L'opérateur émirati a déposé, hier 24 avril, une offre pour le rachat de 53% du capital détenu par Vivendi. « L'offre contraignante d'Etisalat prend en considération le résultat de l'examen des comptes qui vient de se terminer. Elle restera contraignante jusqu'à la fin du deuxième jour ouvrable suivant l'approbation par l'assemblée générale extraordinaire d'Etisalat », a indiqué l'opérateur. En mars dernier, les prétendants de Maroc Telecom avaient passé au crible ses indicateurs et son business plan sur la période 2012-2017. Leurs principales préoccupations portaient sur la concurrence dans le secteur, la régulation ou encore l'environnement économique. Le repreneur de Maroc Telecom doit miser au moins 6 milliards de dollars (plus de 50 milliards de DH), l'équivalent de la valeur en Bourse de la participation du conglomérat français. Mais celui-ci en demandera sans doute plus. Le montant attendu de la vente de l'opérateur marocain avait découragé France Telecom et dernièrement Korean Telecom Corp qui ont finalement renoncé à cet actif. Selon les échos du marché, Etisalat aurait mobilisé 8 milliards de dollars de financement pour s'offrir Maroc Telecom. Pour l'opération, il est conseillé par Attijariwafa bank et BNP Paribas. En dehors du montant de l'opération, la reprise des parts de Vivendi soumet l'acquéreur au lancement d'une offre publique d'achat (OPA) sur les parts non détenues. Le reste du capital de Maroc Telecom est détenu à hauteur de 30% par l'Etat et 17% par le marché et le personnel. Une éventuelle OPA devrait se faire à l'initiative commune du repreneur et l'Etat. Elle ne visera donc que le flottant en Bourse de Maroc Telecom. Selon nos informations, l'Etat a mandaté Upline, la Banque d'affaires de Banque Populaire pour le conseiller. Avec son offre, Etisalat espère tenir le bon bout cette fois-ci. A deux reprises l'opérateur a échoué à intégrer le marché télécom marocain. Il avait d'abord raté l'acquisition des filiales télécoms de Zain en Afrique, sachant qu'il détient 31% du capital de Inwi. Etisalat va également subir un revers dans la course à la reprise de Méditel qui a été finalement cédé à France Télécom.Etisalat est aujourd'hui en concurrence avec le qatari Ooredoo qui convoite également Maroc Telecom. Celui-ci aurait obtenu 12 milliards de dollars de financement pour couvrir l'opération. Un troisième opérateur serait revenu dans la course. Le sud-africain MTN aurait déposé une offre de près de 8 milliards de dollars pour les parts de Vivendi. En Bourse à Paris, le titre Vivendi a bouclé la séance du 24 avril en hausse de 2,66% et Maroc Telecom à l'équilibre. IAM s'est adjugé 1,38% à Casablanca. Franck FAGNON www.leconomiste.com