En marge de la visite du Roi Juan Carlos 1er d'Espagne au Maroc, du 15 au 17 Juillet 2013, la CGEM organise, ce mardi à Rabat, un forum économique sous le thème : «Maroc-Espagne : un espace de prospérité partagée». Cette rencontre, qui se déroulera en présence du Roi d'Espagne, réunira plusieurs ministres des deux pays et 130 patrons, dirigeants des plus importantes entreprises publiques et privées espagnoles et marocaines. La Confédération précise dans un communiqué parvenu à la rédaction que ce forum a pour objectif principal le renforcement du partenariat économique entre les deux pays. La rencontre permettra ainsi de débattre du développement conjoint à l'international, de la croissance partagée à travers les PME, du partenariat technologique, de la connectivité et de la logistique et de la co-localisation. Selon les statistiques de l'Office des Changes, l'Espagne est le 2e partenaire économique du Maroc après la France, avec un volume d'échanges de l'ordre de 82 milliards DH (ou 14,4% du volume global des échanges commerciaux). En 2012, il figure au premier rang des fournisseurs du royaume avec 50,9 milliards de DH de produits espagnols importés (13,2% de nos importations) et continue d'être le 2e client du Maroc avec 30,5 milliards de DH de biens exportés vers l'Espagne (-ou 16,5%). Le taux de couverture des importations par les exportations s'élève à 60% soit l'un des meilleurs taux réalisés avec un pays de l'UE. Les progrès rapides réalisés ces dernières années en matière d'échanges commerciaux et de partenariat économique, quoiqu'encore insuffisants, n'ont pas été suivis par des investissements conséquents. Pourtant, les communautés d'affaires des deux pays reconnaissent l'existence d'énormes opportunités dans pratiquement tous les secteurs d'activités. A ce jour, le nombre d'entreprises espagnoles implantées au Maroc demeure très faible, ne dépassant pas le millier d'unités, dont la majorité installées dans le nord du pays. A peine le quart des entreprises françaises installées au Maroc. A maintes reprises, le Maroc et l'Espagne, deux pays bénéficiant de positions géostratégiques entre l'Afrique et l'Europe, ont manifesté leur volonté commune de jouer un rôle majeur dans la coopération en Méditerranée, de donner une nouvelle dimension à l'accord de pêche Maroc-UE, de renforcer leur lutte contre le trafic des drogues et l'immigration clandestine. Au plan énergétique, grâce au plan Solaire marocain, les deux pays sont en mesure d'accélérer la coopération pour en faire un atout stratégique. Bien sûr, à ce jour, l'Espagne est un des pays européens les plus affectés par la crise en Europe. Elle est, à ce qui ressemble, à la fin du cycle d'expansion. Avec la récession dans la zone euro, les industriels espagnols regardent désormais vers le sud, en l'occurrence le Maroc, pays qui a réussi une belle percée en Afrique et qui offre, en même temps, un grand potentiel en matière d'investissement. Il est vrai que dans le contexte actuel, les marocains résidant en Espagne ont le blues. Affectés par la crise qui sévit depuis quatre ans, les MRE figurent parmi les immigrés les plus pessimistes et sont en tête des étrangers non communautaires (880.789 membres ou 27,4%) qui disposent d'autorisations de résidence légale et bénéficient de la sécurité sociale. Au Maroc, le mouvement des travailleurs espagnols vers le Maroc s'accélère et demeure encore limité à quelques milliers, dont à peine 2 à 3 milles espagnols sont enregistrés à la CNSS. En très peu de temps, la situation a beaucoup changé, mais le bilan est loin d'être brillant. Beaucoup reste à faire, et il n'est pas interdit de penser qu'on puisse travailler ensemble pour un destin commun et une prospérité partagée.