Cession de 53% de Vivendi dans Maroc Telecom Le dossier de désengagement de Vivendi de Maroc Telecom avance lentement mais sûrement. Maintenant que l'Emirati Etisalat est le seul repreneur en lice après le retrait du Qatari Ooredo, l'Etat marocain, si l'on en croit les révélations de Reuters, aurait exigé «la présence d'un partenaire local pour autoriser le rachat de la participation de 53% de Vivendi dans Maroc Telecom». Et c'est la CDG qui se met en première ligne. Ce n'est pas sûr, ni définitif. Il est certain, en revanche, que ce partenaire marocain «ne reprendrait pas des parts de Vivendi dans Maroc Telecom mais pourrait racheter les 17% de l'opérateur cotés en Bourse ou une partie de la participation de 30% de l'Etat marocain». Il faut savoir qu'une fois l'opération de rachat bouclée, le repreneur des parts de Vivendi devrait lancer une OPA obligatoire sur le flottant en bourse. Pour les commentateurs, Rabat veut «s'assurer que le nouveau propriétaire de Maroc Telecom investisse massivement dans les infrastructures mobiles et haut débit, indispensables au développement de l'économie du pays». Si, pour certains, l'opération trainait encore, c'est qu'elle est d'importance stratégique pour le royaume. Maroc Télécom est en effet le premier employeur privé, le premier contribuable et le premier investisseur du pays. Pour Vivendi, qui poursuit son recentrage sur les médias, cette cession est primordiale. Le produit de la vente - estimé entre 4,1 et 4,5 milliards d'euros, servirait à réduire sa dette, à protéger sa note financière et à distribuer des dividendes à ses actionnaires. Il est sûr que Vivendi a intérêt à finaliser la vente le plus rapidement possible. Mais que va-t-il se passer si l'opération se déroulerait autrement que prévu ? Difficile de répondre ! L'hypothèse la plus probable est que dans les mois qui viennent, Vivendi va devoir engranger la cagnotte, et la CDG aura, encore une fois - comme dans le cas de Méditel - à jouer les chevaliers blancs. Une victoire à la Pyrrhus ! L'investisseur public, au-delà de la mobilisation des financements nécessaires et les problèmes de liquidités futures, aura réussi juste à se tailler la deuxième place du podium. Ni le Budget, ni le Trésor et encore moins la dette publique ne vont profiter de la manne qu'aurait pu offrir une telle opération dans le secteur des télécoms.