Le bras de fer opposant les gérants des stations-service et les compagnies pétrolières refait surface. Les recommandations des uns et les positions des autres n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente pour apaiser la tension sur un problème de fond, vieux de plusieurs années. Le gouvernement est appelé à intervenir pour essayer de trouver une solution à ce litige et éviter au citoyen les désagréments que causeraient les deux jours de débrayage annoncés par les pompistes pour les 18 et 19 courant à l'échelle nationale. La grève de deux jours aura-t-elle lieu ? Dans tous les cas, la fédération nationale des commerçants de carburant au Maroc vient, en signe de protestation, de décider lors de son Assemblée générale extraordinaire tenue le jeudi dernier, de mener un débrayage de 48 heures les 18 et 19 juillet. Leurs doléances renvoient à la révision du cadre réglementaire de la profession qui les lie aux compagnies pétrolières. Pour ces derniers, le contrat de gérance en question est tout simplement un contrat commercial qui peut être résilié à n'importe quel moment en cas d'insatisfaction d'une partie comme de l'autre. En fait, les gérants des stations-service demandent le respect de l'application de la convention 1997 en matière de renouvellement de contrat de gérance. Cette convention stipule que le contrat liant les deux parties ne peut prendre fin qui si des formules alternatives garantissant les acquis des uns et des autres sont mises en place. Or, aujourd'hui, le groupement des pétroliers du Maroc veut agir autrement. Ces derniers cherchent actuellement à résilier les contrats de gérance sans pour autant tenir compte des intérêts des stations-service. Dans un communiqué, les pompistes accusent les pétroliers de tenter de les expulser de leurs stations pour mettre la main sur les terrains qu'ils exploitent dans le cadre de leur contrat de gérance. De même qu'ils réclament la reconduction de la convention de 1997 que les pétroliers veulent à tout prix se désengager et les nouvelles formes de contrat qu'ils veulent appliquer en cas de renouvellement. Un autre problème est également pointé du doigt par la communauté des pompistes, à savoir celui des stations reprises par les ayants droit. Le gouvernement va-t-il intervenir pour éviter la grève et maîtriser le bras de fer opposant les pétroliers et les pompistes, à un moment où la demande pour les produits pétroliers affiche une nette augmentation et où tous les projecteurs sont braqués sur une probable baisse des prix à la pompe ? Manière d'appliquer la vérité des prix et donc d'adopter le système d'indexation en cas de hausse comme de baisse des cours du brut sur le marché international. Une correction des tarifs qui n'a que trop tardé!