume de ses interventions aux besoins du marché en liquidités. La Banque a également renforcé les règles prudentielles applicables au secteur bancaire national, en ligne avec les exigences des normes internationales». «En dépit de la conjoncture économique difficile, le Maroc a continué, rappelait A. Jouahri, à bénéficier de la confiance de ses partenaires et des investisseurs internationaux, comme en témoignent la signature de l'accord relatif à la ligne de précaution et de liquidité avec le FMI et les conditions avantageuses des deux dernières émissions du Trésor sur le marché international». Saisissant cette occasion, le patron de BAM a recommandé des mesures pour réussir les défis qui attendent le royaume : Il s'agit, entre autres, «d'accélérer et élargir les réformes dans le cadre de la mise en œuvre de la Constitution et du parachèvement des projets structurants engagés». «Il est également impératif, précise le Gouverneur de Bank Al-Maghrib, de rétablir les équilibres macroéconomiques et d'assurer la viabilité des finances publiques, qui requièrent en particulier la refonte de la politique des subventions ainsi que la réforme des systèmes de retraite, du système fiscal et de la loi organique des finances». Dans le communiqué publié sur le site de Bank Al-Maghrib, A. Jouahri a affirmé que «les acquis politiques que le Maroc a enregistrés dans un contexte régional instable, largement salués à l'échelle internationale, nécessitent, pour leur préservation et leur renforcement, des avancées économiques tangibles à même de permettre l'amélioration des niveaux de vie de la population». Le rapport de la banque centrale explique que sur la période 1999-2011, l'économie nationale a enregistré une croissance annuelle moyenne de 4,5% accompagnée d'un léger changement dans sa structure de production. En termes nominaux, le PIB s'est établi à 828,2 milliards DH, en augmentation de 3,2% au lieu de 5% un an auparavant. La valeur ajoutée des activités non agricoles a aussi progressé de 4,7% à 665,8 milliards DH, alors que celle du secteur agricole a marqué un repli de 3,5% à 102,6 milliards DH. Pour le secteur agricole, sa part dans la valeur ajoutée reste fluctuante au gré des conditions climatiques mais son poids en termes d'emplois s'inscrit dans une tendance baissière, note le rapport.